Tirée de l'épique saga de romans imaginés par George R. R. Martin qui amasse des fans depuis les années 90, "Game of Thrones" est une série impressionnante qui réussit à captiver le spectateur pour ne plus le lâcher à travers cet univers médiéval mêlant guerre de clans et heroic fantasy. Doté d'un budget sans conséquent, le projet s'avère visuellement bluffant et n'a rien à envier aux blockbusters du grand écran : décors gargantuesques plus vrais que nature, costumes d'époque tout aussi réalistes, effets spéciaux soignés, mise en scène léchée, direction d'acteurs maîtrisée.
Et pendant que Martin continue d'écrire sa précieuse saga littéraire, la série adapte fidèlement (ou presque) les premiers livres pour des saisons complètes, avec des épisodes de presque une heure chacun, réalisés avec un souci du détail hallucinant. La première saison pose les bases de l'univers : nous y découvrons le monde imaginaire de Westeros avec ses différents lieux, ses très nombreux personnages aux rôles tous importants et surtout une trame qui se met certes doucement en route mais qui ne fait que devenir plus intrigante au fur et à mesure.
Complots, machinations, trahisons, assassinats, usurpations : le programme parfait pour une guerre de clans résolument épique où personne n'est à l'abri. Les personnages se multiplient, leurs personnalités s'intensifient et leurs rôles grandissent, changent et s'entrechoquent à travers ces innombrables rebondissements méticuleusement insérés dans un récit sans cesse rebondissant. Et vous aurez beau vous attacher à l'un d'entre eux, le choc sera à chaque fois plus surprenant.
La série tisse sa toile pour nous y emprisonner et nous garder scotchés à l'écran, abasourdis par les cliffhangers qui clôturent chaque épisode, impatients de dévorer le prochain. L'interprétation est quant à elle le point d'orgue de la série : de véritables révélations (Maisie Williams, Kit Harington, la magnifique Emilia Clarke ou encore le jeune Jack Gleeson, sans aucun doute le pire sale gosse de tous les temps) en acteurs confirmés (Lena Headey, Aidan Gillen, Iain Glen, Sean Bean...), le casting est de choix. La série évolue grandement au fil des saisons : les enjeux changent au même titre que les personnages ; seul l'univers reste le même.
Les éléments fantastiques, alors discrets en premier temps, émergent de plus en plus (dragons, sorcières, morts-vivants gelés) et nous bluffent de leur efficacité à l'écran, aussi bien au niveau des images de synthèse que des maquillages. Du travail de pro jamais osé pour le petit écran. Au risque de se répéter, on adhère complètement à cette série dantesque, certes bavarde par moments mais intense, unique et qui risque de ne pas se faire détrôner avant de longues années tant sa qualité est sincèrement inouïe.