Douze mouvements, deux enfants, un accoucheur spirituel nommé Godard... 300 minutes de questions-réponses autour de plusieurs thématiques suivant une journée comme les autres, vécue par Camille ( la petite fille ) et Arnaud ( le petit garçon ). France, tour, détour est l'éventuel Cheval de Troie godardien effectué à et pour la télévision ; la forme et le support, sciemment anti-esthétiques, mettent en valeur la parole ( pas toujours ) innocente des deux enfants titulaires.
En véritable penseur socratique Jean-Luc Godard use d'une malicieuse maïeutique à l'encontre de Camille et de Arnaud, questionnant les évidences avec sagacité. Chacun des 12 épisodes s'attarde sur une thématique plus ou moins vaste ( l'imaginaire, la violence, la lumière, l'existence...) tout en enregistrant les enfants dans leur quotidien somme toute assez banal. Inégales, pas toujours étrangères à l'ennui ni à la redondance les cinq heures du programme de France, tour, détour se laissent suivre avec un intérêt certain, certes parfois vaines dans leur apparent remplissage temporel mais fidèle à la pensée contradictoire, rebelle de JLG. Intrigant.