Alors déjà évacuons tout de suite la polémique. Je n’ai rien contre le fait que cette série soit payante, il est normal que les auteurs, acteurs, techniciens, toutes les personnes qui ont travaillé sur la série, puissent vivre de leur travail, et personne n’oblige personne à regarder s’ils n’ont pas envie de débourser un abonnement.
En revanche, j’ai quand même l’impression que Youtube Premium s’est trouvé être problématique dans la production de la série.
Suivant depuis déjà un long moment le travail d’Adrien Ménielle, de Florent Bernard et du studio Bagel en général, je n’ai pu m’empêcher d’être très déçu au visionnage de ce qui est probablement leur œuvre la plus ambitieuse.
Entendons nous bien, Groom est loin d’être mauvais, les acteurs sont bons, la réalisation est propre, la photographie belle, mais ça n’est tout simplement pas ce que je viens voir quand je regarde une série du Studio Bagel.
Exit l’humour jeune et ultra-référencé, exit la finesse d’écriture habituelle de Florent Bernard, on se retrouve face à une œuvre extrêmement lisse, consensuelle et sans surprises, qui semble avoir plus sa place à la télévision que sur Youtube. Cette impression désagréable de regarder une série destinée à leurs parents plutôt qu’au public habituel du Bagel.
Rien de mal à ça, j’ai hérité mon amour de l’humour de mon père, mais depuis que je suis adulte, ça ne sont définitivement plus les mêmes œuvres qui nous plaisent et font rire.
On se demande alors si le problème ne viendrait pas de Youtube Premium. Est-ce la production qui a orienté la série dans cette direction stéréotypé et tout public ? Il faudrait le demander aux auteurs, mais c’est bien l’impression que ça donne.
Étrangement, la série décolle dans sa seconde moitié. On se débarrasse de l’intrigue amoureuse sans intérêt, on nous montre une convention de cosplay, un dictateur que ne renierai pas Sacha Baron Cohen, un tournoi assez « manga » dans l’esprit, un robot doublé par Navo… L’impression que soudainement les auteurs se rappellent quel est leur public cible.
Bref, une semi-déception pour ma part, sans être pour autant la catastrophe que certains laissent entendre. Et je serais présent en cas d'une éventuelle deuxième saison, la série pouvant clairement devenir très bonne pour peu que les auteurs retournent à à ce qui a fait leur succès sur internet.
(Mention spéciale à Vincent Tirel, parfait comme à son habitude.)