En voilà un idée qu'elle est bizarre! (excusez mon français) et improbable aussi.
Sans une critique très enthousiaste trouvée en ce lieu (merci Kevan), jamais je n'aurais tenté l'aventure!
Le Comte de Monte Christo avec des aliens, un démon et centré sur Albert de Morcerf? Dumas en space opéra? Heu ......
Mais j'avais tort. J'ai dévoré les épisodes et ai suivi avec une attention avide les tribulations du jeune Albert sur l'océan déchainé de la vengeance d'Edmond Dantès.
Les quelques adaptations du récit au mode futuriste sont faites intelligemment. C'est à la fois étranger et très familier pour qui connait bien l'histoire. Certes, le déplacement de l'intrigue principale à la jeune génération, compréhensible pour plaire à une audience d'anime, fait perdre le récit en intensité mais offre de nouvelles implications non dénuées d'intérêt.
En effet, la vengeance du Comte touche tout le monde par ricochet et si elle est particulièrement terrible à l'encontre de ses ennemis personnels, elle n'est pas moins cruelle pour leur entourage.
Albert est un personnage très classique de l'univers japonais, le jeune homme innocent et naïf (trop, vraiment trop), enthousiaste et en recherche de mentor (et plus si affinités ....) et il fait un contrepoint très naturel au Comte froid, cynique et calculateur. Son ami Franz D'Epinay, protecteur et plus aguerri, s'en arrache les cheveux. Il y a aussi sa fiancée, Eugénie, fille de Danglars, avec qui il a une relation des plus intéressante. C'est la fiancée obligatoire classique mais elle fait montre d'un beau caractère et leur relation, cousue de fils blancs certes, a une belle évolution.
Quant aux vieux, ils collent ma foi assez bien au modèle avec un Danglars bien vulgaire, un Villefort d'une hypocrisie exacerbée et bien sûr un Fernand Mondego aveugle à ses propres travers.
Comme d'habitude, Mercedès est exaspérante de mollesse et de transparence.
Venons-en au Comte, c'est tout de même pour lui qu'on est là. Je dois admettre qu'il en jette. C'est déjà un de mes personnages préférés de la littérature mais en mode bleu, démoniaque, légèrement flou sexuellement, je dois dire : woaw! La voix y fait beaucoup et le seiyu fait un très beau travail entre charme et menace, beau timbre de basse. Bref, je suis fan du Comte et je l'aurais suivi au fin fond de la galaxie sans problème.
Et c'est une bonne chose puisque notre personnage principal pense la même chose.
En effet, et c'est assez récurrent dans les oeuvres japonaises, la sexualité des uns et des autres est assez floue. Est-ce une amitié sans borne ou un amour qui ne dit pas son nom? Tout cela est laissé à l'appréciation du spectateur mais c'est clair que le jeune Albert plait à beaucoup de monde!
La mise en image est, quand à elle, très étrange. S'inspirant très clairement de Klimt, on a l'impression que voir des vitraux en mouvement. Si au début c'est déconcertant car cela aplati beaucoup l'image, on finir par se faire à cette esthétique certes belle mais qui fiche un peu mal à la tête. Mais il y a de l'idée et on sort un peu des sentier battus. C'est appréciable.
Un belle surprise que "Gankutsuou" à tout point de vue. Je ne me suis pas sentie trahie et pourtant les modifications sont nombreuses. Cela donne de plus un anime de grande qualité aussi bien au niveau du scénario que de l'interprétation et du visuel.
Fait positif également, il y a une fin ce qui est très appréciable (car ce n'est pas souvent le cas).