Saison 6
J'ai choisi de critiquer ces deux épisodes car ils représentent bien le virage dangereux qu'a décidé de prendre la série .
The Red Woman
GoT a franchi le Rubicon, il a une fois pour toute profané les fans des romans. L'épisode s'avère un piteux rappel de l'épisode finale de la saison dernière et qui bafouille sur la continuation. La saison passée laissait en suspens comme jamais auparavant les intrigues, par des cliffhanger qui laissaient la suite des événements dans un flou inhabituel. La série a décidé que le déroulement le plus simple serait... le plus facile à représenter. Entre redites et inintérêt total, la série n'amène pas les fondations des intrigues de la saison entamée : Cersei réagit mollement au meurtre cruel de sa fille, Arya stagne infiniment à Braavos à l'instar de Margeory en cellule et Snow dort toujours paisiblement. Pire, pour pallier à cette triste réalité, les dialogues abusent du potentiel comique de Tyrion qui perd de sa truculence pour des vannes grivoises amenées grossièrement. Pour éviter que le spectateur se rende compte de l'inutilité générale de l'épisode,on tentera de le marquer par la dernière scène en utilisant une révélation inédite et d'ailleurs fort réussie du fait d'une ambiance mystique mais qui n'aura bien malheureusement aucun echo par la suite. Le plus tragique étant l'utilisation de ce qui était auparavant source extraordinaire de sentiments amalgamés de torpeur et de jouissance : la mort inattendue d'un personnage-clef. Les auteurs outragent par la même occasion toute l’intelligence du matériau d'origine en assassinant de manière absurde et incohérente l'un des personnages les plus complexes, les plus surprenants et les plus approfondis et réfléchis politiquement de Martin. On peut sans crainte avancer que le détenteur du trône de fer sera l'entertainment...
House
L'épisode jette enfin les bases de cette saison. On continuera à se demander si les romans ne seraient pas inadaptables à partir du quatrième tome (cinquième saison) du fait d'une polarisation éclatée et de la bien trop forte complexité due notamment à l'arrivée massive de nouveaux personnages et un rythme bien plus lent et contemplatif. On appréciera tout de même l'effort de réintégrer l'arc des Îles de Fer, même si envoyé à la va vite malgré l'introduction du prometteur Euron. Got a bel et bien décidé d'user ses mécaniques jusqu'à la parodie et de délaisser l'intensité de ses dialogues et intrigues d'antan à l'image d'un Tyrion plus pitre que fin négociateur. Il faudra désormais compter uniquement sur un banal divertissement plutôt que sur une série intelligente. Ma note ne reflète que les cinq premières saisons.