My Generation.*

*(Parce qu'elle est récente, cette adulation du geek.)

http://www.youtube.com/watch?v=EzK02LDkpIc

Ça fait déjà cinq longues années que la vie de lycéen est derrière moi, et pour être tout à fait honnête, si j’avais découvert Freaks & Geeks à l’époque, il n'est pas impossible que beaucoup de choses seraient bien différente pour moi aujourd'hui.

Freaks & Geeks, c’est vous, c’est moi, c’est les autres. Avec ses défauts, avec son physique ingrat, avec son comportement de vrai(e) con(nne) parce qu’il(elle) ne sait pas réagir autrement. Et tellement d’autres. Je me suis vu en Lindsay, qui veut découvrir d’autres choses mais qui ne veut pas décevoir les gens qui attendent des choses d’elle. Je me suis également retrouvé en Sam, pauvre geek amoureux de la cheerleader Cindy. Et aussi en Bill, avec mes lunettes, mon humour que même mes potes ne comprenaient pas. Sans oublier Daniel, complètement paumé, avec un bon fond mais trop fier pour admettre ses torts. Nick et sa putain de batterie, Kim, sa haine et Ken, se cachant bien derrière son sarcasme. Et Gordon, Sean, Todd et tant d’autres. Je pourrais leur donner les noms de mes anciens camarades que ce serait du pareil au même.

Freaks & Geeks, c’est pour moi, la série qui retransmet le mieux ce que peut ressentir un adolescent durant ses trois années de lycée. L’écriture des personnages est parfaite, leurs émotions, leurs réactions, leurs essais, leurs réussites et leurs échecs. Putain, même les différents types de parents s’y retrouvent, personne n’est laissé de côté et si le père Andopolis est le père sévère, vestige de cette Amérique pré-rock’n’roll, il y a les Weir. Dès le premier épisode, j’étais conquis par Harold Weir, le père de fou. Le père qui a tout compris.

Freaks & Geeks, ça parle de la vie au lycée, du lycée McKinley, ce lycée au personnel haut en couleur. Franchement, Jess Rosso a lui seul vaut le détour. Ce hippie révolté mais désabusé, vivant probablement encore chez sa mère, mais qui aime les gosses qui l’entourent, qui leur file des vinyles, comme ça, parce que c’est vraiment un putain de CD, voyez-vous. Et puis le prof de math casse-couille et sadique, qui lui les hais, les gosses, qui s’en branle de ceux qui rament et qui ne voient que ceux qui sont bons.

Freaks & Geeks, c’est les années 80, et c’est le son de cette période rock, c’est les années 70 qui résonnent encore, et puis les p’tits nouveaux dont tout le monde connait encore le nom aujourd’hui. Pour rentrer directement dans le lard, c’est le meilleur de la musique. La musique d’aujourd’hui, ouais, il y a du bon, mais c’est surtout noyé dans tout ce mauvais goût. Et puis ne me dit pas qu’aujourd’hui, on a des meilleures séries ou des meilleurs films, bordel. Tu sais ce qui sort dans les années 80 ? Tiens, petit test pour toi qui est sur senscritique, qu’est-ce qui sort dans les années 80 ? Et merde, j’étais censé parler de Freaks & Geeks là. Dans cette série, on emploie la musique d’époque, et c’est du lourd.

Freaks & Geeks, bordel, j’ai presque pleuré de joie par moment, et j’étais aussi triste ou déçu à d’autres, parce que tout est là où il devrait être. Parce que j’ai rien trouvé à dire à rien de ce qu’il n’a pu être fait dans cette série. Mais voilà, il y a fallu que la NBC annule le show, parce que le spectateur n’était pas prêt, ou qu’il n’aime pas. Et pour ça, Freaks & Geeks rejoins tant d’autres séries cultes qui n’auront connus qu’un passage éclair à la télévision.

Alors ouais, j’pourrais te parler pendant des plombes pourquoi c’est super, que le casting est au top, que tout ça m’a fait revivre mes propres échecs et mes propres réussites, mais voilà, je ne vais pas le faire. Parce que toi, à être complètement différent de moi, tu ne t’identifieras peut-être pas ou tu trouveras ça juste lourd et bof bof, ou que ça a mal vieilli. Et c'est ainsi et c'est dommage.