Full Metal Panic? Fumoffu par Anabis
Judicieusement placé entre Full Metal Panic ! et Full Metal Panic : The Second Raid, qui sont tout les deux des animes foncièrement mechas (et plus ou moins dispensable) même si centré sur la relation entre le héros et l'héroïne, Full Metal Panic ? Fumoffu attaque cette même relation avec un angle complètement différent.
Ce qui est magique, c'est que le gag est le même tout au long des 13 épisodes de 25 minutes qui font la série (parfois 2*12 minutes), c'est à dire "la vie de lycéen à travers le prisme d'un adolescent lobotomisé à l'art de la guerre" mais que ça ne s'essoufle jamais. Cet adolescent, Sagara Sousuke, n'est pas seulement un agité de la gachette, ses réactions sont des réactions pragmatiques et militaires à des évenements tels que la reception d'une lettre d'amour dans son casier ou une après-midi d'initiation à l'art moderne dans la forêt.
Les personnages secondaires sont tout aussi haut en couleur que Sousuke (le héros donc) et c'est assez rare pour être noté. Je pense notamment au président du conseil des élèves complètement pété, potentiellement aussi militaire que Sousuke (avec une approche plus diplomatique que va-t-en guerre) et aux crises de nerfs de Kaname.
Coup de génie que de changer de studio d'animation, techniquement, FMP ? Fumoffu est plus léché que la saison 1 (je n'ai pas encore revu The Second Raid), ce qui n'est vraiment pas un luxe, et de changer de réalisateur (avant Kiochi Chigara, c'était Yasuhiro Takemoto, qui reviendra pour TSR) qui a su supprimer la racine de la série (les mechas) pour ne laisser que ce qui intéressait finalement les otaku, neckbeard et autres hikikomori : les jeunes lycéennes, des explosions et du lol.
Car oui, il ne faut pas se voiler la façe, Sagara représente tout ce que les trois personnes citées plus haut ressentent : une incompréhension totale de la société dans laquelle ils vivent, une fascination pour les jeunes filles en fleurs qu'ils ne toucheront jamais et l'impression de posséder un savoir essentiel et salvateur (ici l'art de la guerre, mais ça va jusqu'à la capacité à déceler le (non-) sens caché d'Evangelion et à le crier haut et fort, c'est une version plus cool d'eux même. (Évidemment, je dis "ils" pour préserver mon estime personnelle, mais je précise pour m'éviter leurs foudres, que j'aurai pu mettre "on" sans problèmes.) Donc ça reste une série formatée pour plaire, ce n'est pas une oeuvre d'art flamboyante, mais ça fait son job et plus que ça.
Il y a une grosse part de nostalgie quand je regarde cet anime, c'est ce que je regardais au collège, quand c'était la mode, et presque le seul que j'apprécie encore aujourd'hui.
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