⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Glasslip
4.6
Glasslip

Anime (mangas) Tokyo MX (2014)

J'ai lu tellement de retours négatifs sur Glasslip que le titre de l'anime, dont je ne me souciais guère par ailleurs, a fini par se graver dans ma mémoire. Un jour, alors que j'étais nostalgique de l'époque où je découvrais la japanimation, j'ai décidé de me tourner vers un studio qui m'accompagne depuis le début et ne m'a jamais déçu : P.A. Works. Pour info, P.A. Works c'est Hanasaku Iroha, Shirobako, Angel Beats et donc Glasslip.


Le premier épisode était épouvantable : des tensions amoureuses de partout alors que l'on ne sait encore rien des persos, des réactions invraisemblables, un côté surnaturel bizarre et un beau ténébreux philosophant à propos de liberté et de poulets... À partir de là, je m'attendais à une déferlante de drama comme j'en ai fait l'expérience dans de (trop) nombreux animes, puis... En fait non. Après un deuxième épisode encore moyen, l'anime dérive vers quelque chose de plus posé. On retrouve alors toutes les qualités du studio en matière d'ambiance : l'animation, les décors et la musique sont excellents. L'épisode 3 est à mon sens le meilleur de la série. On y suit le groupe en excursion à la montagne, le cadre est idyllique et l'atmosphère légère malgré quelques histoires de coeur irrésolues. Ça sent bon l'été.


Les persos sont quant à eux très classiques : l'héroïne un peu cruche, le beau ténébreux déjà cité, le sportif têtu qui a bon coeur, la fille de caractère, la discrète et le gentil. J'ai une préférence pour Hiro (le gentil), il apparait comme le plus "normal" du groupe, pudique, timide et soucieux de rendre heureuse la fille qu'il aime. En revanche, lui comme Yanagi auraient mérité d'être développés au delà de leurs sentiments respectifs pour Sachi et Yuki, surtout Yanagi dont la seule particularité est finalement d'être amoureuse. Enfin, peut-on encore parler de "particularité" alors que tous les personnages le sont ?


Le problème réside avant tout dans les échanges qu'entretiennent ces personnages.
Premièrement ils sont rares, puisque l'anime décide de se focaliser sur trois couples que l'on voit évoluer au jour le jour. Il nous manque des éléments pour comprendre la dynamique du groupe, et comment l'arrivée de l'été et celle de Kakeru vont bouleverser celle-ci. En dehors des couples, les personnages se parlent toujours par intermédiaire opposé, on ne perçoit aucune proximité entre eux, j'ai d'ailleurs noté l'utilisation répétée de la phrase "Je n'en sais pas plus que toi", symbole d'un manque flagrant de communication. Certaines interactions perdent alors en naturel.
Qui plus est, contrairement à ce que beaucoup affirment, il se passe des choses dans Glasslip mais celles-ci n'ont pour ainsi dire aucun impact. À un moment on va voir deux persos discuter, peut-être se disputer et être en froid pendant un temps, puis l'anime va passer à autre chose sans nous livrer le dénouement de l'histoire. De ce fait, on a du mal à cerner les personnages et les relations qu'ils entretiennent, donc à ressentir de l'empathie pour eux.


Deuxièmement, Glasslip est truffé de situations et dialogues improbables. Je reviens sur l'exemple des poulets du premier épisode. Touko dessine les poulets de l'école lorsque Kakeru vient à sa rencontre pour la première fois. Il lui balance une réflexion sur le poids de la liberté et les dangers qu'elle implique pour la volaille, suite à quoi Touko se met à paniquer et décide d'abriter les poulets chez elle et ses amis -avant de les relâcher le lendemain. D'une part les remarques de Kakeru sont ridicules, même si l'on comprend qu'il parle de lui, et son ton menaçant sort de nulle part. D'autre part la réaction de Touko est exagérée, c'est à croire que le mec est en train de braquer un flingue sur les bestiaux...


