Parmi les innombrables nouveautés Netflix de 2015 Grace & Frankie était attendue : une comédie de Martha Friends Kauffman, un casting seniors all star (Fonda! Tomlin! Sheen!) et un thème atypique (une révélation sexuelle tardive qui fait exploser deux couples). La déception face au résultat, une sitcom poussive, datée et pas très drôle n'en est que plus grande.
Les 3 premiers épisodes sont à ce titre un modèle de ratage où l'on ne comprend pas trop ce qu'on regarde : entre un format sitcom peu approprié, des blagues pas drôles et une écriture paresseuse, on se demande presque si on ne regarde pas des rushes de répétition tant les acteurs eux mêmes pataugent à trouver le ton juste et à s'approprier leurs personnages.
Je pense notamment à la séquence où le personnage de Fonda pique une colère (justifiée) contre un caissier indélicat qui sonne terriblement faux.
Fort heureusement la série progresse sensiblement au fil de cette première saison et finit par trouver un semblant d'équilibre, mais elle passe quand même le plus clair de son temps à tenter de rattraper ce faux départ. Ce n'est pas suffisant pour qu'on puisse s'y intéresser sur le long terme, encore moins à l'ère où son diffuseur propose des milliers d'heures de fictions autrement plus modernes et efficaces juste en 3 clics.
Le couple vedette ne sort jamais vraiment de son opposition systématique et caricaturale (Grace la wasp rigide Vs Frankie l'hippie barrée), à tel point qu'on se retrouve à regarder cette saison pour les actrices à défaut de s'attacher à Grace et Frankie. Le fait que l'alchimie entre Fonda et Tomlin reste toute relative à l'inverse de celle du couple masculin n'aide pas non plus : Robert et Sol bénéficient d'une caractérisation pas forcément plus subtile, mais d'une interprétation plus complice de la part de Sheen et Waterson. Je voulais aimer Grace et Frankie, c'est finalement Robert et Sol que je veux voir.