Il n'y a pas à dire, Joss Whedon sait vraiment y faire. Son métier, il le connaît et il le fait bien.
On peut reprocher tout ce qu'on veut à Firefly : long à démarrer, effets spéciaux cheap... Mais il faut reconnaître une chose : Joss, lui, n'a rien perdu de ses qualités. A commencer par :
1. Ses personnages. Difficile de résumer en quelques lignes son génie mais Joss Whedon a un don avec ses personnages. Il connaît les stéréotypes, les utilise mais va plus loin que ça, il les comprend, leur donne vie. Il nous les fait aimer, même les plus méchants (Ceci n'est pas seulement valable que pour Firefly). On pourrait discuter des heures sur les personnages de Joss Whedon, sur leur morale relativement différente et qu'on parvient toute de même à comprendre, sur sa vision des femmes (Inara est une femme respectée, elle en impose par sa beauté, Kaylee est une génie de la mécanique (truc normalement réservé aux hommes), River est folle peut-être mais elle est forte, redoutable, spéciale même, Zoey est une battante, pas du genre à se laisser faire. Joss sait briser ses personnages, toucher à leurs faiblesses puis les relever, leur donner la force de se rendre justice. Il sait ce que ça signifie "une épreuve", "tomber au fond du gouffre" et "être fort", "surmonter l'obstacle".
2. Les codes. Joss Whedon connaît les codes du western, de la science-fiction, de l'horreur, du fantastique... D'apparence, ses séries ou films ont toujours un premier niveau de lecture bon public, voir limite kitch. Mais il y a derrière, un second niveau de lecture : Joss sait jouer avec ces codes : suivre le code au début et en dévier soudainement pour créer un effet de surprise (exemple de la cabane dans les bois), mélanger savoureusement plusieurs genres (ici western et science-fiction), fait le bon dosage entre les différents éléments : stress, humour, action... Il est capable de passer de l'un à l'autre, toujours en créant la surprise.
Cela prend toujours du temps d'entrer dans les oeuvres de Joss Whedon, parce qu'au commencement, on y voit toujours que la première lecture qui peut donner l'impression d'un truc niais, kitch. Et avec le temps, cela devient un vrai régal d'enchaîner les épisodes. Toujours plus adictif, plus ancré dans l'univers. Avec Firefly, Joss n'a pas eu le temps de me faire pleurer. Ma note ne montera pas plus haut mais Firefly aurait pu être une grande série comme Buffy si on lui avait laissé sa chance.