Voir ou revoir Happy Days, un constat s'impose très vite, c'est mortellement chiant. Dans mon expérience télévisuelle, cette série tend à démontrer l'indigence de ce média durant mon enfance.
Mais cette série n'est pas uniquement ennuyeuse, elle porte un message bien pire, une nostalgie de l' Amérique pré hippies, pré Vietnam. Elle précède l'ere Reagan, avec sa carte postale des années 50. Les amoureux des explications par cycles, pourront justifier cette résurgence esthétique (surtout dans les années 80). Happy Days est surtout une série baignée de tradition.
Fini les déviances morales et intellectuelles, la femme au fourneau, l'homme en patron avachit dans son fauteuil, le fils prêt à reprendre le flambeau. Les rôles entre hommes et femmes sont clairement établis, les garçons doivent séduire les filles que ce soit par leurs voitures, leurs attentions. Pas de sexe, juste des flirts avant le mariage. Même le personnage principal de Fonzi, incarnant le motard, ne transgresse les règles que pour les rendre plus évidentes. Par exemple, il se sent prisonnier du logement des Cunningham, pret a reprendre la route, jusqu'à l'aveu du pater familias. Il est devenu un membre de la famille. Finalement, le Fonzi émut, abandonne son idée de départ.
Une autre explication de l'ennui, son intemporalité. Dans Happy Days comme dans les images des boîtes de biscuits, les personnages ne changent pas ou peu. Déjà que l'histoire chargée des années 50 est faiblement abordée, les héros n'ont finalement pas ou peu d'interaction dans la série. Seuls les départs des acteurs influent sur l'ecriture du script
En conclusion, Happy Days est un des rares programmes que les familles conservatrices en France regardent malgré leur anti-américanisme primaire hérité de De Gaulle. Alors que les pauvres s'abreuvent de L'image exotique du ricain-milkshake, les bourges approuvent la dimension didactique de ce programme "familial". Alors choisis ton camp camarade!