GoT ne mérite pas ou ne mérite plus le pataquès et les éloges que la série a pu et peut encore recevoir.
Un départ explosif avant la lente agonie vers la contrée "des séries qui auraient du faire mieux". Voici la triste trajectoire de Game Of Thrones. La série et ses moyens colossaux, similaires à ceux des grands blockbusters hollywoodiens, a des atouts indéniables. Néanmoins, l'armure si dorée au lancement de la série est désormais bien esquintée. La faute à un scénario laborieux et de plus en plus prévisible, un montage pas toujours efficace mais aussi à des acteurs qui font tâches.
En effet, certains d'entre eux plutôt convaincants au début de la série se révèlent incapables de nuancer leur jeu et de retranscrire efficacement l'évolution de leur personnage. (Coucou Kit Harington et Emilia Clarke.) Difficile de pointer du doigt les prouesses techniques de la série : le montage, le cadrage, les scènes d'actions, la musique, les décors, les costumes, jusqu'aux effets spéciaux tout est en place, c'est beau, c'est épique!
Mais depuis la saison 3, la série s'essouffle... Malgré les sursauts présents, par-ci par-là l'intrigue piétine voir pire devient prévisible. Le contenu des saisons est devenu trop irrégulier. Il a fallu s'accrocher considérablement pour finir certaines saisons (notamment la 5).
Pourtant Got soigne ses entrées en matières. Les 2/3 premiers épisodes sont souvent assez léchés. Il y a du rythme, les épisodes n'impliquent que rarement action et bagarres mais les intrigues de la pléiade de personnages de la série avancent. Les pièces de l’échiquier prennent place. Un plaisir de courte durée. Par la suite, la forme change, les cut le montage ceux permettant de passer d'une intrigue à l'autre sont beaucoup moins présents. Les dialogues tirent en longueur sans justification apparente. Dès lors, il faudra prendre son mal en patience et tenir jusqu'au 2 derniers épisodes de la saison pour se régaler. Et cette attente n'est pas toujours justement récompensée. Des évènements fortement pressentis et attendus par les spectateurs n'ont parfois lieu quand toute fin de saison.
Tyrion qui s'allie à Daenerys
Certaines intrigues notamment celle d'Arya, l'un des personnages les plus intéressants de l'histoire ont mis très, trop longtemps avant de réaliser un bon en avant qui au final se révèle presque bâclé.
** Certes, GoT n'est pas une série où l'action et les grandes batailles priment.** Son coeur se trouve dans les relations, les jeux de pouvoirs, les manipulations et dans la manière que tous ces éléments additionnés ont de faire monter la pression puis d'exploser et de nous proposer des moments épiques. Malheureusement, ces moments se font de plus en plus rares et sont surtout de moins bien dispatchés dans l'intrigue.
Et certains moments forts sont même bancals. Un personnage que beaucoup qualifieront d'inutile et énervant a été détruit, atomisé, gratuitement (avant de devenir Bad-ass il y a peu : #RevancheDesStarkIsComing) : Sansa Stark. Elle la petite fille naïve qui se faisait les dents depuis le début de la série au côté des plus grands manipulateurs de la série, qui devenait enfin un personnage intéressant, avec du caractère, un soupçon de manipulation bienvenu dans son comportement, sortait enfin de son rôle de victime. Et, les scénaristes décident de lui infliger
un viol
une scène, apparemment non présente dans les bouquins (en soit ce n'est pas un problème de s'écarter des livres, ça en devient un quand l'ajout est totalement hors sujet ce qui était le cas ici). Une scène qui n'a aucune cohérence au regard des saisons précédentes et de l'évolution du personnage. Dommage, en gardant cette scène mais en lui donnant une signification différente la série aurait pu soutenir l'émancipation du personnage.
Edit : Enfin bref, les scénaristes ont pris du retard sur l'intrigue. Maintenant qu'ils ont leur deadline tout s'accélère mais les incohérences se multiplient. Côté action et développement de l'histoire bien que nous soyons servis, je n'arrive plus à m'enthousiasmer pour celle qui fut pourtant l'une de mes séries favorites. Vivement la fin. Quelle qu'elle soit.