Anita, elle a des oreilles grandes comme ça !

Il est bien compliqué de parler de cette émission. Pour la simple et bonne raison que le féminisme est un sujet qui fâche et où il est difficile de rester neutre, d'argumenter tout en restant au milieu, de nuancer son propos sans soi-même se perdre dans un extrême ou l'autre. C'est un peu comme quand il fallait choisir si on était Charlie ou pas, comme s'il n'y avait pas d'autres alternatives que d'être Charlie ou de ne pas être Charlie, c'est tellement réducteur. Je ne me considère pas comme féministe. En fait, je n'ai pas envie d'adhérer à un seul groupe en -iste (et autres terminaisons de ce genre) parce que ces groupes sont systématiquement radicaux. Il y a des idées présentées auxquelles j'adhère, mais si on s'en tient à tout ce qui est dit sans réfléchir, alors ça devient une forme d'extrémisme un peu gerbant. Je ne me considère pas comme étant fasciste, communiste, féministe, humaniste, spécialiste, ... mais je peux trouver dans tous ces groupes des idées à embrasser. Le tout est aussi de trouver un bon contexte pour les exploiter.


Et donc, de ces féministes, je retiens essentiellement l'envie d'une égalité entre hommes et femmes. Car il est vrai que la société dans laquelle je vis ne donne pas autant de chance à la femme qu'à l'homme. Cela s'est considérablement amélioré au cours de ces dernières décennies, mais malgré tout, on ne peut que déplorer une différence de traitement salariale pour ne citer que cet exemple (qui est le plus parlant à mon avis et le moins facile à nier pour ceux qui ne veulent pas admettre l'existence du sexisme) : pour un même poste où le genre n'a pas plus d'importance que la couleur de la peau ou la longueur des doigts de pied, il me paraît impensable de payer inférieurement une personne par rapport à une autre et pourtant, c'est ce qui a lieu dans notre bonne vieille société.


D'un autre côté, il faut aussi admettre que la société a mis en place des éléments pour aider ces femmes. Entre autres, on trouve la discrimination positive. Je ne suis pas très partisan de cette méthode pour tout vous dire car je considère cette manière de procéder comme impertinente et inadéquate, et ce peu importe le domaine. Si l'on prend l'éducation, je trouve que la discrimination positive n'aide pas souvent les enfants en difficulté, au contraire, on les conforte souvent dans leur médiocrité là où il faudrait chercher à tirer vers le haut (en les aidant bien sûr). Pareil pour la recherche d'emploi, en Belgique du moins, on a tendance à favoriser les jeunes sans diplôme... résultat, moi, avec mon diplôme artistique, j'éprouve des difficultés à trouver un emploi... l'aide envers ceux qui n'en ont pas est telle que les employeurs jugent plus profitable de ne pas engager quelqu'un avec un diplôme. Et c'est bien normal de choisir l'option où l'on peut faire du profit ou tout au moins faire des économies. Tout n'est pas à jeter dans la discrimination positive, mais ça reste de la discrimination, il y a donc un groupe qui se retrouve lésé.


Un autre problème lié au fait parler de ce sujet, c'est que si je dis du mal du féminisme, bon nombre de gens vont me classer dans la catégorie de hater masculiniste ou de sexiste ou que sais-je encore comme nom idiot ? L'inverse est vrai aussi. Si je loue trop le féminisme, on va me considérer comme un pro-féministe (ou un féminazie, terme que j'ai appris au cours de ma découverte de cette chaîne et d'autres sites concernant le féminisme). Ce problème est renforcé, je le constate moi-même, parce que l'on choisit parfois mal ses mots ou bien qu'on n'arrive pas très bien à expliquer sa position. C'est d'ailleurs un reproche que je fais à Anita autant qu'à ses détracteurs : jouer sur les mots constamment, c'est de la pure bêtise : nous avons tous tendance à mal employer des termes, à fourcher notre langue. Anita autant que ses détracteurs... Et moi-même, en relisant mes notes, ou bien en consultant d'autres vidéos sur le sujet, en écoutant des gens tenir un discours semblable au mien, je me suis rendu compte que mes arguments étaient parfois un peu faciles, un peu idiots car basés sur les mots choisis par la demoiselle et il en résulte l'impression que moi-même et d'autres gens sommes anti-féministes, voire que nous nions l'évidence comme quoi les femmes ne sont pas traitées comme les hommes. J'espère donc avoir réussi à modérer mes réactions, à tenir un discours neutre où j'admets qu'il y a de la vérité dans les deux camps, mais aussi, forcément des bêtises. Néanmoins, je pense qu'il est très difficile de rester neutre, de trouver les termes justes qui ne mènent pas à des interprétations hâtives. Tout comme il est difficile de ne pas céder à cette tentation, cette manière si facile de réduire à néant des arguments par l'utilisation maladroite des mots, alors qu'en fait au-delà des mots choisis, il y a un fond réellement intéressant.


