Ghost Whisperer
4.8
Ghost Whisperer

Série CBS (2005)

Voir la série

Quand aider les fantômes devient un job avec trop de bougies et de frissons dramatiques

Ghost Whisperer, c’est un peu comme si quelqu’un avait pris une liste de clichés sur le surnaturel, ajouté une héroïne à la garde-robe un peu trop romantique pour être pratique, et en avait fait une série où chaque épisode est une nouvelle excuse pour allumer des bougies et parler en chuchotant. Diffusée par CBS, la série suit Melinda Gordon, incarnée par Jennifer Love Hewitt, une antiquaire qui a un petit secret : elle peut voir et parler aux fantômes. Ces âmes en peine, qui errent sans repos, viennent la trouver pour résoudre leurs "affaires inachevées" et passer dans la lumière. Et Melinda, avec son regard intense et ses robes flottantes, est là pour jouer la médiatrice entre les vivants et les morts… quitte à flirter parfois avec le mélodrame.


Melinda, c’est l’incarnation du "medium chic" : elle est toujours parfaitement coiffée, habillée comme si elle sortait d’un shooting pour un magazine lifestyle, même quand elle vient de passer la nuit à dialoguer avec l’esprit d’un ancien voisin décédé en plein scandale. Son mari, Jim, joue le rôle du mari patient parfait, prêt à écouter ses récits de fantômes sans jamais se poser trop de questions (ce qui est en soi assez héroïque). Ensemble, ils forment le duo "ordinaire mais spécial" qui, en théorie, devrait nous faire croire que vivre avec des fantômes est un quotidien comme un autre – si ce n’est que chaque semaine, Melinda finit par découvrir des secrets familiaux ou des drames d’outre-tombe, le tout en frôlant l’épuisement émotionnel.


Chaque épisode suit un schéma relativement prévisible : un fantôme apparaît, souvent avec une apparence tragiquement grise et un air hagard (parce que personne n’a l’air relax en tant que fantôme). Le défunt a, bien sûr, un passé dramatique, que Melinda doit décortiquer avec patience et compassion. Elle passe des heures à déchiffrer des indices nébuleux, fait la navette entre les vivants qui ne veulent rien entendre et les morts qui ne peuvent rien dire, jusqu’à enfin découvrir ce qui les retient. Résultat ? Une scène touchante où le fantôme, éclairé par un halo mystérieux, dit enfin au revoir et s’en va vers la lumière, le tout accompagné d’une musique un peu trop insistante.


Visuellement, Ghost Whisperer est une série qui adore l’atmosphère : décors tamisés, chandeliers, effets de fumée, et scènes nocturnes à volonté. La maison de Melinda ressemble plus à un showroom pour bougies parfumées qu’à un vrai foyer, mais cela sert l’esthétique de la série. Chaque rencontre avec un esprit est prétexte à un jeu de lumière dramatique, et les flashbacks de la vie des défunts, souvent en noir et blanc, renforcent l’ambiance mystique… mais aussi un brin kitsch. On a parfois l’impression d’assister à un cours de "surnaturel pour débutants", où les effets sont là pour nous rappeler en permanence que, oui, les fantômes, c’est mystérieux et triste.


L’un des problèmes de Ghost Whisperer, c’est cette tendance à surfer sur le mélodrame sans jamais vraiment en sortir. La série multiplie les scènes où Melinda verse des larmes pour les morts qu’elle aide, mais la répétition finit par faire perdre un peu de l’émotion. On sait que Melinda a un cœur d’or et qu’elle ne peut pas s’empêcher de compatir, mais au bout d’un moment, chaque nouvel esprit torturé ressemble plus à une version réchauffée du précédent qu’à un cas unique. La série essaye de toucher à des thèmes profonds, comme le deuil et la rédemption, mais elle le fait parfois avec une lourdeur qui frôle le cliché.


Quant aux intrigues, elles sont souvent construites autour de secrets de famille ou de vieilles querelles non résolues, mais le manque de surprise peut rendre le tout prévisible. Les fantômes viennent à Melinda avec des répliques mystérieuses du type "je ne peux pas partir tant qu’ils ne savent pas la vérité", et l’enquête qui s’ensuit ressemble à un manuel de détective pour l’au-delà. Pour les amateurs de rebondissements inattendus, l’aspect répétitif des intrigues peut devenir un frein.


En résumé, Ghost Whisperer est une série qui offre une ambiance surnaturelle teintée de tragédie, où chaque épisode est une variation sur le thème de l’au-delà et des "adieux non dits". Avec son héroïne au cœur tendre, son mari trop parfait pour être vrai, et une collection infinie de chandeliers, la série est un mélange de mystère, de larmes et de lumière douce. Si vous aimez les histoires de fantômes où l’on passe plus de temps à allumer des bougies et à pleurer qu’à résoudre des mystères réellement surprenants, Ghost Whisperer vous enchantera… ou, au moins, vous permettra de frissonner un peu devant l’écran.

CinephageAiguise
5

Créée

le 31 oct. 2024

Critique lue 3 fois

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Ghost Whisperer

Ghost Whisperer
Samskeyti
3

Critique de Ghost Whisperer par Samskeyti

La première fois que j'ai vu cette série j'étais emballée juste à cause du générique. Je me suis dit "OUI UN AUTRE MEDIUM (Medium la série pas le métier) INTELLIGENT ET ETRANGE !!!". Que nenni...

le 6 mars 2014

6 j'aime

Ghost Whisperer
Roland_Comte
9

Et si vous aviez la possibilité de parler aux fantômes, que feriez-vous ?

Dans une petite ville imaginaire américaine appelée Grandview (censée être située dans l’Etat de New-York), une jeune femme récemment mariée, Melinda Gordon (Jennifer Love Hewitt) a hérité de sa...

le 23 févr. 2015

4 j'aime

Ghost Whisperer
kaldin
2

Critique de Ghost Whisperer par kaldin

Je suis tombé la dessus cette après-midi, alors que je m'ennuyais. Je ne sais pas si c'est à cause de la VF médiocre au possible ou à cause du fait que je sois arrivé en plein milieu de l'histoire...

le 18 août 2012

3 j'aime

Du même critique

Hippocrate
CinephageAiguise
8

Quand le stéthoscope pèse plus que l’épée et que la garde devient une épopée

Hippocrate, diffusée sur Canal+ en 2018, c’est un peu comme si Urgences avait passé six mois en stage intensif dans un hôpital français en pénurie de personnel, où l’humour noir se mélange aux...

le 8 nov. 2024

2 j'aime

D’argent et de sang
CinephageAiguise
7

Quand les billets font plus mal que les balles

D’argent et de sang, c’est comme un polar financier qui aurait décidé de s’habiller en thriller haut de gamme. Canal+ nous plonge dans une histoire où le crime ne se passe pas dans les ruelles...

il y a 2 jours

1 j'aime

Le Jeu de la mort
CinephageAiguise
8

Quand la survie devient un art du spectacle

Le Jeu de la Mort, c’est comme si Battle Royale avait pris un cours de showbiz et décidé que la survie, c’est bien, mais avec du drama, c’est mieux. Cette série de TVING plonge ses participants – et...

il y a 2 jours

1 j'aime