Quel plateau animé par la chaleureuse Christine Kelly ! Auparavant, je ne regardais pas ce genre d'émission de commentaires sur l'actualité, mais la qualité d'analyse d'Éric Zemmour m'a convaincu. Il ne garde jamais la langue dans sa poche et ne se laisse pas intimider par le couperet du juge planant au-dessus de sa tête, prêt à sanctionner arbitrairement l'usage de la liberté d'expression. Et surtout, lors des "face-à-face" (hélas suspendus depuis le confinement), il écrase admirablement ses adversaires (des BHL, des Schiappa, des Asselineau, des Taché, des Lang etc.), dans la courtoisie et la bonne humeur taquine.
Comment expliquer une telle supériorité ? Voici mes hypothèses :
- Il est cultivé – il faudrait être de mauvaise foi pour dire le contraire même si on ne l'aime pas. Il connait l'histoire de France et l'histoire politique sur le bout des doigts ! Ce qui lui permet de tracer un raisonnement généalogique en cernant les causes des phénomènes qu'il tente d'expliquer, alors que ses adversaires en sont encore à déplorer les conséquences ou les symptômes sans être en capacité de remonter aux racines des problèmes.
-Il travaille ses sujets. C'est bête mais ne pas se ramener les mains dans les poches, ça aide…
-Il réfléchit, s'adapte au discours qu'il reçoit, et vise les faiblesses. Quand on lui démontre qu'il s'est trompé, il le reconnait et ne s'en offusque pas.
-Il a organisé sa pensée de sorte à atteindre une cohérence d'ensemble qui ne laisse aucune place à l'autocontradiction. Toutes ses idées se tiennent les unes aux autres. Ce qui n'est pas souvent le cas face à lui. Quand il pointe le "deux poids deux mesures" d'idéologues incohérents, la partie est rapidement pliée.
Vous l'avez compris, les "progressistes" ne font pas le poids face à lui et ils prennent cher. Face à des penseurs pragmatiques et patriotes le débat reste pourtant un échange bon-enfant, comme ce fut le cas avec Céline Pina et Michel Onfray, bien qu'ils sont de gauche.
On retiendra une émission intéressante, même en dehors des déculottés publiques, notamment grâce à la chronique historique de Marc Menant, grand conteur et indécrottable amateur de gourgandines, ainsi qu'à l'humour de Kelly et l'amitié dont elle témoigne pour ses chroniqueurs, créant ainsi une une alchimie délicieusement insupportable pour les ennemis de la liberté de penser qui n'attendent que la censure.