Première chose à dire, le plus simple, c'est la beauté de Anita. Ben oui. Je reste humain. Ce n'est pas parce que j'ai dit toutes ces choses ci-dessus, que je ne peux pas me permettre de la légèreté ou de la bêtise pour d'autres. Anita est très belle. Elle a l'air plus âgée qu'elle ne l'est, on dirait déjà une MILF (pour parler vulgairement), elle a des traits secs mais elle a malgré tout un très beau visage. J'aime beaucoup ses yeux, son nez et surtout sa bouche, idéale pour les gâteries à mon avis ! Ses cheveux sont également assez bien soignés. Son seul vrai bémol physique, ce sont ses oreilles un peu trop grandes par rapport à son visage. Surtout quand on sait que les oreilles continuent de grandir tout au long de notre existence : vous aviez remarqué que tous les papys ont une boîte à chaussure à la place des oreilles ? alors j'ose même pas imaginer comment elle sera dans 50 ans. Peut-être qu'elle pourra garer sa voiture dedans. Ceci étant dit, elle ne le cache pas et rend même cela normal. Du coup on s'habitue et ça ne pose plus problème après quelques vidéos (si vraiment on peut parler de problème, bien sûr). Pour ce qui est de son corps, je ne l'ai pas assez observé pour vraiment juger. Elle a l'air d'avoir une poitrine bien proportionnée, d'être du genre taille mince bien faite. Je ne sais pas si son cul est extra ou pas. En tous cas elle n'est définitivement pas rondelette comme je les préfère, mais ce critère ne m'empêche pas d'apprécier les femmes minces surtout qu'Anita n'est pas super mince non plus, elle a l'air très normale (de toutes façons, il y a tellement de femmes différentes et pourtant tout aussi belles).


Voilà, je l'ai fait, j'ai réduit Anita à un objet. Mais peut-elle être autrement qu'un objet ? Pour moi, Anita n'existe qu'au travers de ses vidéos, elle n'est pas réelle. Elle est comme un personnage ou comme un élément du décor, c'est-à-dire quelque chose que je regarde, que je peux manipuler mais avec laquelle je n'échange rien. Elle peut m'amener des éléments de réflexion mais je ne peux rien lui soumettre. Je parle d'objet parce que c'est un problème pour elle de considérer les femmes comme des objets sexuels. Le terme sexuel (ça y est je commence à tiquer sur les termes) est pour moi en trop. On considère les gens comme des objets. On réduit les gens à leurs fonctions dans notre vie. Ma boulangère n'est jamais que celle qui me donne du pain, mon facteur celui qui me donne mon courrier, le type qui met sa musique sous ma fenêtre tous les matins n'est qu'un emmerdeur. Il n'y a pas plus d'interaction et donc pas d'affects, pas de possibilités de considérer ces gens autrement que comme des objets ayant une fonction précise.


Pour qu'un objet devienne sujet, il faut lui prêter des intentions, une caractérisation, une histoire... et même là... il n'est pas rare qu'on demande un service à son ami et qu'on en oublie qu'il existe pour autre chose que cela. Enfin si, on le sait, mais on le réduit ne fut-ce que le temps de la transaction à ce type qui rend service. Pourquoi ? Parce que l'être humain est égocentrique. Le seul vrai sujet c'est lui-même. Pour un être humain (et même un être vivant de manière plus générale), les autres sont des objets. C'est surtout vrai dans notre société où l'individu prime sur la collectivité.


Dans un jeu c'est encore pire. Les personnages sont encore plus réduits, n'existent pas en dehors de leur fonction et il est impossible de leur donner à tous une histoire juste pour pouvoir les considérer comme des sujets. Ils sont tous objectifiés (j'ignore si le terme existe en français ou si c'est le bon terme), réduits à une chose. Pire, le personnage que l'on emploie, s'il a bien une histoire, n'est jamais qu'une enveloppe vide que l'on va manipuler à notre guise au contraire des films où l'on a une relation distanciée avec les personnages. Dans les jeux vidéos, l'on peut trouver des femmes réduites à l'état d'objet sexuel... mais pas que... il y a des boulangère aussi dans des jeux vidéos, et elles ne sont pas là pour exciter le joueur. Dire que les personnages féminins sont uniquement réduits à des objets sexuels dans les jeux vidéos, c'est un peu de la mauvaise foi parce qu'il y a beaucoup de contre-exemples qu'Anita a préféré ignorer, et en agissant de la sorte, elle donne l'impression aux non-connaisseurs que le monde du jeu vidéo ne contient que très peu de jeux où la femme n'est pas rabaissée, humiliée, objectifiée plus que l'homme.


Je digresse à nouveau. Je dois préciser que je ne suis pas un grand joueur de jeux vidéos. J'y ai touché un peu mais pas assez pour me considérer comme un professionnel et encore moins pour émettre des théories. Pour ce que j'avance, je me base sur des contre-arguments en plus de mes faibles connaissances. Je précise cela car Anita s'est justement fait injurier parce qu'elle aurait menti à ce sujet : après avoir proclamé dans son kickstarter qu'elle était passionnée de jeux vidéos, 'on' a retrouvé une vidéo tournée dans une classe où elle explique le contraire à un groupe de personnes, à savoir qu'elle ne connaissait pas grand chose à ce domaine en réalité et qu'elle a dû s'informer sur le sujet... pour les détracteurs, c'est même encore plus grave du fait qu'elle n'utilise même pas ses propres vidéos de jeux ; en effet, elle va piocher (sans créditer) dans celles des autres, ce qui renforce l'impression qu'elle n'a pas testé elle-même le jeu. Donc pour mieux vous expliquer ma manière de procéder, j'ai regardé les vidéos proposées par Anita puis d'autres vidéos montrant le contraire. Cela prouve surtout qu'au final, tout est une affaire de présentation et de montage d'images, les uns soutenant que les autres ont monté les séquences de manière à cacher des vérités (ce qui n'est pas faux, mais je dirais même plus qu'à nouveau, c'est vrai dans les deux sens, pas seulement pour Anita) et surtout à prouver ce qu'ils cherchent à prouver. Et puis, même si j'ai trouvé également assez choquant cette vidéo 'révélant' son mensonge, pour sa défense il faut bien retenir ceci : elle fait des recherches. Bon je ne sais pas si elle a cherché beaucoup au vu de la qualité de son propos, mais au moins, elle a lu des bouquins féministes (enfin j'ose l'espérer) et elle a testé des jeux vidéos avant de réaliser ses vidéos.


