Je n'ai pas eu la patience de terminer ce livre (ce « roman d'atmosphère » comme dit dans la postface) et son histoire de bourgeoise déchue passionnée par les chats.
J'ai peu d'intérêt pour les robinsonnades en général, car trop souvent s'appuyant sur une longue phase de développement, stagnante et ennuyeuse, et s'achevant par une morale douteuse et moins profonde qu'elle en a l'air ; mais dans le cas présent je me suis arrêté à 140 pages sur 320, presque la moitié, face à la constatation résignée qu'il ne se passerait rien d'autre que des histoires de chien, de chats, de vache, et de promenade en forêt.
La narratrice se plaint sans cesse de la difficulté des tâches qui l'attendent mais elle les surmonte toujours en quelques lignes, et me coupe de toute possibilité de compassion car finalement, rien ne lui pose problème.
Les problèmes se posent plutôt à moi, lecteur, qui ne trouve pas dans cette prose le lyrisme poétique dont j'ai entendu les louanges ; j'ai au contraire trouvé l'écriture plate, les phrases monotones, de longueur égale, avec peu de variété dans leur construction ou leur vocabulaire, aucun sens du rythme, et peu de don pour la rhétorique. J'ai déjà lu et apprécié des romans ennuyeux mais portés par une grande qualité d'écriture jusqu'à les rendre passionnant ; il ne m'a pas semblé que c'était le cas ici.