Halo: The Fall of Reach
4.9
Halo: The Fall of Reach

Long-métrage d'animation (2015)

Premier constat avec ce film d'animation : c'est moche. Si les décors et les scènes spatiales à base de vaisseau sont correctes (ne demandez pas trop de détails de texture), les personnages sont une véritable catastrophe, digne d'une cinématique de Mass Effect tentant de tourner sur un Windows vista. Textures de peau porcelaine, cheveux monoblocs, corps statique et bouche à peine animée, c'est cheap à en crever.


On en arrive au cœur du problème directement, puisqu'il fixe un problème récurrent et très intéressant dans les adaptations de jeux vidéos. Un jeu vidéo peut se permettre un scénario lacunaire ou dirigé par des ficelles énormes, car le spectateur est acteur de l'action, et donc facilement immergé. Il faut alors plutôt insister sur la densité de l'univers, l'ambiance qui entoure le personnage, les détails avec lesquels il peut interférer... Bref les degrés de libertés qui sont à sa disposition. Dans un film, cette dimension est complètement annulée, puisqu'on est toujours en dehors de l'univers, et qu'il faut donc s'identifier aux personnages pour pénétrer dans l'histoire (car c'est un divertissement avec un contexte humain fort, et qu'il y a relativement peu d'action au final). Et là, c'est aussi un échec. Le film insiste constamment sur les détails techniques de son univers (classique de la SF moderne, puisque le premier jeu date déjà et a eu une influence sur le genre SF) avec un rendu technique moyen, et torche à la va-vite la psychologie de ses personnages, dont le prétexte enfantin les rends si mécaniques et rigides (pas aidé par une animation paresseuse) qu'on a davantage l'impression de se faire enfler que d'assister à une déshumanisation pour sauver la terre. Le film prend constamment des postures couillues (enlèvement d'enfants, projet non enregistré, sacrifice sommaire pendant les entraînements (ceux là étaient faibles), puis pendant la procédure d'amélioration physique (ceux là, on les plaints par contre, les pauvres petits) qui sont débitées avec tant de platitude que leur potentiel sentimental est réduit à néant. Il n'y a pas de vertige quand des enfants meurent ici, parce qu'on est si peu impliqué, et que cet univers est si stérile qu'on se fout un peu de ce qu'y peut s'y passer. Ainsi, on ne verra rien du fanatisme des principaux ennemis, et on s'ennuiera poliment jusqu'au final. On se rend facilement compte de la supercherie de ce vide humain quand l'une des membres de l'équipe des spartan se met à dire "On s'est cru invincibles, mais en fait, on était...des enfants !". Une prise de conscience si lourde et dramatisée qu'elle nous arrache un soupir tellement c'est téléphoné et évident depuis le début du film.


Univers large finalement peu exploité, enjeux humains déficients, animation au rabais... Je continue à penser gentiment que ça pourrait être mieux, et que certains décors et points du scénario méritent de l'indulgence. Mais il serait bon de ne pas reproduire ces erreurs, Aramaki a déjà fait assez de mal comme ça !

Voracinéphile
3
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le 16 déc. 2015

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Voracinéphile

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