Alors que sa première saison se termine dans l'indifférence et que NBC n'a toujours pas annoncé de renouvellement, quel bilan peut-on tirer de Go On ?
Je me souviens que j'avais visionné son pilote sans beaucoup d'espoir. Depuis l'arrêt de Friends, Matthew Perry brillait dans le registre dramatique (oui, j'ai aimé Studio 60 et comme tout le monde, je l'ai trouvé parfait dans The West Wing et bienvenu dans The Good Wife) mais avait beaucoup moins de chance avec la comédie. M. Sunshine était un échec complet et voyant dès le début que l'acteur incarnait une nouvelle variante de Chandler Bing dans un ensemble show où il refusait de partager la vedette avec les autres, j'étais peu confiant.
Il a fallu un moment avant que la sauce prenne. La série a eu du mal à savoir ce qu'elle voulait nous raconter : un homme qui fait son deuil (et reçoit la visite du fantôme de sa femme), un présentateur radio égocentrique entouré d'une bande de névrosé, un groupe d'attachants dingos en thérapie. C'est finalement cette dernière incarnation qui fut choisi à mesure que les autres personnages gagnaient en intérêt, se détachant peu à peu de leur statut caricatural du genre "je suis aveugle" ou "j'aime les chats". Avec des gens aussi talentueux que Brett Gelman (M. K) ou Lauren Benanti, c'était de toute manière le seul moyen d'exploiter le potentiel du show.
Alors certes, beaucoup de problèmes n'ont jamais trouvés de solutions. Excepté peut-être pour la période Piper Perabo où le rythme de croisière semblait enfin trouvé, il est difficile de recenser un épisode parfait ou un moment véritablement mémorable. L'amélioration est certaine, mais pas du calibre que celle qu'ont connu des séries comme Community, Parks & Rec ou même New Girl après leurs débuts difficiles. L'ensemble n'est pas assez solide et on se demande toujours si les scénaristes ne vont pas retomber dans leurs vieux défauts. Chaque pas en avant est suivi d'un pas en arrière. Et même Bradley Whitford ou Courtney Cox ne sont pas parvenus à apporter quelque chose de vraiment percutant à l'ensemble.
Mais avec ce season finale qui a des chances de signer la fin de la série, je réalise tout de même que je me suis attaché à ce groupe et qu'il m'a procuré pas mal de bons moments. Notamment lorsque le groupe se retrouve dans la même pièce, que les répliques fusent et que l'amitié redevient sans en faire des caisses et sans musique larmoyante le thème central de la série. Plus que le sport, le deuil, la mégalomanie ou l'amour, c'est donc l'amitié qui sied le mieux à Matthew Perry. Et comme ses nouveaux amis ont réussi peu à peu à m'intéresser, je ne serais pas mécontent d'avoir une deuxième saison. Une deuxième chance que Go On mérite amplement.