Helix
5.3
Helix

Série SyFy (2014)

Quand un virus te glace le sang, mais que l’intrigue fond plus vite qu’un glaçon au soleil

Helix, c’est un peu comme si on avait croisé The Thing avec un épisode de Grey’s Anatomy qui aurait mal viré dans une station de recherche polaire. Imagine une équipe de scientifiques dans l’Arctique, face à un virus mortel qui se répand plus vite que les théories du complot sur Internet. Le pitch promet du mystère, des frissons, et une bonne dose de tension claustrophobique, mais au final, la série te laisse plus perplexe que terrifié.


L’intrigue suit une équipe du CDC (Centre pour le contrôle et la prévention des maladies) envoyée dans une station de recherche isolée en pleine banquise pour contenir un virus inconnu. Forcément, tout dérape. Le virus transforme les infectés en créatures ultra-agressives, mais au lieu de se plonger dans une apocalypse de zombies dignes d'un Resident Evil, Helix préfère prendre des chemins tortueux et un peu bancals. Très vite, tu te retrouves avec des conspirations d’entreprise, des sectes bizarres, et des twists si étranges que tu ne sais plus vraiment si tu regardes une série sur une pandémie ou une expérience sociale sous acide.


Là où Helix avait un potentiel énorme, c’est dans son décor. Une base isolée en Arctique, entourée de neige et de glace, c’est le lieu parfait pour faire monter la tension. Claustrophobie, paranoïa, et danger imminent à chaque coin de couloir… Sauf que la série n’arrive jamais à utiliser pleinement cette atmosphère glaciale. Les scientifiques passent plus de temps à se lancer des regards inquiets dans des laboratoires bien chauffés qu’à vraiment se sentir en danger. On aurait voulu des scènes où le froid devient un personnage à part entière, mais au lieu de ça, Helix opte souvent pour des dialogues lourds et des intrigues de couloir, oubliant que la menace dehors est tout aussi terrifiante que celle à l’intérieur.


Les personnages, quant à eux, oscillent entre le cliché du "scientifique héroïque" et le "méchant mystérieux en costard". Le Dr. Alan Farragut (Billy Campbell), notre protagoniste, est un héros typique du genre : un homme déterminé, mais émotionnellement torturé (parce que sinon, ça ne compte pas). Il est là pour sauver le monde, ou du moins sa petite équipe, tout en traînant des bagages personnels qui se révèlent à travers des flashbacks. Mais même avec tout ce potentiel dramatique, on peine à vraiment s'attacher à lui. Les autres personnages ne font pas beaucoup mieux : la scientifique brillante mais tourmentée, le chef de sécurité mystérieux, et les infectés qui jouent à cache-cache entre deux attaques.


Là où la série commence vraiment à patiner, c’est dans ses intrigues secondaires. Les scénaristes semblent avoir eu peur que l’histoire du virus ne suffise pas, alors ils ont ajouté une couche de complots, de mystères pseudo-scientifiques, et de secrets familiaux. À un moment, tu te retrouves à te demander si tu n’as pas loupé un épisode ou deux tant certains rebondissements sortent de nulle part. Le virus, au centre de l’intrigue, passe presque au second plan tandis que des éléments de soap-opera scientifique prennent le dessus. Ce qui devait être un thriller pandémique intense devient une soupe d’intrigues qui se dispersent plus vite que le virus lui-même.


Visuellement, Helix s’en sort correctement. Les laboratoires, les passages étroits et les salles de confinement sont bien réalisés, et certains effets liés à l’infection sont assez réussis. Les moments où le virus fait effet, transformant les victimes en versions agressives et dangereuses d’elles-mêmes, offrent quelques bonnes scènes de tension. Mais encore une fois, le potentiel est souvent gâché par un manque de cohérence. Là où tu espérais voir des scènes de panique et de survie, tu te retrouves parfois à regarder des réunions ennuyeuses sur "qui a caché quoi dans la station".


Et que dire de la musique ? Imagine une scène où quelqu’un se bat pour sa vie contre un infecté, et soudain, une musique pop joviale se lance en fond sonore. Oui, tu as bien lu. La bande-son de Helix semble parfois sortie d’une autre série, et au lieu de renforcer l’angoisse, elle brise totalement l’immersion. C’est un peu comme si on te mettait de la musique d’ascenseur dans un film d’horreur – ça enlève toute la gravité de la situation, et tu te demandes si les créateurs ne voulaient pas ajouter une touche d’humour involontaire.


En résumé, Helix avait toutes les cartes en main pour devenir un thriller scientifique glaçant, mais elle s’éparpille tellement dans ses intrigues secondaires et ses choix étranges qu’elle finit par perdre de vue son propre potentiel. Ce qui aurait pu être une descente infernale dans une pandémie glaçante devient une sorte de feuilleton SF bizarre, où les conspirations prennent le pas sur la vraie menace. Si tu es fan de séries un peu déjantées avec des twists à gogo, tu pourrais y trouver ton compte, mais si tu cherches une série de virus qui te fera frissonner, tu risques de rester sur ta faim. C’est comme un virus qui promet la fin du monde… mais qui s’endort en chemin.

CinephageAiguise
5

Créée

le 14 oct. 2024

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