J'en reviens à ce phénomène qui consiste à réduire la femme comme un objet sexuel. J'ai axé mon argument sur les personnages secondaires. Anita parle également des personnages jouables, donc principaux. Elle reproche deux faits : soit les femmes sont réduites à des créatures hyper-sexualisées se trémoussant à la moindre occasion, soit elles sont des ersatz des hommes, ce qui ne rend aucunement, dans les deux cas, justice à la vraie femme, à sa personnalité propre (puisqu'au moins elle reconnaît que hommes et femmes ne sont pas identiques – c'est bon de le préciser car je suis également tombé sur des gens qui refusent de croire que la morphologie est si différente par exemple). Elle va même jusqu'à lister le nombre de traits de caractère qui font une vraie femme féministe. Je tique à nouveau sur les termes employés... Ce ne sont pas tellement les termes choisis qui me frustrent, mais plutôt le fait de réduire la femme dans un autre sens. On en revient à la discrimination positive : au lieu de réduire à un objet sexuel, elle réduit, par exemple à un objet compatissant. Si au moins la liste était longue mais, à mon souvenir il n'y avait que 5 ou 6 traits de caractère, ce qui me paraît peu pour parler des femmes (tout comme des hommes). Alors certes, c'est sans doute moins dégradant, je ne sais pas, de passer du statut de sexuel à celui de compatissant, mais j'ose penser qu'une femme est plus riche que cela, tout comme les hommes ne sont pas que des machos viriles. En fait, Anita fait ce qu'elle reproche aux hommes : elle réduit elle-même les femmes à peu de choses ; changer les caractéristiques ne rend pas l'opération plus louable.


Mon autre argument concernant le fait que les femmes sont si mal représentées, c'est que les développeurs sont souvent des hommes et que ces hommes sont là pour raconter une histoire. Mais comment raconte-t-on une histoire ? En se basant sur ce que l'on connaît !
Je me base sur ma propre expérience ici avant tout : j'écris mes petites histoires, il est vrai que les femmes ont souvent un rôle secondaire dans mes BDs. Ce n'est pas parce que je les méprise ou que je les considère comme étant moins importantes que les hommes, juste que je suis un mec, que j'ai surtout côtoyé des mecs dans ma vie et que donc il m'est plus difficile d'écrire des rôles de femme ou, autrement formulé, il me paraît plus naturel de faire évoluer mes personnages dans des univers masculins et de dresser une image idéale de la femme. Autre exemple, je serais incapables d'écrire des personnages noirs mettant en valeur leur culture étant donné que j'en ai pratiquement pas côtoyé de ma vie ! Cela fait-il de moi un raciste pour autant ? Je ne pense pas. Ni en terme d'écriture, ni en terme de vie. Je ne vais pas aller traîner près de blackos uniquement pour ne pas être considéré comme un raciste ! Ce serait justement raciste de faire ça, je pense.


Une autre raison pour laquelle les femmes sont moins bien représentées, c'est qu'il y a plus d'hommes que de femmes exerçant ce métier. Les raisons pour cela : il doit y en avoir plein. Peut-être bien que c'est plus un truc de mec, tout comme jouer à la guerre... de plus, les hommes exerçant ce métier, j'imagine qu'ils ont gardé leur âme d'enfants, qu'ils pensent donc comme des gosses, et quand on est gosse, on considère souvent les filles comme des accessoires ou comme des enquiquineuses. Est-ce un mal ? Non, ça n'empêche pas les deux sexes de se réunir pour certains jeux. Du coup, on choisit les jeux vidéos violents mettant en scène des hommes bien virils... mais pas que! À nouveau, Anita laisse penser qu'il n'existe que cela du fait qu'elle montre si peu de vidéos prouvant le contraire. Et là ça devient gênant, parce que des femmes-féministes ou pas- qui ne jouent pas à des jeux vidéos, ça existe, et que si elles suivent aveuglément sa chaîne, elles vont s'imaginer que tous les jeux sont conçus comme étant sexistes... Un peu comme une grand-m ère aura plus facilement tendance à condamner tous les jeux vidéos pour leur violence de par sa méconnaissance du sujet, alors qu'il existe des tas de jeux non violents (en moindre quantité que les violents, c'est bien possibles, mais il ne faut pas faire croire qu'il est difficile d'en trouver, moi-même j'en ai trouvé tout seul comme un grand alors que je n'ai qu'une très mince culture dans le domaine).


Anita semble aussi déduire que s'il n'y a pas beaucoup de concepteur-femme, c'est parce que les patrons de cette industrie ne veulent que des hommes ou bien que la société n'a pas assez orienté les femmes dans ce domaine (voire ses vidéos sur les publicités) ; je trouve cela un peu facile. Les pubs montrent certes deux extrêmes, mais cela n'empêche pas les enfants de choisir le milieu. Il faut se mettre à la place des commerciaux : ils veulent vendre leur produit de la manière la plus efficace, pas révolutionner le monde des genres. De plus, des études de marché sont effectuées et ils les suivent à la lettre justement pour faire le plus de bénéfices... donc si leurs études leur indiquent que ce sont surtout les garçons qui veulent jouer à des jeux vidéos... ça me paraît normal d'axer la publicité davantage dessus.


