Tout d'abord, pour ceux qui n'ont pas vu THEM, je vous le recommande, pour peu que vous ayez le cœur bien accroché.
En effet, ce qui semblait d'un premier abord être un drame satirique se révèle horrifique, quand on ne tombe pas carrément dans le malsain. J'ai visionné la série parce que j'ai aimé Get Out et que franchement, ça avait l'air d'y ressembler vraiment.
Et c'est le cas dans la première moitié, que j'ai adorée. L'emménagement de la famille Emory dans ce quartier de blancs racistes bien clichés, j'ai dégusté ça. C'est finement écrit, bien mis en scène, et par dessus tout, très bien joué. Une qualité de jeu qu'on retrouvera dans les 5 derniers épisodes, malgré une ambiance qui change du tout au tout.
A PARTIR DE LÀ, SPOILERS
Jusqu'à la moitié, je suis restée convaincue que les éléments horrifiques étaient fantasmés par les Emory, qu'ils étaient une métaphore du deuil et du racisme qu'ils subissaient. L'écriture était savoureusement subtile, tout était parfaitement juste. Lucky semblait particulièrement folle, et j'étais même persuadée qu'elle avait fantasmé la venue des fous Texans pour expliquer le décès du bébé, causé en réalité par une inattention de sa part. Et je trouvais ça fort. Je pensais que la folie de la mère empoisonnait peu à peu les autres membres de la famille. Je les voyais sombrer avec subtilité, dans cet environnement hostile.
Mais voilà, à la moitié du chef d'œuvre, le réalisateur fait l'erreur d'abandonner la subtilité. Il rend l'horreur réelle. Et sur moi la sauce n'a pas pris. Des Texans barges ont bel et bien tué le bébé. La famille Emory est victime d'une malédiction ancestrale qui date d'une rancœur injuste d'un vieux prêtre fou qui vivait là avant eux. On nous explique TOUT. Un épisode entier (d'une longueur interminable) est dédié à l'origine de la malédiction. La subtilité a disparu, on tombe dans le grotesque. Mais bon heureusement la Maman est la seule lucide et elle va sauver sa famille, youpi, tout le monde s'en sort et en plus le deuil de l'enfant chéri est fait.
Heureusement y a l'intrigue de la blanche porcelaine enfermée chez le laitier pour diaboliser quelqu'un d'autre que le diable en personne.
Bref, vous l'aurez compris, THEM, c'était tout ce que j'aimais, avant de devenir tout ce que je déteste.
Malgré tout je mets un 7/10, parce que cette première moitié était vraiment grandiose.