GRFV (parce que les acronymes, c’est rigolo) est une série correcte, plombée par des personnages humains statiques, assez clichés et parfois mal doublés (vue en VO, donc en anglais), mais sauvée par la générosité de ses combats de Mobile Suit (de mecha, en gros).
Pour approfondir ce constat, je rajouterais quelques petits avis, comme ça, sur le pouce :
- Comme précisé ci-dessus, le point noir de la série est clairement ses personnages humains. Mais ils ne sont pas mauvais en tant que tels, c’est la manière dont ils sont animés qui est repoussante. Ainsi, le personnage principal s’inscrit parfaitement dans la logique de cet univers et, bien que sa trajectoire soit prévisible, son histoire est logique et amenée correctement. La soldate de Zeon aux cheveux roses est difficile à regarder (parce que son visage et sa voix sont assez vilains, il faut le dire), mais il y a eu un vrai travail sur ses tatouages qui la rend unique et intrigante.
- L’histoire globale n’est pas mauvaise. Elle s’inscrit assez bien dans la “guerre d’un an” de l’univers Gundam. Cependant, elle est sans réelle surprise et peut très vite perdre les curieux qui n’ont jamais regardé les précédentes séries (si le terme “guerre d’un an” ne vous dit rien, félicitations, je parle de vous).
- Le travail sur les Mobile Suit est très plaisant. On ressent bien leur présence, leur taille. On n’a jamais l’impression de voir de bêtes machines s’affronter, mais d’être face à de véritables colosses de métal. À ce titre, le Gundam de la série est traité comme un méchant de film d’horreur. Sa puissance de feu est écrasante, et sa simple présence suffit à terroriser tous les personnages à l’écran. En faire une menace implacable et quasiment indestructible permet de créer une ambiance pesante bienvenue. La série se focalisant sur le point de vue des soldats de Zeon (les “méchants” traditionnel de l’univers), faire du Gundam un etre terrifiant est un renversement des valeurs réussi.
- La série emprunte beaucoup aux précédentes séries de l’univers Gundam, notamment The 08th MS Team, qui, en 1996, traitait déjà de la guerre à une échelle plus humaine, plus tragique, loin de la grande épopée de la série originale. Elle n‘arrive pourtant jamais à atteindre la profondeur de ses grandes sœurs, la faute à un nombre d’épisodes assez ridicule (6 ? Sérieusement ? Comment voulez-vous développer quoi que ce soit de profond en 6 épisodes ?) et à ses personnages humains trop creux.
En bref, voici une nouvelle tentative honorable de faire une série Gundam tout en CGI. Honorable mais oubliable, malheureusement. Si je devais me permettre un conseil, ce serait d’arrêter de draguer le public américain (qui ne le mérite clairement pas) et de se centrer davantage sur la psychologie des personnages et la profondeur de l’histoire plutôt que sur le reste. Si les combats sont de qualité, sans de réels enjeux, ils deviennent comme le reste : bien… mais sans plus.