On peut parler du problème avec Lego qu'elle a soulevé : Anita était offusquée par le fait que la nouvelle série de briques Lego pour les filles soit un univers fermé qui privilégie la déco plutôt que la construction. Ce n'est qu'une publicité. Je ne pense pas que sur la boîte il soit imposé une manière de jouer avec ; certes, c'est dommage que la pub ne parle pas des possibilités de création, mais à nouveau ils cherchent à séduire de manière efficace : ce sont des hommes d'affaire, ils veulent juste faire du pognon, je pense donc que ça 'na rien à voir avec le sexisme. Et puis, pour tout vous dire, je suis bien content qu'ils aient sorti une boîte pour fille comprenant autant de clichés. Parce que mine de rien, chaque nouvel univers proposé en est rempli. Alors certes, pour les garçons, on a plus d'univers différents alors que dans la boîte pour les filles, il n'y a pas vraiment beaucoup de possibilités. Bon, je n'ai pas suivi l'affaire, j'ignore si Lego a commercialisé d'autres boîtes plus variées... en tous cas je trouve ça idiot de juger Lego sur une boîte ! Ils ne vont pas sortir 15 boîtes différentes d'un coup sans savoir si ça va marcher ! Et il fallait bien commencer quelque part, ils ont choisi les plus gros clichés sur les filles. Mais critiquer ça, c'est oublier qu'un des plaisirs des légos, c'est de pouvoir mélanger tous les univers, pouvoir recréer son propre monde en piochant dans toutes les boîtes les pièces qui nous intéressent ! Alors tous ces petits accessoires, certes, c'est très cliché quand on ne l'utilise que dans sa boîte de vente... mais si on décide de créer sa propre ville ou on mélange garçons et filles, ça devient intéressant d'avoir justement des accessoires plus féminins pour remplir les maisons... C'est ainsi que je le vois. Anita, en se plaignant de la sorte donne finalement une image assez pauvre de la femme puisqu'elle semble ne pas comprendre qu'elle peut réinventer les histoires et tout mélanger, que les petites files peuvent aussi mixer le tout. Certes, les pubs ne le disent pas, mais les joueurs le savent... et au pire, les parents sont là aussi pour le dire. En fait, on dirait que pour Anita, il faut que la pub dise tout ce qu'on peut faire... comme si, au final, la pub devait nous servir de guide. Je pense qu'il vaut mieux être plus critique, ne pas laisser une publicité nous dicter notre comportement. Évidemment, pour des gosses, c'est difficile de faire la part des choses et les parents ne peuvent pas être constamment là pour expliquer tout.


Parce qu'à l'entendre dire, on dirait que ce sont les jeux vidéos et les publicités qui font notre éducation. Et elle omet tout le reste. Elle oublie de dire que les parents jouent un rôle important, que les proches jouent un rôle important pour aiguiller les enfants, leur faire comprendre qu'il ne faut pas se laisser formater par la télé, la publicité. Concernant la pub je suis pour le fait de garder ces messages extrémistes tout comme je considère les histoires manichéennes comme importantes dans le développement des enfants. En effet, en montrant le blanc et le noir, en fait, on dresse des repères dans la tête des enfants. Il reste toujours d'autres histoires pour leur faire prendre conscience qu'il y a quelque chose entre les deux (en plus des parents, je le rappelle et puis l'école aussi). Il semblerait que, selon Anita, il faut dès le début habituer l'enfant au fait que le monde est plus complexe que prévu qu'entre le noir et le blanc, il y a une multitude de gris. Je ne suis pas d'accord avec ça. Surtout que dans ces cas-là, la plupart du temps, on prive l'enfant de la réflexion puisqu'on lui explique tout tout de suite. Je suis plutôt d'avis qu'il faut laisser les enfants se forger leur opinion, en les laissant se confronter à divers messages. Quand j'étais gosse, j'étais un peu raciste à cause de mon manque de contact avec les blacks. Cela s'est corrigé avec les années : j'ai grandi. Ce qu'il faut, ce n'est pas imposer une façon de penser en expliquer tout aux enfants en permanence et en ne leur soumettant que les vraies bonnes valeurs défendues par la constitution, mais plutôt lui offrir sans arrêt des possibilités de se remettre en question. Et puis si à la fin l'enfant devient raciste ou sexiste... et bien tant pis ! Je suis d'avis qu'il faut de tout pour un monde. Sans les sexistes, il n'y aurait pas les féministes et puis ensuite sans les féministes il n'y aurait pas les sexistes. Faut-il imposer une pensée unique ? Je ne crois pas ! La richesse de notre monde vient du fait que des tas de gens pensent des choses différentes. (je suis même d'avis de penser qu'une émission comme celle d'Anita, malgré les défauts que je lui trouve, est nécessaire, et qu'il serait absurde de la supprimer). Je suis même d'avis que c'est normal d'avoir une guerre des sexes : les hommes disent du mal des femmes, et les femmes disent du mal des hommes. C'est un comportement idiot, mais c'est normal de s'y adonner. Je ne dis pas que tout le monde se crache dessus perpétuellement mais qu'on a tous un degré de mécontentement à l'égard de l'autre... tout comme on peut l'avoir à l'égard d'une personne de même sexe. L'homme est égoïste au fond. Et c'est bien normal... c'est donc normal d'avoir des gens appartenant à un groupe extrémiste. Je ne dis pas non plus qu'on ne peut pas condamner ces comportements, au contraire, la loi est même là pour ça dans certains cas... mais ça serait tellement bizarre si tout le monde pensait 'bien'. Oui mais... pour Anita, le problème, c'est que le mal,c 'est mal, et le bien, c'est bien...


