Grégory
7.5
Grégory

Série Netflix (2019)

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Il y a déjà eu tant de livres, d'émissions, de documentaires et même de séries proposant de décortiquer le comment (est ce possible) du pourquoi (une telle horreur) de cette labyrinthique affaire dite du "petit Grégory" qu'il n'est pas sûr que vous appreniez grand chose de nouveau ici. Il y a même de nombreux points dont on pouvait espérer qu'ils soient davantage creusés, à commencer par l'importante somme de lettres et d'appels téléphoniques du fameux corbeau (des centaines dont plusieurs enregistrés par la famille des mois avant même le meurtre du gosse) qui sont évoqués dans le premier épisode tout en restant sous exploités. L'enquête peut donc sembler assez riche au premier abord mais pâtit d'un manque de rigueur notable. Au risque d'alimenter une fois de plus cette frustration qui colle à l'affaire depuis toujours. On croit qu'on aboutit quelque part et finalement non. La série joue à son tour les trompe l’œil. Dommage.


En revanche, s'il y a un aspect qui est mis en évidence par l'enquête de Gilles Marchand c'est bien l'acharnement de toute une faune de charognards autour des parents de Grégory.


Petit tour d'horizon de la ménagerie :
Les plus visibles, car chassant en meute, de jour comme de nuit : les paparaz'hyènes. Une horde de photographes sans aucune forme d'empathie pour la femme blessée qu'ils n'ont de cesse de traquer.
Les plus sournois, car survolant (au double sens du terme voler) la scène l'air de pas y penser : les avaucatours (mélange donc de vautours et d'avocats) qui souffleront le froid et le chaud au gré de leur égo empochant au passage leur part du pactole.
Le plus larmoyant, le saurien (qui ne saura rien) reporter de Paris Match, tapis dans le marais des rumeurs et s'invitant au festin médiatique dès que possible. Personnage magnifiquement pathétique.
Le plus influençable, le "petit" bip bip juge-coyote, passant par-ci, repassant par là et changeant d'avis comme de chemise.
La plus acérée, la buse Marguerite Duras se fendant du haut de son prestige d'un édito très peu sublime.
Et enfin, de loin le plus consternant, ce flic relégué un temps à l'arrière-plan, mais reniflant l'affaire comme un chacal et qui, trente ans plus tard, n'a pas honte de sortir comme argument impayable contre Christine Villemin (qu'il soupçonne toujours !) : “(qu')'elle avait une tenue plaisante. Un pull extrêmement collant. Dans d’autres circonstances, on est presque là à lui faire la cour. Je me dis, ‘tiens, elle est presque agréable à regarder.’ Pour un homme, elle est pas mal, quoi...Elle est même excitante” On croit rêver devant si peu de professionnalisme et ce machisme d'un autre temps.


Oui, la série de Gilles Marchant n'apprend pas grand chose en exhumant l'affaire mais elle met au grand jour tout le système juridico-médiatique qui a fait, trente ans durant, ses choux gras sur le dos des pauvres gens. Au moins, pour cette raison, elle mérite le détour.


7.5/10 +


P.S : toutes mes excuses aux animaux sus-cités qui valent assurément bien plus que les tristes individus auxquels je les ai comparés pour les besoins de ma métaphore.

Theloma
7
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le 29 nov. 2019

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Theloma

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