Zola est pourtant l'un des auteurs les plus faciles à adapter. Même Berri à réussi à s'en sortir.
Ici, on a l'opposé de Foundation (sur AppleTV+), une adaptation qui a pris le parti de respecter avec rigueur le déroulé de Zola sans comprendre le message, ni même sans apporter autre chose qu'un story board filmé.
C'est une juxtaposition de scènes, une sorte de florilège du meilleur de Germinal sans que l'on comprenne le sens, le fil, l'intérêt.
Cette série n'apporte rien, n'interprète rien, n'éclaire rien et en matière d'éclairage, laissez moi vous dire.
Tout d'abord, quand même l'habitat de Maheut est aussi bien éclairé que celui des bourgeois. Quelque soit la météo dehors, l'éclairage est bien fourni, à tel point qu'un Plaza vous mettrait en annonce "Joli duplexe donnant sur rue typique du nord, bel éclairage, beaux espaces intérieur".
L'épisode 2 est navrant sur la fin où la pluie tonne dehors mais à l'intérieur on vous offre un joli coucher de soleil qui entre dans la cuisine. Je vous passe les scènes sous terre qui sont du même acabit, on a l'impression de traverser le tunnel du Gothard...
Il n'y aucun travail sur la lumière, nulle part, tout est éclairé pareil, la mine, le bar (franchement on dirait la cafet du Leclerc avec les mesure Covid tellement que c'est joliment espacé et bien éclairé) les habitats, la rue, le jour, la nuit. C'EST PAREIL.
Ensuite la musique. Sérieusement, des plans dont la teneur dramatique est rempli par un truc de violons ou de synthé qui rempli l'espace sonore comme la première descente dans la mine où Etienne a beau hurler comme un putois, désolé, la musique te couvre comme en boîte de nuit.
Aucun travail d'accent, de diction. RIEN. Les mineurs s'expriment aussi bien que le patron, ils ont tous cet accent Parisien.
Je dis ça parce que Zola, le naturaliste, celui qui s'attache aux détails, rend ses histoires passionnantes par son souci du détail, son souci d'une cohérence globale, nous accroche et nous passionne par ce travail. Germinal a cet intérêt là. Le roman je veux dire parce que la série, c'est un naufrage complet. Il passe complètement à coté de cette approche naturaliste. De cette cohérence qui rend si ambigu les personnages.
On est au XXI siècle.
Une quantité de séries Européennes sur le début XX et la fin du XIX, arrive à garder une cohérence en prenant des risques, apportant un souffle, en esthétisant les choses ou en ayant un soin du climat, de l'ambiance, de la lumière, de l'alternance jour/nuit et du principe beau temps/ mauvais temps.
Quelle différence entre la BBC et France 2 ?
Pas les sous.
Une ambition de faire les choses avec beauté et cohérence. France 2 s'est trop habitué à de la série Fast Food. (Trop) vite produite, (très) vite oubliée.