Et je suis d'accord. Mais doit-on vraiment tout gérer selon le prisme du bien et du mal ? Elle-même demande à ce qu'on présente des univers nuancés aux enfants, et pourtant dans la réalité elle rapporte tout au bien et au mal. Être sexiste, c'est mal, être féministe, c'est bien. Si le monde était aussi simple... il aurait tout simplement moins de goûts, moins d'intérêt, moins de saveur. Et cette question du bien et du mal, elle revient systématiquement au travers de toutes ses vidéos. Et c'est triste parce que dans certaines vidéos, elle pointe du doigt des éléments importants et puis elle vient tout gâcher avec sa morale et ses valeurs. Ses conclusions en deviennent même parfois un peu grotesques parce qu'elle aborde la question du bien et du mal, part dans des théories vastes sur la sexualisation de la femme après avoir juste fait pointer un phénomène sexiste. En agissant de la sorte, en surlignant toujours les mêmes conclusions, les mêmes convictions, les mêmes morales, elle empêche, au fond, ses spectateurs de réfléchir par eux-mêmes. Moi-même je ressens son influence plus que celle des films qu'elle appelle sexistes. J'ai enchaîné ses vidéos en si peu de temps que lors des derniers films que j'ai pu voir, je ne pouvais m'empêcher de repenser au sexisme, de trouver des éléments pour lesquels elle dirait : « vous voyez ? c'est sexiste et c'est mal » avant de me rendre compte que, non, c'est plus complexe que ça.


Parce qu'une manie de Anita, malheureusement, c'est d'isoler des faits de leurs contextes. Quand elle dit pour un jeu qu'il y a un chemin par lequel on passe, on doit bâillonner les femmes et les mettre dans un coffre comme un vulgaire objet, elle oublie de dire qu'il y a d'autres passages, qu'il y a aussi moyen de bâillonner les hommes et de les placer dans le même coffre... pareil quand elle montre des prostituées prêtes à se livrer au héros facilement. C'est l'histoire qui veut ça. Après on peut râler du fait qu'il y ait tant d'histoires touchant à la prostitution...mais ce serait ridicule dans un jeu où l'on réduit les personnages secondaires à leur fonction, de créer des prostituées qui ne veulent pas se prostituer ou de passer par un quartier mal famé sans le traditionnel cliché de la prostituée appâtant le héros... elle oublie de dire que, dans les jeux où l'on peut frapper des femmes, on peut aussi frapper des hommes...


De manière plus générale, sur la chaîne d'Anita, il est dit que pour être féministe, ou plutôt pour ne pas être sexiste, il faut écouter les femmes, ne pas les couper lorsqu'elles parlent. Couper une femme qui parle ne veut pas forcément dire qu'on est sexiste. Justement, j'ai repensé à ça il y a peu. Mon père coupait sans cesse ma mère. Ayant en tête les vidéos d'Anita, je me suis demandé : est-ce que mon père est sexiste ! Et je commençais à en avoir la conviction, parce qu'il la coupe constamment, il ne l'écoute pas non plus... et puis.. je me suis rendu compte qu'il faisait ça à tout le monde. Et c'est ça le truc, on ne peut pas juste dire que couper la parole à une femme est sexiste, il faut analyser la situation. Le problème de mon père n'est pas qu'il est sexiste, juste qu'il manque d'éducation, qu'il est égocentrique. Pire, il y a des couples qui se bagarrent verbalement voire physiquement. Cela ne veut pas dire que l'un comme l'autre seraient sexiste, juste que la vie ensemble peut mener, hélas, à certaines familiarités, un comportement violent qu'on ne se permettrait pas avec d'autres gens, peu importe le sexe.


Et même, une relation entre deux individus, peu importe le sexe et la race, met toujours en action un phénomène de domination, de pouvoir, de violence... il faut donc étudier la question très sérieusement avant de parler de sexisme. Des tas de facteurs peuvent pousser un homme à insulter une femme. Je ne dis pas que ce comportement est 'bien', juste qu'il ne faut pas mettre n'importe quelle étiquette, sinon ça décrédibilisera également le mouvement. Et c'est quelque chose qui me gêne chez Anita et chez bon nombre de féministes, mais aussi de ses haters : la faculté d'isoler une phrase, un fait, d'oublier les autres facteurs et de ranger ça dans une catégorie en -isme. Moi-même je le fais. Mais je suis là pour critiquer Anita, pas ma personne.


