Plus ça va, moins ça va

J'ai un comportement avec les séries que je qualifierai de quasi-boulimique : je regarde les épisodes les uns après les autres jusqu'à épuisement des stocks d'épisodes, jusqu'à ce je m'endorme, ou jusqu'à ce que je doive sortir de chez moi pour aller gagner l'argent qui me permet de rester assise des heures à regarder des séries au chaud. Et cette série n'a pas dérogé à la règle malgré le fait que chaque épisode me mettait profondément mal à l'aise.

J'avoue que j'ai un avis partagé en deux parts parfaitement égales sur Girls.
D'un côté, il y a cette partie de moi qui pense que cette série est très bien faite grâce à ses personnages et à son esthétique, et de l'autre il y a la partie de moi qui la hait pour ses personnages et son histoire.
Girls n'est certainement pas une série comme les autres : je vais ici redire ce qui a déjà été dit avant moi. La lumière est terne, elle se rapproche donc plus de ce qu'on voit avec nos yeux d'humains dans le monde vrai de la réalité véritable (merci Karim Debbache pour cette expression pleine de sens). Les acteurs sont ordinaires physiquement mais extra-ordinaires dans leur jeu : dans le sens où ils arrivent à mon sens à retransmettre des réactions auxquelles on pourrait faire face dans la vie de tous les jours. Et pour ça j'aime beaucoup cette série.

Je l'aime aussi beaucoup pour son honnêteté : les personnages sont odieux. l'histoire n'est pas extra-ordinaire (et en même temps le quotidien d'un cercle d'amis ne peut être perturbé par des évènements hors du commun que dans Riverdale -ne nous méprenons pas, j'aime aussi beaucoup cette série-) mais les personnages sont tellement monstrueux dans leur humanité que ça en devient fascinant. On a forcément tous déjà rencontré au moins une personne à qui un des personnage nous faisait penser.
Mais ici, c'est un peu trop poussé pour que ce soit supportable. Plus l'histoire avance, et plus on se rend compte que les rebondissements scénaristiques auxquels on s'attend (le changement progressif ou radical du comportement d'un personnage après un événement marquant) ne viendront jamais perturber la conscience des personnage. Quelque chose d'horrible leur arrive, ils avancent (et c'est tant mieux parceque c'est comme ça que ça se passe dans la vie) mais jamais il n'y a de remise en question. Ces personnages sont détestables, ils le savent, et ne comptent pas y changer quoi que ce soit.