Quand le pirate se fait hacker.
Cette série est le milieu parfait entre la bouse et le chef d’œuvre.
D'un côté, on se retrouve avec un univers RPG très cohérent et mine de rien très "contemporain", avec une production visuelle et sonore qui ne cesse de renforcer notre immersion dans ce monde fictif.
De l'autre, habitués aux productions actuelles, on ne peut pas dire que les dessins et le chara-design soient particulièrement jolis et bien travaillés (me souvient d'une scène en particulier où l'on voit un gros plan sur le visage d'un protagoniste et que ses yeux semblent partir aux deux extrémités de l'écran).
D'un côté, le propos semble réfléchi et plus ou moins bien amené au spectateur, avec des thèmes qui tournent autour de la crise d'identité, la fuite dans l'irréel et le manque d'assurance ou de prise de responsabilités.
De l'autre, on peut apercevoir quelques facilités d'écritures et des incohérences dans la résolution de certains problèmes pour le moins épineux, avec des explications parfois survolées, ou du moins laissés à la libre interprétation du spectateur.
D'un côté, le suspens délivré par l'intrigue se renforce presque au fur et à mesure que cette dernière avance, avec des éléments scénaristiques qui se veulent proches d'un jeu vidéo réel, voire de la réalité (par exemple, les chevaliers écarlates, sorte de police du jeu), sans compter que la vitesse du flux d'informations délivré est parfois très bien gérée.
De l'autre, on peut parfois s'ennuyer en regardant cette série parfois trop lente tant il y a un manque d'action et une tendance à la passivité (je pense que c'est le fondement même de la série, n'y cherchez donc pas une aventure épique à la Full Metal A.). En même temps, il y a parfois trop d'éléments qui surviennent tout d'un coup (je pense notamment au début).
D'un côté, on nous propose une grande diversité de personnages secondaires, même qualifiables de principaux car bien que la trame soit centralisée autour de Tsukasa, il y a quasiment un temps à l'écran similaire pour chacun des protagonistes. De plus, chacun d'eux est fascinant dans sa façon de penser et dans sa conception du jeu voire du monde.
De l'autre, on remarque que l'accent n'est pas suffisamment porté sur les antagonistes, ce qui peut être un choix convenable, mais largement condamnable. De même, le personnage principal en lui-même (Tsukasa) est assez "cliché vieillot", ce qui peut être insupportable par moments (et ce n'est pas non plus le seul). Ne parlons même pas du chat, qui s'il semble être une pièce importante de ce théâtre, n'en sera rien en réalité tellement sa présence est intuitive...
D'un côté, on comprend l'intrigue.
De l'autre, on est perdu.
D'un côté, la fin est peut être un élément intéressant qui annonce une suite prometteuse.
De l'autre, la fin n'en est pas une, et n'encourage pas à regarder les autres séries Dot Hack.
D'un côté, je pense regarder Liminality.
De l'autre, je ne vous recommande pas d'attaquer ce morceau.