Fullmetal Alchemist : Brotherhood
8.2
Fullmetal Alchemist : Brotherhood

Anime (mangas) TBS (2009)

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Ayant perçu depuis peu un potentiel certain dans les séries d’animation japonaises, je poursuis ma découverte des références du genre avec FullMetal Alchemist : Brotherhood, la seconde et plus fidèle adaptation du manga éponyme. Avant tout, je dois avouer ne pas être particulièrement familiarisé avec ce genre d’animé, et je trouve que celui-ci tombe inévitablement dans certains travers typiques des shōnens. Néanmoins, il reste une bonne surprise quand on prend l’œuvre dans sa globalité, et une excellente pioche pour les amateurs.



Un monde à part entière



Par de nombreux aspects, mon visionnage de FMA:B a été très positif, mais le principal point fort de la série réside sans doute dans ses personnages crédibles et attachants. L’histoire tragique des frères Elric fait naître chez le spectateur une profonde empathie envers ses deux enfants mutilés pour avoir commis l’irréparable. On se sent proche d’eux, mais aussi de la foultitude d’autres protagonistes qui gravitent autour. On apprécie que tous aient une histoire, un caractère et une psychologie, ce qui contribue à rendre ce monde vivant au fur et à mesure de leurs évolutions. On n’échappe évidemment pas aux archétypes du genre, mais l’animé parvient à trouver un bon équilibre entre chacun d’eux, tous ayant leur moment de gloire, leur charme, sans tomber dans une surenchère démesurée.


Des personnages qui évoluent dans un univers tout aussi abouti et étoffé, second point fort de la série. À commencé par l’Alchimie, genre de discipline magique régit par le principe de l’échange équivalent, utilisée par certains élus et au centre de l’histoire. Mais FMA:B présente également tout un monde solide et cohérent, à l’ambiance orientée Steampunk. À l’image de ce que l’on pourrait trouver dans un livre, le background apparait rapidement assez riche et fouillé. On découvre peu à peu la géographie et l’histoire d’Amestris, les événements du passé, les différents peuples comme celui des Ishval, bref… autant d’éléments qui donnent vie à l’univers de FMA, et qui permettent ainsi l’évasion du spectateur.



L’impact sur le spectateur



Tout ceci nous amène à un nouveau point important de FMA:B, car l’univers et les personnages sont au service d’un scénario plutôt sympathique à défaut d’être véritablement transcendant. Pour ma part, je n’ai pas retrouvé la frénésie qui m’avait pris dans quelques autres animés, ce besoin absolu de regarder un nouvel épisode à peine le précédent terminé, mais l’ensemble se laisse suivre. L’action n’y est pas omniprésente, et il s’agit selon moi d’un bon point. FMA:B sait se poser, prendre son temps pour développer son intrigue et ses personnages. On notera tout de même quelques longueurs, notamment sur la fin, mais rien de grave. En fait, l’histoire en elle-même ne recèle pas énormément de surprises au niveau du déroulement des événements, mais les vrais points positifs qui en découlent sont à chercher ailleurs.


En effet, bien qu’elle ne marque pas par sa complexité, l’intrigue aura quand même son impact sur le spectateur pour deux raisons. La première, c’est qu’elle multiplie les séquences émotions. À plusieurs reprises FMA:B m’aura titillé les glandes lacrymales. La série réussit un exercice difficile : émouvoir son spectateur sans tomber dans le dégoulinant de mièvrerie. La seconde concerne le fond de l’œuvre. Les thèmes abordés sont nombreux et proposent des réflexions intéressantes. Bien entendu, le public visé n’est pas un public de philosophes et le débat n’est jamais poussé très loin, mais chacun sera libre de piocher ce qui l’intéresse parmi les notions récurrentes présentées, comme le sacrifice, la vengeance, la rédemption ou encore la solitude. Le thème le plus intéressant, au centre du combat mené dans FMA:B, restant sans aucun doute celui de la nature humaine, de la valeur de l’être humain malgré ses imperfections.



Les travers du Shōnen



On ne peut pas nier les nombreuses qualités de FMA:B, mais on ne peut pas nier non plus ses défauts caractéristiques du shōnen. Un constat assez frappant dès le premier épisode lorsque les personnages se présentent à travers des dialogues assez peu subtils au milieu du combat, commentant les actions qui se déroulent à l’écran pour s’assurer que le spectateur comprenne bien ce qui se passe. Une entrée en matière qui apparait assez artificielle, même si ce défaut se fera moins présent par la suite.


Je regrette également quelques éléments qui arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe, souvent pour justifier une tentative maladroite d’effet de surprise afin de relancer l’intrigue. C’est particulièrement vrai pour ce qui touche à l’alchimie par exemple, où l’on a parfois l’impression qu’on nous balance une nouvelle règle à la figure, pour la simple raison qu’elle arrange les scénaristes.


Dernier point qui m’a chiffonné, la fin qui s’attarde trop en longueur. Alors que la série était parvenue jusque là à trouver un bon équilibre dans les actions, les rendant épiques sans les faire durer des heures, la volonté de faire dans le spectaculaire sur la fin fait trainer les derniers combats. L’animé se perd un peu parmi la multitude de personnages, allant sans cesse de l’un à l’autre avec cette impression que l’histoire n’avance plus. De plus, l’animé qui avait fait preuve d’une certaine retenue dans les effets abracadabrants qu’on prête facilement aux mangas, finit hélas par tomber dans ce piège avec son moment WTF, dommage car la cohérence aurait pu être gardée jusqu’au bout. Si le dénouement en lui-même reste bon, je regrette cette fin en demi-teinte qui tombe trop dans les travers du shōnen.



Conclusion



En définitive, FMA:B reste une expérience positive, même pour moi qui ne suis pas un grand adepte des séries japonaises. On pourra mentionner les graphismes et les animations de qualité, ainsi qu’une excellente bande-son, quoiqu’un peu trop discrète, qui viennent servir un univers, des personnages et une intrigue sympathiques. Et si on peut regretter quelques défauts liés à l’aspect shōnen de l’œuvre, force est de constater que l’animé est soigné autant dans la forme que dans le fond. Un incontournable pour les adeptes de mangas, et sans doute une bonne surprise pour les non initiés.

Gilraen
7
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le 28 juin 2014

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Gilraën

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