Une femme entre dans la vie d'une famille de chaebols qui a assassiné son père et sa mère pour se venger. Pour cela, elle doit séduire le fils d'où le titre "Eve", car elle sera la tentatrice qui tend ses filets en insufflant un désir fou dans l'esprit -et le corps- de cet homme. Comme les scénaristes ont dû se dire que le coup de la femme fatale qui se venge manquait cruellement d'originalité, ils ont voulu ajouter une touche d'exotisme en faisant des deux personnages principaux des fans de tango en général et de Piazzolla en particulier. Pourquoi pas ? sauf que la réalisation est si mauvaise que cela sent le prétexte scénaristique à plein nez et que l'on se demande bien ce que le bandonéon d'Astor vient faire dans cette galère ! Je vous passe une scène de tangosolo, rebaptisée dans le sous-titre par « tango de chambre »(!?) où la pauvre Yea-ji fait ce qu’elle peut pour ne pas être trop ridicule...
En effet, du côté des acteurs, on n’y va pas dans la dentelle ! Seo Yea-ji nous refait le coup de la nana qui se promène son trauma avec un air froid de psychopathe (It's OK...) et l'amoureux qu'elle essaie d'enflammer joue son rôle froid comme un glaçon et sexy comme une huître. Les méchants surjouent comme souvent dans certains kdramas mais là ils en mettent des surcouches, avec des gros plans sur des sourires sarcastiques ou des grimaces de haine, si bien que l’effet rendu est plutôt comique que dramatique. Pour les clichés, on a ce qui faut en boutique avec le concept foireux des flammes jumelles en amour, par exemple. Je réussis à mettre trois étoiles : une pour les tenues formidables de Yea-ji, qu’elle est bien seule à pouvoir porter avec autant de classe, une pour le jeu de Yoo-sun qui parvient à mettre de l’émotion dans son rôle de mégère absolue et une à la mémoire de Piazzolla !