GÉNIAL OU INSUPPORTABLE ? UN PEU DES DEUX.

New York, vingtaine en crise, jobs foireux, amitiés toxiques et relations amoureuses chaotiques... Girls, c’est un peu Sex and the City sans le glamour, sans les paillettes et surtout sans l’optimisme. Lena Dunham nous balance une génération de milléniaux paumés, en mode brut de décoffrage. Une série qui ne cherche pas à plaire, mais à provoquer, et qui, du coup, divise : certains y voient un chef-d’œuvre de réalisme, d’autres un festival d’auto-apitoiement.

C’EST QUOI LE CONCEPT ? (SANS SPOILERS)

Hannah et ses amies galèrent entre ambitions artistiques bancales, relations amoureuses désastreuses et désillusions permanentes. Elles errent dans une New York désenchantée, où l’on cherche plus à survivre qu’à briller. C’est cru, c’est honnête, et parfois tellement authentique que ça en devient malaisant. Tout ce que fait Girls, elle le fait avec une frontalité déroutante : dialogues crus, situations gênantes, nudité revendiquée... Bref, une série qui refuse de lisser quoi que ce soit.

ENTRE GÉNIE ET PRÉTENTION, OÙ SITUER GIRLS ?

✔ Un portrait de génération brut et sans filtre – C’est rare une série qui ose autant montrer la réalité sans l’enrober de sucre. Si la jeunesse dorée des séries mainstream te fatigue, Girls est l’antidote parfait.

✔ Des personnages imparfaits et fascinants – Ils sont souvent odieux, égoïstes, perdus... mais quelque part, on s’y attache (ou on adore les détester). Pas de super-héros du quotidien ici, juste des jeunes adultes en galère.

✔ Un regard féministe audacieux – Dunham impose un regard féminin qui sort des clichés habituels. La série aborde la sexualité, le corps, les attentes sociales avec une rare honnêteté.

❌ Un côté auto-centré qui frôle parfois le nombrilisme – Hannah, interprétée par Lena Dunham elle-même, passe beaucoup de temps à nous raconter ses problèmes. Beaucoup. Trop. Par moments, on a envie de lui dire d’arrêter de se regarder le nombril et d’affronter le monde.

❌ Un humour très spécial – Si l’ironie et l’embarras profond sont ton truc, tu vas te régaler. Sinon, attends-toi à grimacer souvent devant ton écran. Certaines scènes semblent pensées uniquement pour mettre le spectateur mal à l’aise.

❌ Des intrigues qui tournent en rond – À force d’appuyer sur les mêmes travers, la série finit par donner l’impression d’un cercle vicieux où personne n’évolue vraiment.

SI GIRLS ÉTAIT UN PLAT... Ce serait un brunch ultra tendance d’un café brooklynois. Sur le papier, c’est délicieux, bio, inspirant. En vrai, tu finis par payer trop cher pour des toasts à l’avocat et tu ressors en ayant encore faim. Tu voulais une expérience authentique, tu repars avec une note salée et un sentiment mitigé.

LE VERDICT : 6/10

Ni chef-d’œuvre, ni naufrage. Girls capture une réalité avec une sincérité parfois brillante, parfois insupportable. Un miroir cruel de la vingtaine qui fera vibrer certains et lever les yeux au ciel aux autres. On peut saluer son ambition et son culot, mais aussi pointer ses longueurs et son côté hermétique.

ET TOI ?

Est-ce que tu trouves ça normal de pleurer en mangeant du yaourt nu sur son canapé, ou c’est juste moi ? Girls t’a-t-elle donné l’impression d’être comprise ou juste l’envie de prendre tes distances avec cette génération ? Parlons-en !