Je dois bien admettre avoir été sceptique au départ (comme beaucoup ?) en voyant que c'était Joss Whedon aux commandes, et en sachant que la série avait été tuée dans l'oeuf par la Fox. Et je dois bien admettre que je me suis planté : Firefly est un petit bijou télévisuel !!! Ok, le manque flagrant de budget est parfois un peu gênant (le recours aux effets spéciaux est parfois au-delà du raisonnable) mais c'est comblé par un casting composé d'inconnus ou presque (seul le sous-employé Adam Baldwin affichait un long CV) interprétant une galerie de personnages archétypes : le capitaine bourru au grand coeur, le mercenaire opportuniste, l'adjointe fidèle, le pilote un peu fou, le moine mystérieux... Sur papier, rien d'affriolant, mais sous-estimer Firefly ce serait passer à côté d'une série décalée, curieux mélange de space-opera et de western, très orienté comédie (aussi bien de dialogues que visuelle) et qui malgré l'absence d'un fil rouge réellement présent (on ne pense qu'une fois sur deux ou trois à la poursuite du docteur et sa soeur) reste très agréable à regarder. Il faut dire qu'au-delà des références dissimulées (les armures des soldats proviennent de Starship Troopers par exemple), les épisodes jouent beaucoup sur l'esprit du contrepoint, à l'instar de cet épisode magistral où Jayne, guerrier pur jus et purement vénal, est proclamé en héros planétaire suite à un malentendu. Hilarant ! Et si la surdouée River tape franchement sur les nerfs, il reste le charismatique (et franchement cynique) Mal et le déluré Wash pour emporter la mise. Humble et sans prétention, Firefly mérite amplement son statut de série culte, mais pour d'autres raisons que son caractère "maudit".