Coffee and Pop-tarts

Ma réaction à chaud après avoir fini de voir Gilmore Girls : A year in the Life.
Il y a beaucoup à dire, je vais sans doute m'éparpiller et oublier de dire plein de choses.

D'abord, Gilmore Girls: A Year in the Life m'a rappelé que la dernière saison de la série n'avait bel et bien pas été produite par Amy Sherman-Palladino et Daniel Palladino. Je n'y avais même pas fait attention, mais retrouver la rythmique si rapide et singulière des dialogues Gilmore Girls, et le débit de références à chaque instant, m'a d'un coup fait me rendre compte que ces choses (pourtant si typiques de la série) avaient disparu de la dernière saison.
Ce revival est d'autant plus une saison de retrouvailles.

Cette démarche (la suite, dix ans après) est tellement étonnante que je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que tels acteurs avaient pris un bon coup de vieux, tandis que d'autres n'avaient pas changé du tout.
Certains acteurs semblent avoir retrouvé leur personnage avec une aisance extraordinaire (Lorelai bien sûr, mais aussi Paris qui est fidèle à elle-même, Emily, Michel…) tandis que d'autres font sentir une différence de ton. Rory semble notamment avoir changé mais cela correspond très bien au fait qu'elle est une adulte de trente-deux ans. L'évolution de l'actrice accompagne ainsi l'évolution de son personnage.

Ce qui m'a intéressé dans ce "revival", ç'a a été de revoir différemment certaines choses de la série à l'aune de ces nouveaux épisodes. Le troisième ("Summer") m'a ainsi beaucoup ému vis-à-vis du personnage de Lorelai. C'est quelqu'un qui a toujours été guillerette et joyeuse, et assez immature dans sa vie sentimentale, et cet épisode m'a fait me rendre compte véritablement du fait que depuis ses seize ans, elle a dû devenir une adulte indépendante très précipitamment, elle s'est relativement sacrifiée et s'est efforcée de faire preuve d'une solidité à toute épreuve. Et cela lui a coûté. Je m'aperçois que Lorelai a une carapace, et on voit cette carapace se fendiller. C'est cette carapace qu'elle a dû se forger qui la rend incapable d'accepter la démarche de Rory, car l'accepter c'est envisager de retirer cette carapace (c'est tout ce que révèle le chanson "Unbreakable", moment particulièrement émouvant de l'épisode en question).

L'autre personnage émouvant est Emily Gilmore. Sa trajectoire dans ces quatre épisodes est extraordinaire, et je me rends compte grâce à ces quatre épisodes, combien elle fait en fait partie de mes personnages tout-préférés, non pas de ce revival mais de l'ensemble de la série (après tout, ne peut-on pas la considérer comme une des "Gilmore Girls" ?…).

Ça passe trop vite, il y a plein de bonne idées, de passages vraiment excellents, retrouver tous ces personnages, principaux ou secondaires, est assez émouvant, et savoir ce que deviennent les uns et les autres fait énormément plaisir (je suis content que Dean ait bien tourné, il me faisait beaucoup de peine à voir dans les dernières saisons).
Les retrouvailles de Sookie et Lorelai sont un moment très touchant, cela fait drôle de retrouver Melissa McCarthy dans ce rôle, si différent de ce qu'elle a fait ensuite dans sa carrière.

La fin m'a assez troublé. En y réfléchissant un peu, je peux comprendre vaguement que, puisque "Gilmore Girls" commence (pas littéralement, mais en terme de récit) lorsque Lorelai tombe enceinte de Rory, il peut faire sens que la nouvelle de

soit la fin de cette histoire et le début d'une nouvelle. Mais ça ne marche pas : c'est un arrêt très sec, très "cliffangheresque", qui semble (peut-être à tort) appeler une suite.
Pourquoi pas cette fin, mais pourquoi de façon aussi brutale ?… Définitivement étrange, pour une salve de quatre précieux épisodes, dix ans après, supposés mettre un vrai point final à une si belle aventure.