Quand un mercenaire ultra-serieux endosse une peluche et que la comédie explose

Full Metal Panic? Fumoffu, diffusé sur AT-X en 2003, c’est un peu comme si quelqu’un avait pris Full Metal Panic, lui avait retiré toutes les intrigues militaires complexes, et l’avait remplacé par un festival de gags explosifs, de situations absurdes et de moments de pure comédie où même les robots géants prennent des vacances. Ici, pas de guerres mondiales en vue, juste un mercenaire surentraîné dans des situations aussi incongrues qu’hilarantes, en mode peluche géante. Oui, une peluche. Et c’est aussi génial que ça en a l’air.

L’histoire se concentre sur Sousuke Sagara, le soldat au sérieux légendaire (et totalement inadapté à la vie civile), et sa mission impossible : protéger Kaname Chidori, une lycéenne un peu trop explosive pour être laissée sans surveillance. Sauf que cette fois-ci, on n’est plus dans les missions secrètes ni dans les combats de méchas… non, Fumoffu nous plonge dans le quotidien le plus fou possible du lycée japonais, où Sousuke aborde chaque problème — des plus insignifiants aux plus absurdes — comme s’il s’agissait d’une opération militaire de la plus haute importance. Résultat ? Un déluge de gags et de quiproquos aussi ridicules que mémorables.

La magie de Fumoffu, c’est de prendre le personnage de Sousuke, qui est normalement coincé dans des intrigues d’espionnage à haute tension, et de l’immerger dans des situations quotidiennes qu’il ne comprend absolument pas. Vous voulez parler de la pluie et du beau temps ? Sousuke va probablement poser un piège à grenades sous votre parapluie. Vous espérez organiser une sortie entre amis au parc d’attractions ? Attendez-vous à ce qu’il débarque en armure de combat, prêt à faire face à une invasion extraterrestre. La série ne manque jamais une occasion de montrer à quel point Sousuke est inapte à la vie normale, et c’est cette dissonance entre son tempérament de soldat et la banalité des événements qui rend chaque scène hilarante.

Le point culminant de cette absurdité est sans aucun doute l’introduction du mythique costume "Bonta-kun", une énorme peluche kawaii que Sousuke utilise comme armure de combat… oui, vous avez bien lu. Voir ce dur-à-cuire implacable se promener dans un déguisement de mascotte tout en balançant des coups de karaté et des phrases aussi décalées qu’intimidantes est un pur moment de comédie absurde. Sous le masque de Bonta-kun, Sousuke devient une véritable machine à blagues et à baffes, déstabilisant à la fois ses ennemis et ses alliés (et probablement le spectateur, pris entre rires et perplexité). C’est du génie en peluche, ni plus ni moins.

Kaname Chidori, de son côté, continue de jouer son rôle de lycéenne exaspérée par les excès de Sousuke, mais cette dynamique donne lieu à des situations encore plus explosives. Entre les tentatives désespérées de Kaname pour gérer un Sousuke qui transforme chaque moment en scène de guerre, et ses propres colères monumentales, on a là un duo comique parfait. Leur relation, déjà bien établie dans la série principale, prend ici une tournure plus légère, où les sentiments sont cachés sous des tonnes de gags, mais restent tout aussi attachants.

La force de Fumoffu, c’est sa capacité à ne jamais se prendre au sérieux. Chaque épisode est une nouvelle excuse pour voir jusqu’où la série peut pousser la comédie absurde, que ce soit à travers des batailles d’eau qui dégénèrent en conflits militaires, des rivalités entre clubs scolaires qui tournent à la guerre totale, ou encore des malentendus romantiques qui finissent en scènes de chaos explosif. Et malgré l’absence d’intrigue principale à proprement parler, chaque épisode est une pépite de rythme et d’inventivité comique.

Visuellement, Fumoffu ne déçoit pas. L’animation est fluide, les expressions des personnages (notamment celles de Kaname, excédée par les idioties de Sousuke) sont exagérées à merveille, et les scènes d’action, même en mode comédie, sont toujours impressionnantes. Le style reste fidèle à celui de Full Metal Panic, mais avec un côté plus coloré et plus léger, parfaitement adapté à l’atmosphère déjantée de la série.

Cependant, Fumoffu n’est pas simplement une succession de gags sans âme. Sous les éclats de rire et les situations ridicules, on retrouve ce qui rend la franchise Full Metal Panic si attachante : l’alchimie entre les personnages et l’exploration, bien que légère, de leurs sentiments et de leurs liens. Sousuke, malgré son côté robotique et ses manières de soldat rigide, révèle petit à petit des facettes plus humaines, notamment à travers ses maladresses avec Kaname.

En résumé, Full Metal Panic? Fumoffu est une série qui prend un virage à 180° par rapport à son aînée, en abandonnant l’action militaire pour une comédie loufoque qui ne rate jamais une occasion de faire exploser le rire (et parfois quelques bâtiments au passage). C’est un joyeux chaos où un soldat inadapté tente de survivre à la jungle impitoyable du lycée japonais, tout en arborant un costume de mascotte ridiculement mignon. Si vous aimez voir des personnages sérieux se retrouver dans des situations absurdes, alors accrochez-vous, car Fumoffu est un véritable festival de fous rires garanti.