Il y a donc un sérieux problème : Anita et beaucoup d'autres féministes, ont tendance à s'approprier un comportement général pour en faire une critique sexiste, alors que ce phénomène touche à quelque chose de plus large. Ce n'est pas systématique, heureusement, mais ça arrive trop souvent. Il en résulte deux interprétations évidentes : soit elles ne comprennent pas que ça s'applique à tout le monde, soit elles estiment que c'est moins important quand c'est pour quelqu'un d'autre. Et là je dis que c'est un peu égoïste, non ? Dire que les autres combats on s'en fout, que seul celui-ci du sexisme les intéresse, que les autres n'ont qu'à former leur groupe et se démerder... ce n'est vraiment pas une manière de faire. Si ça tombe les féministes sont d'accord avec le fait que ces comportements sont universels, mais Anita, puisqu'il est question d'elle dans cette critique, ne le mentionne jamais vraiment ou alors indique directement personnellement ou au travers de son camarade masculin, que quand ça touche les autres, ça ne compte pas.


J'ai parlé de sexisme dans les deux sens. C'est-à-dire que je pense que le sexisme s'adresse aux deux genres. Je ne comprends pas pourquoi certains féministes ne veulent pas reconnaître qu'un homme puisse souffrir de sexisme. Certes c'est plus rare, mais la souffrance est bien là. Cela n'enlève rien à la souffrance des femmes, plus nombreuses, que de reconnaître que les femmes peuvent aussi se montrer sexistes envers les hommes. Mais ça existe. Exemple, certains emplois, de secrétaire, de caissier, d'employé administratif, sont donnés plus facilement à des femmes qu'à des hommes. C'est aussi du sexisme. Tout comme des homme peuvent se faire violer par des femmes, ou battre par des femmes. C'est plus rare, mais ça arrive. Est-ce que c'est la rareté qui rend difficile l'acceptation de cette pensée ? J'aimerais comprendre ! Parce qu'alors ça voudrait dire qu'on peut être raciste envers les Luxembourgois sans appeler ça du racisme parce qu'ils sont très peu nombreux dans leur pays, non ? Ça me fait penser au fait que le racisme des noirs envers les blancs a été plus difficilement accepté par la société, peut-être parce qu'on a des exemples bien plus sanglants et frappants dans le cas où c'est le noir qui est attaqué. Un peu comme ce film, j'ai oublié le nom, qui met en scène un juif antisémite : les gens étaient très étonné d'apprendre ça, c'était comme une révélation, comme si, ,jusque là, ça paraissait impensable. Et bien c'est pareil pour le sexisme, ça fonctionne dans les deux sens. Et reconnaître le sexisme envers les hommes, ça n'enlève rien au sexisme contre les femmes. Parce qu'au final j'ai l'impression que c'est ça la crainte des féministes, qu'on leur enlève leur combat, leur raison de vivre... mais en agissant de la sorte les anti-féministes montent au créneau et les décrédibilise très facilement. Alors qu'en reconnaissant que le sexisme fonctionne dans les deux sens, on pourrait plus facilement parler de sexisme plutôt que de bloquer sur qui en souffre et qui en bénéficie...


Il y a un problème de censure aussi dans les vidéos d'Anita. Souvent elle donne ses conseils pour faire un jeu, comme si la manière de faire n'était pas bonne. Elle insiste pour qu'on crée plus de personnages féminins, pour qu'ils soient employés de telle ou telle façon tout en se montrant de plus en plus intolérante par rapport aux jeux qui ne remplissent pas ses critères de 'bon jeu'. Du coup, on en ressort avec cette impression que les scénaristes de jeux vidéos ne peuvent plus raconter ce qu'ils veulent mais doivent agir en fonction du politiquement correct.... n'est-ce pas un moyen de censurer la créativité ? De même qu'on ne pourrait plus passer tel film ou telle publicité pour cause de manichéisme, on ne pourrait alors plus raconter que des histoires politiquement correcte (selon elle en plus). Déjà, comme je l'ai dit, je pense que ce ne serait pas bon pour le développement de l'enfant, mais surtout, depuis quand faut-il empêcher les gens de raconter leurs histoires ? Bon je ne pense pas que ce soit là son intention, du moins je l'espère, mais c'est l'impression qu'il résulte après avoir vu toutes ses vidéos:la manière d'écrire des jeux vidéos, des pubs, des films, est généralement mauvaise juste parce qu'elle donne une mauvaise image de la femme.


Il faut dire que pour Anita, les jeux ont de l'influence sur le comportement. C'est d'ailleurs amusant parce que dans certains vidéos elle explique qu'elle ne pense pas qu'il y ait une influence directe (avec pour exemple les jeux vidéos qui mèneraient à des massacres), mais un peu plus tard, elle dit que ça influence le comportement de manière inconsciente... il faudrait savoir. Soit, je crois qu'il faut comprendre que les joueurs n'en arriveront pas à certaines radicalités, mais qu'il pourra rabaisser la femme par de petits comportements, par exemple en partant travailler en lui laissant sa vaisselle à faire... je n'y crois pas trop. Parce que justement, les jeux et les histoires sont bien plus complexes, plus riches qu'un simple discours sexiste (qui fait parfois indéniablement partie de l'intrigue, c'est vrai). En revanche, ses vidéos à elle ont une influence plus notable, justement parce qu'elle répète sans arrêt les mêmes conclusions, les mêmes convictions et qu'au bout d'un moment on ne peut plus s'empêcher d'y penser. Le lavage de cerveau, c'est surtout elle qui l'effectue en joignant les termes de bien et de mal. Alors que dans les jeux, le joueur décide de lui-même si c'est bien ou mal, ou bien n'y pense même pas parce que ce n'est pas là l'intérêt principal... un joueur pourra prendre autant de plaisir à baffer gratuitement une femme qu'un homme dans un jeu vidéo ; imaginer que l'homme prendre d'office plus de plaisir à baffer la femme, c'est au final faire preuve de misandrie.


