Pour ceux qui déplorent qu'il n'y a pas eu de bonne comédie depuis Seinfeld ou Friends et qui s'étaient rabattus sur How I Met your Mother et The Big Bang Theory (qui, malheureusement, s'épuisent et tournent en rond), voici une comédie décoiffante de abc (2011) : Happy Endings.
Comme celles citées plus haut, elle est centrée sur un groupe d'amis (six) et sur une ville, Chicago (qui semble avoir la cote : voir Boss). Mais elle s'affranchit des codes du genre. Les lieux sont multiples (on sort du binôme appartement de l'un des copains/café du coin), les personnages sont tous à la fois réalistes et déjantés. Une blonde sympa mais un peu blonde ; un couple de yuppies (elle, blonde et control freak ; lui, black métrosexuel et girly) ; un homo (joué sans aucun cliché) sans boulot fixe ; un guy next door et une nana qui cherche l'amour, passe de l'euphorie à la dépression et se retrouve toujours dans des plans foireux.
Comme souvent dans ce type de série, chacun a une personnalité très marquée et assez monolithique (d'où le risque d'essoufflement à terme), mais les scénaristes s'en donnent à coeur joie pour les mettre dans des situations complètement délirantes à chaque épisode. Les dialogues vont à toute allure (les sous-titres, en anglais bien sûr, sont indispensables, surtout au début), les allusions et les jeux de mots fusent, on joue avec les clichés et on danse sur le fil du politiquement correct. Tout cela sans surenchère artificielle de langage grossier (après tout, on est sur abc, pas sur le câble...). Ca change un peu de voir des dialoguistes inventifs...
On est entrainés à toute vitesse, y compris dans des passages où les personnages se retrouvent à chanter et/ou danser (et se ridiculiser). On se laisse prendre au rythme, emportés dans la danse, au-delà du ridicule. Comme dirait l'une d'entre eux : "It's am-ah-zing!".