Dark Souls

Ergo proxy se situe dans la catégorie des animés qui vous triturent les méninges. Plongé dans un univers SF assez classique où des humains vivent en compagnie très rapprochée d’androïdes au sein d'un dôme, sorte de prison-abris d'un monde extérieur qu'on ne connaît pas, le premier épisode installe assez bien le début de l'intrigue. C'est là qu'il faut s'accrocher parce que par la suite, et je parle des dix prochains épisodes, il faut tenir sans trop chercher à vouloir tout comprendre. C'est d'autant plus dommage que la plupart du temps l'histoire nous est encore racontée de manière linéaire ce qui sera moins le cas par la suite et où donc paradoxalement on comprendra mieux ce dont il est question. L'ensemble surfant sur un trip philosophico-religieux, il y a donc de quoi abandonner le visionnage très facilement.

Surtout que concernant les personnages on n'a pas forcément envie d'en savoir plus. D'un côté on a un espèce de type nommé Vincent, plutôt maladroit et légèrement geignard (ça s'arrangera fort heureusement) qui sans qu'on comprenne pourquoi s'avère être le centre de tout ce qui se passe. De l'autre côté il y Re-l, aka "la madame qui fait peur" selon le surnom donné par Pino, inspectrice au Bureau des Renseignement qui - ça tombe bien - cherche à comprendre ce qui se passe. Re-l étant probablement le personnage le plus viril de tout l'animé, le tout accompagné d'un caractère de sacrée bonne femme. Tiens donc... on dirait un couple Shinji et Asuka (Evangelion)

Alors franchement au début on n'a pas tellement envie de s'attacher à ces deux-là et pourtant on y arrivera. Il faut dire qu'ils sont accompagnés d'une robot trop kawai et rigolote qu'est Pino qui rien que pour voir ses pitreries vous fera regarder l'épisode suivant. Les auteurs ont eu du flair en améliorant Penpen.

Revenons à l'histoire. Elle est bien évidemment impossible à résumer mais grosso modo on aura droit à un road movie entre ces trois personnages qui structurent l'ensemble de la série. L'univers d'Ergo Proxy est original bien qu'il aurait pu être mieux exploité. J'aurai aimé voir un peu plus du monde extérieur et qu'on s'intéresse un peu moins aux personnages, même si les épisodes sur ce thème sont très réussis. Ainsi la série donnera d'ailleurs lieu à plusieurs épisodes très particuliers centrés sur chacun d'eux, personnages secondaires compris. Autre aspect mal maitrisé, c'est toute l'affaire des "proxy" et de la symbolique existentielle et donc religieuse. Déjà j'ai du mal quand on me fait passer tout ça en mode "monstre à la Bioman" (quoi j'exagère ?). Ainsi alors que l'ensemble du propos est intéressant, son apparence à l'image relève souvent du ridicule. N'est pas Evangelion qui veut (oui encore...). Ensuite il y a quand même de nombreux moments "too much" comme la profusion de termes français pour faire genre (cf: La raison d'être), des références et phrases sortis au hasard d'un pétage de vitre (cf: "Je pense donc je suis") ou encore des statues parlante aux noms de Lacan ou Derrida.

Et pourtant malgré tous ces défauts on arrive à s'intéresser à ce qui se passe. La plupart des épisodes sont bien réalisés et l'univers est intéressant. On veut connaître la suite de l'histoire et le parti-pris "je montre plus que je n'explique les choses" dérange moins qu'au début. Même si la série est très mystérieuse et confuse on arrive tout de même à obtenir de véritables réponses et on n'en ressort pas frustré. Je pense même qu'il n'est pas besoin de la revisionner une seconde fois.

Enfin d'un point de vue technique la série n'a pas grands défauts hormis qu'il fait souvent trop sombre. Ça a beau coller avec l'ambiance, il n'était pas nécessaire d'en faire autant. Et pour les amateurs l'opening et l'ending sont de Radiohead.

Ergo Proxy est un bon animé à la fois complexe et original mais qui rebutera la plupart d'entre vous. D'ailleurs si c'est votre cas, il n'y a pas de quoi avoir honte car la série possède bien assez de défauts pour justifier qu'on l'abandonne en cours de chemin. Certains louent un véritable culte à cette série mais c'est assez immérité étant donné qu'il y a bien assez de séries "énigmatiques" supérieures à celle-ci (Evan... ok j'arrête !). Ah et dernier truc : ce n'est vraiment pas la série à prendre en fansub. Niveau compréhension ça risque de compliquer la tâche.

En résumé :

LES PLUS :

• C'est plutôt original.


• Techniquement réussi.


• Une bande-son sobre mais adaptée.


• L'épisode 16.


• Pino.

LES MOINS :

• L'aspect philosophique vraiment brouillon. Voir absurde.


• Un récit trop désordonné.


• Ca manque de couleurs.


• Comment qu'elle est vénère Re-l !

Article original issu de mon blog :
http://ashtaka.blogspot.fr/2013/08/ergo-proxy-jai-aime-mais.html

nb: Ancienne critique effacée par SC (ou par moi) et je ne sais pas du tout pourquoi.