Il y a deux choses que je déteste en ce monde :
- Le symbolisme gratuit
- Les enfants en bas-âge
Autant dire qu’avec Genius Party, j’ai été amèrement servie. Pris individuellement, ces courts-métrages m’auraient sans doute ennuyée, exaspérée au pire. Mais leur enchaînement m’a tout simplement donné la nausée, et j’en ai fait des cauchemars toute la nuit… Détails court par court :
Genius Party - 5 : Le premier métrage, qui dans ses premières secondes m’a tout de suite enthousiasmée. Graphismes très beaux, personnage énigmatique, on a envie d’en découvrir plus sur l’univers. Eh bien non, on n’en découvrira pas plus. On aura juste droit à du graphic porn sans motif apparent. Mais c’est le premier court, alors passe encore : on ne sait pas encore que le film ne sera presque fait que de ça.
Shanghai Dragon - 4 : Ce n’est pas fameux-fameux, mais ça va encore. L’histoire est simpliste et pas très originale, mais pour un court de 15 minutes il n’y avait de toute manière pas grand-chose à attendre de ce côté-là. En revanche, le personnage principal est un gamin de 4 ou 5 ans avec la morve au nez, qui n’ouvre pratiquement la bouche que pour brailler, et ça, franchement, même avec la meilleure volonté du monde, c’est insupportable.
Deathtic 4 - 3 : La triple omniprésence du glauque : celle de la couleur glauque, c’est une chose ; celle de l’ambiance glauque, c’est intéressant ; celle de la sensation glauque, liée aux personnages et leur animation qui me mettent profondément mal à l’aise. Les personnages n’ont manifestement aucun intérêt si ce n’est celui de leur apparence, qui elle-même est mise à mal par une façon de bouger qui semble si maladroite qu’elle en devient angoissante.
Doorbell - 3 : Pas inintéressant, un des quelques courts que l’on aurait peut-être envie d’explorer un peu plus, d’autant qu’on regrette qu’il ne creuse pas les pistes qu’il lance. Mais étant au quatrième court, on perçoit déjà confusément qu’ici on ne nous donnera rien à comprendre. En outre, j’ai détesté le chara-design de ce court, que j’ai trouvé moche en plus d’être bâclé.
Limit Cycle - 1 : On atteint des sommets d’inanité. Un quart d’heure d’un gars qui déblatère des phrases sans queue ni tête avec une illusion de profondeur, sur Dieu, la nature et l’immortalité. A un moment donné je me suis même demandé s’il ne s’agissait pas d’une vidéo maudite dans le genre Ring, qui viserait à nous faire adhérer à une secte. Mais en fait, c’est juste épuisant d’essayer de suivre ce discours digne de Godard.
Happy Machine - 5 : A nouveau, un personnage de bambin à qui j’ai profondément envie de coller des claques, mais au moins celui-ci n’a pas un filet de morve accroché au nez en permanence. A nouveau, une absence de sens qui à ce stade-là du film devient (littéralement) cauchemardesque. Mais quelques éléments vaguement poétiques qui donnent au moins un intérêt, bien qu’ils ne me touchent pas.
Baby Blue - 5 : Sans doute le moins problématique de ces courts, le moins original, aussi, dans le fond comme la forme, mais il a au moins l’avantage de n’être pas un viol de cerveau – et à ce stade-là, c’est tout ce qu’on demande. Hormis cela, le chara-design semble bâclé, l’image morne. Mais cela n’a plus d’importance : la purge est enfin terminée.