Adaptée de la série turque Suskunlar, Game of Silence entre dans la triste catégorie des séries annulées. Le pilote n'était cependant pas à jeter, jouant sur les secrets et les mensonges par omissions suscitant très vite la curiosité du spectateur. Jackson Brooks, avocat brillant en passe d'épouser sa patronne, se retrouve confronté à son passé, lorsqu'il est sollicité pour défendre un ami d'enfance. Très vite cette banale retrouvaille entre amis dévoile un passé sombre liant Jack et ses 3 copains d'enfance, qui furent tous les 4 internés dans un centre de détention pour jeunes qui ferait passer un goulag pour un club de vacances. Passé, le fait d'accepter qu'apparemment tous les gamins internés dans ce centre n'avaient visiblement pas de parents ou de tuteurs (parce que bon, entre les viols, les passages à tabacs, les trafics, les combats de gladiateurs entre gamins et les meurtres dissimulés, le fait qu'aucun parent n'ai jamais remarqué que les gosses étaient maltraités semble quelque peu irréaliste. A croire qu'il n'y avait jamais aucune visite, ni inspection et que tous les gosses l'aient mit en veilleuse toutes leurs vies), la série parvient à installer un certain suspense. Malheureusement au fur et à mesure que les épisodes défilent, les facilités scénaristiques et les invraisemblances deviennent de plus en plus grossières.
Les flash backs qui permettaient de donner corps aux sévices moraux et physiques qu'enduraient les gamins, perdent de leurs intensité et se voient utiliser un peu n'importe comment. Par exemple, c'est pas la peine de donner un flash back de 30 secondes à un antagoniste pour ne plus jamais y donner suite. La série multiplie les sous intrigues dans tous les sens avec des personnages secondaires qui apparaissent parfois un épisode sur trois. Mais les réels problèmes demeurent tout de même l'accumulation de cliché et le manque de travail sur la psychologie des personnages au profit d'une vengeance manquant de relief. La série n'est cependant pas exempt de bons moments. La majeure partie des acteurs principaux sont convaincants et la petite bande parvient malgré tout à être touchante. Niveau réalisation, la série est soignée mais on ne peut plus classique. Game of Silence peine à développer une identité propre. Pire encore, le fait d'avoir annulé la seconde saison, laisse la majeure partie des intrigues en cliffhanger peu reluisant. La série rejoint la cohorte de séries passées quasiment inaperçues et annulées faute d'audience comme il en sort chaque année.