L'anime a tendance à se perdre en sous-entendus et en figures d'analogie malvenues. Une phrase en particulier m'a marqué, quand Sachi se cache derrière un arbre et demande à Hiro un peu plus loin "Tu ne trouves pas ça bizarre, d'être si proche de quelqu'un et de ne pas le voir ?". Ouah ok, on te sert ça entre la poire et le fromage, fais-en ce que tu veux. Glasslip te balance quelques pistes de réflexions, quelques jolies images, il commence plein de choses mais ne les finit jamais. Ce qui reste au bout des treize épisodes est une triste sensation d'inachevée, illustrée par le dernier élément qu'il me faut évoquer, le "pouvoir" de Touko et Kakeru.
Je le mets entre guillemets parce qu'il ne s'agit pas d'un pouvoir à proprement parler, à vrai dire je ne sais toujours pas ce que c'est exactement, et eux non plus. Ils ont des visions de ce qu'ils pensent être le futur mais n'en ont jamais la confirmation, au final c'est juste "un truc" qu'ils ont en commun, plus ou moins présent et handicapant selon les épisodes. Là encore je crois comprendre qu'il s'agit d'une représentation abstraite de leurs peurs et de leurs doutes (ou pas) mais merde, c'est pas à moi d'interpréter et donner du sens à tout ce que je vois...


En résumé, Glasslip est un anime qui part dans tous les sens et accumule les défauts. Trop contemplatif pour les amateurs de drama, trop de drama pour les fans de contemplatif, du surnaturel qui ne parvient pas à se greffer à l'intrigue ou encore un titre un peu trompeur : résultat, Glasslip ne contente personne. Ça explique certainement qu'il ait déçu autant de monde et acquis une telle réputation.


Pour ma part, l'expérience fut agréable. Les innombrables points négatifs relevés n'ont jamais gâché mon plaisir, j'ai enchainé les épisodes sans voir le temps passer et j'ai retrouvé une partie de ce qui me plaisait dans les P.A. Works, que ce soit le cadre dépaysant qui n'est pas sans rappeler Tari Tari, le chara-design de qualité ou quelques petites scènes du quotidien. C'est par exemple Yukinari qui assiste au cours de danse de Yanagi ou Hiro et Sachi qui lisent en silence, des instants simples et attendrissants. En outre, les personnages secondaires apportent une touche d'humour rafraichissante qui nous ramène sur terre entre deux envolées lyriques.


Je ne peux pas défendre Glasslip face aux critiques et je ne cherche pas à le faire, mais l'acharnement qu'il subit me parait tout de même disproportionné. C'est un anime maladroit comme tant d'autres, certainement pas l'un des pires de tous les temps.

Johnny-Jay
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Triangles amoureux et Symbole - Le train dans les openings d'animes

Créée

le 18 déc. 2016

Critique lue 1.9K fois

1 j'aime

Johnny-Jay

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

1

D'autres avis sur Glasslip

Glasslip
Johnny-Jay
6

Pourquoi tant de haine ?

J'ai lu tellement de retours négatifs sur Glasslip que le titre de l'anime, dont je ne me souciais guère par ailleurs, a fini par se graver dans ma mémoire. Un jour, alors que j'étais nostalgique de...

le 18 déc. 2016

1 j'aime

Glasslip
Clara_Renaud
6

Critique de Glasslip par Clara Renaud

████████████████████████████`...

le 13 juil. 2016

Glasslip
AppleminiJast
1

L'ennuie a un bien un bien un visage

Oui, Glasslip est une de ces animés qui vous faudra regarder en milieux d'après-midi afin de ne pas tomber de fatigue. L'animé est lente a en mourir , les personnages ne sont pas attirants et...

le 5 mars 2016

Du même critique

Seven Deadly Sins
Johnny-Jay
5

Le festival du déjà-vu

Seven Deadly Sins est un manga sans saveur, son auteur se contente de reprendre tous les éléments récurrents du nekketsu et de la fantasy, et d'y ajouter une bonne dose de fan service. Des...

le 3 mars 2015

16 j'aime

3

Zero Time Dilemma
Johnny-Jay
2

Saw 3D

/!\ Ayant adoré Nine Hours, Nine Persons, Nine Doors (999) et Virtue's Last Reward (VLR), je vais tâcher d'expliquer pourquoi Zero Time Dilemma (ZTD) est à mes yeux un 3e opus raté. Cette critique...

le 10 janv. 2019

14 j'aime

2

Black Clover
Johnny-Jay
5

Ordinaire

Je me permets de rédiger quelques lignes pour combler le manque de critique sur ce manga, suffisamment populaire au Japon pour qu'on en parle. Black Clover raconte les aventures d'Asta, un gamin...

le 13 mai 2016

12 j'aime

2