God Friended Me
6.6
God Friended Me

Série CBS (2018)

Ah le joli produit que voilà !
Tout d'abord, j'avoue, je n'ai regardé que 4 épisodes de la série. En fait, j'ai craqué, je n'ai pas réussi à aller plus loin.
Sans doute en raison d'un caractère méfiant envers tout ce qui m'apparaît comme de la publicité pour quelque culte que ce soit. Je sais, c'est un trait de ma personnalité qui m'empêche d'apprécier les sermons sur la beauté de la vie, sur l'avenir radieux et sur la nécessité de trouver la providence dans tous ceux qui savent promettre en 3D : les religieux de tout poil, les politiques ou les vendeurs de voiture.
Mais bon, je ne suis pas obtus et, de plus, j'aime les scénarios originaux.
Dès lors, un athée qui se voit demander en ami sur FB par une personne dont le nom du compte est "Dieu", je me suis dit: pourquoi pas ?!


Et je dois dire que j'ai d'abord été plutôt surpris agréablement. L'intrigue n'est pas trop évidente (on n'est pas dans le "septième sceau" mais ce n'est pas non plus ce que l'on recherche), les acteurs sont plutôt bons et le rythme est sympa.


Puis, à mes yeux, ça se dégrade méchamment.
En premier lieu parce que le mélo joue à fond et constitue rapidement la ligne principale des évènements. L'humour espéré au début s'éloigne rapidement pour laisser place aux sourires angéliques, aux larmes de bonheur et aux espoirs merveilleux.
Ensuite, parce que le personnage principal, censé être athée, entouré de personnes croyantes, apparaît bien vite comme le personnage qui est le plus dogmatique de tous. Ce qui est dommageable, dialogue après dialogue, c'est son attitude ; c'est lui qui n'accepte pas ce que pensent les autres. Au fur et à mesure que les épisodes défilent (enfin les 4 premiers), on a l'impression que les croyants sont ouverts et lui fermé ; que sa volonté d'affirmer "Dieu n'existe pas" est incohérente, surtout lorsque les autres parlent essentiellement d'espoir et d'amour.
Enfin, et c'est ce qui m'a fait arrêter rapidement de voir tout cela, la série impose dans son titre et dans le développement la quasi-certitude que c'est effectivement Dieu qui a demandé le protagoniste principal en ami. Dès lors, son refus de voir l'évidence apparaît de plus en plus suspect. Episode après épisode, il endosse le rôle de l'ange salvateur, et pourtant il n'admet pas qu'il oeuvre selon une volonté supérieure. Soit il est stupide, soit il est une brebis égarée...


Bref, on tombe rapidement dans le prosélytisme qui ne dit pas son nom et donc la suite se fera sans moi. D'autant que la subtilité que j'espérais au début n'est plus vraiment présente par la suite.


Et je vous épargne le côté "politiquement correct" habituel des séries américaines où le casting doit correspondre à une vision idéale de la société, que ce soit en termes de respect des minorités, d'orientation sexuelle (Dieu a bien changé à ce sujet), ou de vision sociale.


A la limite, si vous êtes déjà convaincu que le grand kangourou cosmique est votre berger, vous n'obtiendrez rien de plus qu'une confirmation larmoyante, et si ce n'est pas le cas, laissez-le sautiller tout seul dans son coin. Vous ne manquerez rien.

Clashkart
4
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le 1 août 2019

Critique lue 474 fois

2 j'aime

Clashkart

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