Je suis né en 1997 et autant dire que je n'ai connu que le Groland à tel point de penser que c'est un pays frontalier avec qui nos rapports diplomatique sont les mêmes que frères et sœurs se retrouvant confinés. Bien plus qu'une émission satirique dans la veine de magazines comme fluide glacial ou, des plus anciens, Hara Kiri, c'est la patte de réalisateurs engagés sans pour autant nous prendre de haut. Une sorte de glorification de la résistance ordinaire, on ne peut que apprécier ce que font les grolandais de l'absurdité des lois mondialisées ... En répondant, bien sûr, par l'absurde. Certes, la lourdeur de l'humour scatophilique peut supplanter notre esprit d'intello rebelles. Mais c'est bien là tout l'intérêt ! C'est lire entre les lignes ! Comme il est compliqué de développer les théories de Saint-Simon ou de Marx avec mes voisins prolo, on s'y prend autrement. C'est l'intérêt de la pastiche parodique du Groland : la dialectique par la didactique. Encore une fois sans prendre les gens pour des cons. Si au fil des années on peut penser que la France ressemble à cette présipauté et les États-Unis à South Park, c'est sûrement parce qu'on a plus gagné à suivre ces deux localités fictives pendant que nos camarades et voisins suivaient avec crédulité la téléréalité ou les discours de nos dirigeants. Et c'est pour ça que du Groland se dégage ce sentiment d'une franche rigolade sans pour autant perdre son temps. C'est une pièce de dentelle réalisée par un pachyderme. Le seul bémol est dans sa difficulté à vieillir. L'impression d'avoir un humour de "boomer" même s'il est parfois de bon ton. Un peu trop de facilités qui ferait regretter la fatwa contre Dédé ou les interviews insistantes de Francis Kuntz auprès des chômeurs. Notons que l'intelligence de leur humour reste dans le renversement de situations qui fait bousculer une impression de blagues misogynes, racistes etc à son contre-sens et rend subtil ce qui semblebas du front.
Un seul conseil, viendez et aggadez,
Bon allez et bonzaï !!!