L'éthique avant tout

J'ai hésité avant de me lancer sur ce drama judiciaire. Les hommes vont prendre plus cher ici que les femmes, et c’est un euphémisme. C'est clairement orienté, mais cela ne me dérange pas si c'est argumenté. Alors comme dirait le grand philosophe Jean Claude Van Damme (JCVD), je vais rester “neutral” pour vous donner mon avis et mon ressenti.

La série est très lente à démarrer, va falloir se taper au moins trois épisodes poussifs, voire chiants pour vraiment rentrer dedans. Pour faire court, nous sommes dans l’un des trois plus grands cabinets d’avocats de Séoul, section droit du divorce. Ce département est dirigé par Cha Eun Gyeong(Jang Na-Ra), la quarantaine sublime. Elle va être amenée à travailler avec la nouvelle recrue Han Yu Ri(Nam Ji-Hyun). Au fil des épisodes et des cas traités, elles vont former un duo détonnant et complémentaire. La nouvelle se prend pour une justicière redresseuse de torts, (c’est pas avocate qu’elle aurait dû faire mais procureur) et l'experte de renom se cache derrière son cynisme et sa froideur pour alimenter sa réputation. Toutes les deux sont très intelligentes, perspicaces et pugnaces. La première est une brillante avocate en devenir, tandis que son mentor est déjà connu dans le pays. Leur relation va évoluer au fil du temps ainsi que leur façon de voir le monde et leurs relations envers autrui.

A travers différents épisodes, on va voir défiler tous les poncifs habituels traités lors des divorces: adultère, viol, vol d’argent, abandon de famille, etc.. J’aurais bien aimé voir un épisode à contre emploi où une femme aurait maltraité son mari par exemple. Ces drames de couples sont parfois touchants, émouvants ou, à l'inverse révulsifs quand tu vois des hommes vraiment proches du détritus.

Le fil rouge va tourner autour du divorce de Cha Eun Gyeong et de son mari Kim Ji Sang(Ji Seung Hyun) durant quelques épisodes, avec les problèmes de garde de leur fille et des agissements de la maitresse. C’est un moyen d’examiner la psychologie des personnages et de leur entourage.

Dans le drama, j’ai parfois trouvé le ton employé condescendant, moralisateur et trop formel. Depuis quand une avocate est sentimentale envers son client ou son adversaire? Depuis quand une avocate se prend pour une SJW ? (Guerrière de la Justice sociale). Une avocate est là pour défendre les intérêts de son client, qu’elle soit d’accord ou pas, peu importe. Sinon elle va bosser pour le Ministère Public.

Alors, oui c’est bien construit, les deux actrices font vraiment bien le job ainsi que les deux homologues masculins, mais il y a souvent trop de raccourcis faciles et des situations improbables.

Par contre j’ai apprécié la partie avec l’histoire tournant autour du fils de riche, complètement taré. Dommage qu'il ait fallu attendre tout ce temps pour qu'on nous sorte de notre torpeur. On va être en totale empathie avec nos deux avocates. Autre chose qui fait que j'ai apprécié cette série, c'est que j'ai totalement craqué sur Jang Na-Ra que je ne connaissais pas. La beauté, le charme et la classe! Limite femme fatale et quelle crédibilité en avocate. Elle éclipse tout le monde. Sans elle la série perd toute sa substance.

Pour conclure, “Good Partner “ est une série judiciaire classique, avec de bons moments, des acteurs sympathiques, mais qui ne prend aucun risque scénaristique dans l'ensemble. Et la fin tire en longueur inutilement pour sombrer un peu dans le mélo.

Ici on aura bien compris le message, qui est de dénoncer encore les disparités dans les divorces, à l'avantage des hommes. Surtout qu'une femme divorcée (avec enfant(s)) est encore très mal vue dans cette société très hiérarchisée, familiale et patriarcale.

PS : A noter que Nam Ji-Hyun avait joué aussi le rôle d'une avocate débutante dans "Suspicious Partner" en 2017. Ma critique ICI

"Good Partner" a été un très grand succès en Corée, une saison 2 à venir ?

Les lois concernant le divorce ont beaucoup évolué en Corée du Sud depuis la fin de la dictature à la fin des années 80. Il ne faut pas oublié que l'adultère n'a été dépénalisé qu'en 2015, et que l'époux infidèle ne pouvait plus demander le divorce, la femme se retrouvant souvent lésée dans ce cas. Divorce d'ailleurs souvent désavantageux pour les épouses qui peuvent repartir sans aucune compensation financière. Et pendant que le taux de divorce explose, le taux de mariage a fortement reculé ces dernières années. Ainsi si en 2008, 1 coréenne sur 2 pensait que le mariage était un aboutissement de vie, elles ne sont plus que 1 sur 4 à le penser aujourd'hui. A noter que la première cause de divorce en Corée sont les embrouilles entre belles familles. Le gros problème comme en occident, c'est que les pensions alimentaires ne sont pas payées par les ex époux non plus.

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