À propos des conclusions, je vais attaquer maintenant les vidéos en elle-même. Parce que jusque là je n'ai parlé que des convictions (et j'y reviendrai encore). Ses vidéos, je les trouve très pauvres. Elle pointe à chaque fois des éléments intéressants, et à chaque fois je m'attends à ce qu'elle creuse la question... et bien non. Elle se contente de répéter des exemples avant d'en arriver à une conclusion pleine de théories personnelles. Enfin, elle s'est sûrement aidée de bouquins qu'elle a lu, sauf qu'elle ne les cite que très rarement, du coup, on en ressort avec l'impression qu'elle a tout sucé de son pouce. De plus, peu importe le sujet, elle va toujours répéter les mêmes conclusions. C'est vraiment dommage car il y avait possiblité de faire des recherches par rapport à notre monde réel (chercher les causes et les effets du sexisme, dresser un parallèle avec le jeu vidéo, chercher une influence), effectuer un réel travail documentaire, mais non, elle s'en tient seulement à quelques observations qu'elle répète, des théories tirées de nulle part et puis à des conclusions moralisatrices, conclusions qui sont toujours les mêmes, comme si le féminisme ne se réduisait, au fond qu'à dire que les hommes sont des connards sexistes et adeptes de la violence. Ce n'est certainement pas son point de vue réel, je suis sûr qu'elle est plus intelligente que ça... mais au travers de ses vidéos, c'est ce qu'il ressort majoritairement, hélas. Ce qui donne du pain supplémentaire à ses détracteurs.


Au niveau de la qualité formelle, on peut la féliciter car il s'agit d'une évolution très nette et très agréable. Ses premières vidéos sont, comme pour la plupart des vidéos youtube, pleine de jumpcut afin de rythmer le texte, de quelques blagues mal fichues, de changements de valeur de plan à des moments inopportuns... et petit à petit, elle va améliorer cet aspect visuel, d'abord en limitant ses jumpcut (sur la fin, elle propose même des vidéos où on ne la voit pas, et d'autres où ses interventions visuelles sont très modérées : il y reste des changements de valeurs de plans un peu gratuits et inutiles mais sont peu nombreux grâce à une utilisation massive d'extraits) ; ensuite parce qu'on sent qu'elle se donne les moyens : meilleur son, meilleure image. Le fric part dans quelque chose. Même au niveau de sa personne, elle se fait maquiller, choisit un fond moins cheap pour mieux la mettre en valeur. Il reste toujours des couacs, des p'tits rapprochés dans l'axe parfaitement inutiles, mais c'est tellement mieux que la pluaprt des trucs qu'on voit sur Youtube.


Ha ben, parlons des dons qui ont aussi fait polémique. Et elle a récolté une belle somme d'argent via kickstarter et d'autres plate-formes du genre (alors qu'elle ne bat pas les records du nombre de vues, ses fans semblent être très solidaires). Une somme un peu trop importante pour certains. La question qui revient sur toutes les lèvres : où est passé tout l'argent gagné lors de sa première campagne ? Ses vidéos sont léchées, mais elles ne semblent pas coûter très cher.... ou bien elle se fait rouler ou bien elle paie ses techniciens très chers... parce que bon, les fonds pour ses recherches, ça fait un peu sourire compte tenu du contenu très mince... pareil pour l'aspect visuel qui reste très simple... en revanche, sa campagne pour sa prochaine websérie semble justifier l'apport financier (volonté d'avoir des costumes d'époques, des animations léchées, un travail de documentation cette fois-ci réel -espérons qu'elle cite enfin ses références) : personnellement j'ai envie de voir sa nouvelle web-série au contraire de l'ancienne, mais j'espère qu'on sentira le budget...


Pour en revenir à la critique plus technique, abordons Anita, non pas en tant qu'objet sexuel, mais en tant que présentatrice (autre sorte d'objet, pas sexualisé, mais objet malgré tout). Elle emploie beaucoup de mots importants. C'est bien, mais ça rend son propos parfois un peu flou et on a même l'impression qu'elle ne les comprend pas elle-même, c'est juste que ça fait bien de les entendre, alors on y croit. En fait, Anita a toutes les qualités pour concourir à un titre de présidente, elle sait clairement quoi dire, quels mots employer pour rameuter les gens. Elle s'habille bien, se maquille bien, ne fait pas la clown... sans doute est-elle même un peu trop sérieuse. Ce qui rend son propos un peu barbant. Elle a expliqué ne pas vouloir faire d'humour dans ses vidéos de peur qu'on déforme ses mots. Je pense que c'est justement le contraire : si elle était un peu plus décontractée, sans doute qu'on tiquerait moins sur les mots. Cela permettrait d'alléger. Je vois venir le contre-argument : on ne peut pas alléger un propos si grave, ça lui ferait perdre de son impact. Oui et non. On peut parler de choses graves sans pour autant sur dramatiser le tout. Je pense même que le rire permet de mieux réfléchir de par justement cette idée de décalage. Évidemment il ne faut pas en faire trop non plus, si elle se mettait à péter entre deux informations, personne ne la prendrait au sérieux... mais en trouvant juste la bonne dose de légèreté, elle rendrait son émission plus attirante, moins lourde. C'est une question de concentration et d'appeal. C'est un peu triste peut-être de devoir passer par là, mais avec les vidéos c'est comme ça : les vidéos arte qui passe au milieu de la nuit, ça emmerde les gens parce que justement on va nous parler du nazisme avec une voix monotone au travers d'un texte sans emphase... Mais je digresse... donc elle parle intelligemment. Sauf que ses détracteurs se sont amusés, peut-être maladroitement, à 'traduire' ses phrases et ont constatés quelques contradictions. J'en reviens à la politique : c'est la force des mots qui compte, tant pis si leur utilisation est erronnée, tant qu'on arrive à faire passer le message que l'on veut faire passer... et Anita y arrive très bien ! Les mots qu'elle choisit, qu'ils soient adéquats ou pas, donnent l'impression qu'elle dit LA vérité, elle rend légitime sa pensée.


