Goblin (ou Guardian: The Lonely and Great God pour les puristes), c’est un peu comme si quelqu’un avait mélangé un conte de fées millénaire avec une comédie romantique moderne, saupoudré le tout d’une grosse dose de mélodrame et de fantasy, et servi ça dans un bol rempli de larmes et de sourires. Le résultat ? Une série qui te fait basculer d’un moment épique à un instant émotionnellement intense avec des personnages qui ont littéralement des siècles de bagages émotionnels.
L’histoire suit Kim Shin, alias le Gobelin, un ancien général immortel condamné à errer pendant des siècles avec une épée plantée dans la poitrine (pas super pratique pour les câlins). Son seul espoir de repos éternel ? Trouver sa "fiancée", la seule personne capable de retirer l’épée et de mettre fin à sa longue et pénible immortalité. Et là, entre en scène Ji Eun-tak, une jeune fille pétillante qui, surprise surprise, pourrait bien être cette fameuse fiancée... sauf qu’elle voit des fantômes et a sa propre valise de traumas à gérer.
Ce qui rend Goblin si attachant, c’est l’alchimie incroyable entre les personnages, à commencer par Kim Shin (joué par Gong Yoo), cet immortel mélancolique qui traîne son malheur depuis des siècles, et Ji Eun-tak (Kim Go-eun), la jeune fille pleine de vie qui débarque dans son monde comme une bouffée d’air frais. Leur dynamique oscille entre moments comiques et de tendresse profonde. Kim Shin, avec ses manières d’un autre temps et son air constamment blasé, est souvent complètement perdu face à la modernité et la légèreté de Ji Eun-tak, et c’est ce qui fait tout le charme de leurs interactions.
Mais attention, Goblin ne se limite pas à une simple histoire d’amour. C’est aussi une série qui explore des thèmes universels comme la mort, le destin, et le sens de la vie (rien que ça). Et pour ça, il est épaulé par une galerie de personnages secondaires tout aussi captivants. Le Faucheur, par exemple, est un autre immortel qui est là pour accompagner les âmes vers l’au-delà, sauf qu’il est aussi maladroit avec les vivants qu’un chat essayant de marcher sur un piano. Sa bromance avec Kim Shin est probablement l’une des meilleures parties de la série. Ces deux-là passent leur temps à se chamailler comme un vieux couple, mais leur amitié (forcée, puis sincère) est l’un des cœurs battants de l’histoire.
Visuellement, Goblin est un chef-d’œuvre. Chaque scène est tournée avec une telle précision que même un simple lever de soleil te donne envie d’arrêter la série pour encadrer l’image sur ton mur. Les décors sont somptueux, qu’il s’agisse des paysages enneigés du passé ou des ruelles modernes de Séoul. L’utilisation de la lumière et des couleurs renforce l’atmosphère de conte de fées moderne, où la magie est présente à chaque coin de rue, mais aussi dans chaque regard échangé entre les personnages.
Mais bien sûr, Goblin n’échappe pas à quelques clichés du genre. Par moments, la série flirte dangereusement avec le mélodrame à outrance, et tu te retrouves à te dire "Bon, ça suffit les larmes, on avance ?" avant de finalement céder à la beauté de la mise en scène et des dialogues. Certaines scènes sont étirées plus longtemps que nécessaire, et le rythme peut parfois sembler un peu lent, surtout dans les moments où l’histoire semble se mordre la queue avec des flashbacks interminables ou des discussions philosophiques sur la destinée.
Cela dit, la bande-son est une pure merveille. Chaque morceau te fait ressentir toute l’intensité des émotions des personnages, qu’il s’agisse d’un moment de joie légère ou d’une scène déchirante où tu te surprends à essuyer discrètement une larme (ou deux). La musique te plonge dans l’ambiance magique de la série, et tu te retrouves à chantonner les mélodies bien après la fin de l’épisode.
Côté intrigue, Goblin oscille habilement entre passé et présent, entre immortalité et mortalité, entre rire et larmes. Le drame est au rendez-vous, mais il est toujours contrebalancé par des moments de comédie rafraîchissante, souvent grâce au Faucheur et ses maladresses dans le monde des vivants. Et quand les révélations tombent, elles frappent fort, te laissant à la fois choqué et ému par la profondeur des histoires personnelles de chaque personnage.
En résumé, Goblin est une série qui réussit à mélanger la romance, la fantasy et le drame de manière poétique, tout en t’offrant des moments de légèreté bienvenus. C’est un conte de fées moderne qui explore l’immortalité, l’amour, et la mort avec une sincérité déconcertante, tout en jouant sur les émotions sans jamais totalement sombrer dans le mélo. Si tu cherches une série à la fois magique et émotive, avec des personnages attachants et des visuels époustouflants, Goblin est une aventure que tu ne regretteras pas d’avoir vécue... même si elle te brisera probablement un peu le cœur en chemin.