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Godless
7.4
Godless

Série Netflix (2017)

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Scott Frank avait écrit un scénario pour un film de 3h, mais personne n'en voulait, même ceux qui avaient réalisé des films à partir de ses scénarios, et ils sont nombreux : Pollack, Spielberg, Mangold, Soderbergh ...

Il l'a finalement réalisé lui-même sous forme d'une mini-série en 7 épisodes et on en est heureux. En effet, bien que dans l'ensemble le scénario soit très basique, dans l'esprit du western, la psychologie des personnages (et leur nombre) est suffisamment creusée et les péripéties, nombreuses pour qu'un film, même de 3h ait été insuffisant.

Honnêtement, j'ai commencé sans grande conviction ...

Scène d'ouverture. Le Marshall découvre un train qui a déraillé et tous ses passagers qui ont été massacrés. Il y a même un enfant qui a été pendu. C'est la bande de Frank Griffin (Jeff Daniels), un bandit-manchot accompagné d'une horde de 35 cavaliers aussi sanguinaires que lui, sinon plus. Le décors est planté.

Un peu plus loin, une ville La Belle, nous sommes au Nouveau Mexique - oui, comme dans Breaking Bad. Lorsqu'on pénètre dans la ville, le spectateur s'y trouve plongé, avec un effet presque aussi immergeant que dans Deadwood auquel on ne peut s'empêcher de penser tant elle est LA série de référence pour toutes les séries western. La ville et ses personnages sont montrés. Comme dans Deadwood, il y a des prostituées. Beaucoup ... Et beaucoup de veuves, car la mine du coin, qui était le centre socio-économique de la ville a fermé suite à un éboulement et la mort de presque tous les mineurs, soit presque tous les hommes de la ville. Alors le bordel a été transformé en école, puisqu'il n'y avait plus d'hommes pour le fréquenter. La plus belle des prostituées est devenue l'institutrice. Il y a un shérif (Scoot McNairy - The Shield, Fargo, Narcos Mexico, True Detective) mais celui-ci devient progressivement aveugle et hésite à dégainer, ce qui le fait passer pour lâche. Son jeune adjoint (Thomas Brodie-Sangster - le beau fils de Liam Neeson dans Love Actually et Jojen Reed dans GOT) est plutôt tout le contraire : jeune, fougueux, il aime jouer avec ses deux revolvers et dégaine à tout va. Il y a aussi la sœur du shérif, sorte de Calamity Jane un peu boulotte mais qui tire tout aussi bien que son frère et sans en faire des tonnes comme son adjoint. Lesbienne, forcément, elle est amoureuse de la belle institutrice ancienne prostituée.

Mais ce n'est pas tout : hors de la ville, il y a un ranch tenu par la belle Alice Fletcher (Michelle Dockery dans un rôle assez différent de celui qu'elle occupait dans Downton Abbey) qui y vit avec son fils moitié indien et la grand-mère totalement indienne celle-là de ce dernier. Jusqu'au jour où un type débarque : il s'agirait de Roy Goode (Jack O'Connell - Ferrari, The North Water), un ancien de la bande de Griffin que Frank a décidé de tuer.

Dans Godless, toutes les règles de la série et du western sont respectées. Grace à des flash backs fréquents, des informations importantes sur le passé des personnages nous sont donnés. Chaque épisode est une montée en tension, et la série semble même devenir meilleure d'épisode en épisode. On s'attache rapidement aux personnages. L'un des points qui fait vraiment la différence est la manière de filmer la nature, mais surtout les scènes avec les chevaux, et notamment de dressage qui sont exceptionnelles. C'est même mieux que L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, c'est pour dire (désolé Robert). Notons aussi la présence de Kim Coates dans le rôle d'un type forcément tordu qui fera plaisir à tous ceux qui ont aimé Sons of Anarchy.

J'ai tout de même quelques petites critiques à faire. Mes reproches concernent surtout le dernier épisode. Même si c'est un très bon épisode globalement, qui conclut admirablement la série, et la tension mise en place tout du long, il a quelques défauts.

Premièrement, la mort de Whitey. Il a voulu nous faire une mort imprévue, subite, à la GOT, mais ça ne marche pas du tout. Certes, Whitey est un peu con, mais sortir avec ses deux pistolets sur le pas de la porte alors que 30 bandits viennent de pénétrer dans la ville, c'est suicidaire, et il ne l'est pas, et il ne peut pas être aussi con.

Les scènes du siège du saloon sont tout bonnement extraordinaires, et notamment les chevaux qui y pénètrent et montent les escalier : c'est génial (encore les scènes avec les chevaux). Les femmes combattent vaillamment et tombent comme des mouches, des cavaliers font des vols planés avec leurs chevaux pas les fenêtres, c'est magnifique. ce qui ne va pas, c'est l'arrivée des renforts (le shérif et Roy Goode). Les types se mettent chacun d'un côté de la ville, en plein milieu. Bon, il y en a un qui ne voit rien et qui ne porte pas ses lunettes (autre détail important) alors qu'il y a de la fumée partout, et l'autre certes, c'est la meilleure gâchette de tout l'ouest, presque aussi rapide que Lucky Luke, mais se mettre comme ça à découvert devant une bande de bandits ? C'est débile. Et, évidemment, d'un point de vue réaliste on ne peut pas croire que les deux types fassent tomber les bandits comme des mouches en leur tirant simplement dessus sans être atteint par aucune balle.


Ce que j'avais bien aimé justement, dans Hostiles, le western avec Christian Bale, c'est que les scènes de combat étaient très réalistes : rien à voir avec des types qui font tourner leur pistolet 365 fois avant de le remettre dans l'étui. Ici, on n'est pas dans le 100% réaliste. Il y a un peu du Lucky Luke, il y a un peu de la trilogie du dollar, quelques références à Django, avec le coup du cercueil ...

Scott Frank nous prouve qu'il est un scénariste et réalisateur de talent et il nous le prouvera encore avec Le jeu de la dame. Bref, si vous êtes amateur de western, vous allez adorer, alors allez-y. Et si vous l'avez déjà vu, vous pouvez regarder le film des frères Coen La ballade de Buster Scruggs.

Vraie note : 8,5/10

Hunkarbegendi
8
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il y a 6 jours

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Hunkarbegendi

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