À propos de voix monotone, Anita, malheureusement en souffre. Quand elle lit son texte (d'ailleurs il est bien de préciser qu'elle s'est améliorée en plaçant son prompteur plus dans l'axe de sa caméra), elle adopte toujours le même ton, parfois elle tente d'amener un petit rythme, de l'emphase, mais ça retombe très vite dans sa routine. Elle fait plus d'efforts en public, malheureusement, ces efforts sont contre-balancés par son incapacité à se relire sans fourcher sa langue. Je sais qu'on sort du cadre de son émission, mais puisqu'elle met ces vidéos dans sa chaîne, ça me paraît important de préciser que tout le professionnalisme qu'elle affiche dans ses 'Tropes' et autres vidéos, elle le perd un peu en live. Pas étonnant qu'elle refuse de faire des débats, elle a moins de charisme, on la sent plus nerveuse, moins à l'aise. Cela dit, ça la rend plus humaine... parce que bon, Anita la robot, ça finit par ennuyer.


Je vais arrêter là ma critique. J'ai des tas de notes sur chaque épisode, mais je pense avoir fait le tour de ce que je voulais dire principalement : mon texte est déjà assez long, maladroit et redondant comme ça. Pour résumer tout en n'axant que sur l'émission d'Anita, si les vidéos sont de mieux en mieux d'un point de vue formel, le discours est quant à lui très pauvre : elle prend beaucoup d'exemples pour raconter toujours la même chose, arriver toujours aux mêmes conclusions, le tout sur un ton ultra-moralisateur (ceci est bien, cela est mal). C'est dommage parce qu'elle est mignonne, n'a pas l'air aussi bête que ses détracteurs veulent le faire croire. D'ailleurs j'ai de l'espoir pour ses prochaines vidéos consacrés à des femmes aussi importantes qu'inconnues, en espérant qu'elle joue moins la donneuse de leçon.


PS : un dernier mot quand même, qui n'est pas forcément en rapport en direct avec les vidéos de Anita : les gens ont tendance à penser que tout cela n'existerait pas si les femmes étaient au pouvoir. Vraiment ? Vous croyez vraiment que les femmes sont moins méchantes que les hommes ? C'est un peu comme le débat du bon sauvage et du mauvais sauvage ou encore celui de l'enfant bon qui sera perverti par le monde ou l'inverse... pour moi tout le monde est corruptible, et c'est le pouvoir qui corrompt. Une femme au pouvoir ferait les mêmes bêtises que l'homme. Ainsi donc, si les femmes dominaient, le sexisme existerait aussi, mais dans l'autre sens, et les masculinistes s'en empareraient comme les féministes le font dans notre monde. Evidemment je n'ai pas plus de preuve que ceux qui affirment que ça se passerait autrement si les femmes étaient au pouvoir... tout ce que je sais, c'est que les assassins ne sont pas seulement des hommes, que les traits de caractère ne dépendent pas du genre, que la compassion, le sexisme, la violence et tout le reste ne sont donc pas liés aux chromosomes X et Y... mais bon... voilà, c'est tout ce que j'avais à dire... et puis vraiment... ces oreilles quoi !


PPS : si vous avez tout lu , c'est très courageux...


PPSS : je précise tout de même, au cas où, que ce n'est pas le féminisme que je note 4/10, mais bien la chaîne d'Anita. Je sais qu'il n'y a que je ne consacre pas beaucoup de texte au show, que je critique surtout le féminisme au travers de cette Youtubeuse tout comme j'évoque mes propres convictions, mais je trouve inadéquat de noter sur 10 les convictions de quelqu'un ; je pense effet qu'il n'y a pas de bonne conviction, de bonne idéologie, nous sommes tous égaux, toutes les idées se valent les plus 'nauséabondes' comme les plus 'nobles' (ces termes employés dépendent énormément des valeurs, de la morale de notre société, mais rien ne dit que notre société est LA bonne société). Donc, c'est 4/10 parce que Anita peine à se renouveler, peine à creuser son sujet, tourne beaucoup en rond, ne prend pas assez de recul par rapport à son argumentation, répète les mêmes conclusions avec toujours à l'appui une morale bien clichée, mais ce n'est pas pire non plus parce qu'elle aborde des points intéressants (d'où le regret que ça n'aile jamais plus loin que ce qu'elle fait) mais aussi parce qu'elle a su améliorer tout l'aspect formel de sa vidéo (même si ce n'est pas parfait).

Fatpooper
4
Écrit par

Créée

le 3 sept. 2016

Critique lue 435 fois

3 j'aime

11 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 435 fois

3
11

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55