Version courte : si vous avez aimé la première saison, vous ne serez pas dépaysés. Sinon, ce n'est pas la peine.
Je sais que j’ai déjà fait le coup dans une autre chronique, et je suppose que je le referai dans le futur, mais les raisons restent les mêmes : la mode chez les studios, c’est de se limiter à des animes d’une seule saison – donc de 12 ou 13 épisodes – afin de prendre la température du marché, puis en cas de succès, de revenir à la charge avec une suite n’affichant en tout et pour qu’une seule différence avec la première saison : son nom.
Si je dois y trouver un avantage, c’est que lorsqu’il s’agit d’une adaptation d’un matériau préexistant – par exemple un manga – cela permet à l’adaptation de ne jamais rattraper l’œuvre d’origine. Il suffit de partir sur un nombre d’épisodes précis, puis d’attendre quelques mois avant de reprendre l’anime là où il s’était arrêté, sans avoir à rajouter des histoires inédites généralement décevantes. Des titres comme Saki et Kuroko no Basket fonctionnent de cette façon, et si, en tant que spectateur, je trouve frustrant de devoir attendre entre deux saisons, je sais que le procédé possède des atouts non-négligeables.
Dans le cas de Kin-iro Mosaic, toutefois, je ne crois pas qu’il soit question de laisser l’auteur prendre de l’avance : la première adaptation aura simplement servi à démontrer que le titre possédait un potentiel commercial, que cette suite devait dès lors exploiter. Toutefois, il existe une certaine logique dans le découpage, puisque la première saison reprend la première année de lycée des héroïnes, tandis que la seconde commence lorsqu’elles entament leur seconde ; par contre, elle s’arrête après les vacances d’été, et ne couvre donc que quelques mois.
Petit rappel des faits. Lors d’un séjour en Angleterre, chez des amis de ses parents, Shino se lie d’amitié avec leur fille, Alice, une Anglaise du même âge qu’elle. Arrivée au lycée, quelle n’est pas la surprise de Shino de découvrir qu’Alice a décidé de finir sa scolarité au Japon.
Nous sommes dans de la pure tranche-de-vie, reposant exclusivement sur ses personnages principaux (exclusivement féminins). La particularité tenant dans le fait qu’Alice soit une Anglaise passionnée par le Japon, au point de faire passer n’importe quel Waponais pour un modèle de sobriété : elle dort dans un futon, utilise un parapluie en papier huilée, mange du riz et du natto au petit déjeuner ; tandis que Shino, quant à elle, dort dans un lit, utilise un parapluie moderne, et préfère le pain avec de la confiture. Shino, justement, est un peu l’idole d’Alice, une lycéenne obsédée par les cheveux blonds et les vêtements froufrouteux, rêvant de devenir interprète malgré un niveau d’Anglais déplorable. Parmi les protagonistes, nous trouvons aussi la sportive Yoko, la studieuse Aya – obsédée par Yoko au point de sombrer dans un profond délire yuri – et Karen, métis anglo-nippone et amie d’enfance d’Alice. Elles ont des personnalités légèrement décalées, qui font que nous nous y attachons très facilement.
Les nouveautés de cette suite se résument en quelques détails succins : les filles sont désormais réparties en deux classes séparées, et nous avons deux personnages inédits, à savoir une autre folle des Blondes et un professeur. Point. Pour le reste, nous retrouvons les protagonistes là où nous les avions laissés, il n’y a pas de surprise.
Ce qui nous amène au point le plus important : inutile de regarder cet anime si vous n’avez pas déjà vu ce qui vient avant. Et si la première saison ne vous a pas convaincu, celle-ci n’y arrivera pas non plus. Les ingrédients ne bougent pas d’un iota, sinon qu’Aya assume progressivement son obsession pour Yoko, mise en place précédemment.
A noter, d’ailleurs, que l’obsession en question est le seul aspect un peu licencieux, un peu « otaku » de cet anime. Pour le reste, nous sommes dans de la comédie tranche-de-vie mignonne comme tout, reposante, drôle, et avec de bons personnages. Cela m’a rappelé la première adaptation de K-On! : cela ne vole pas haut, possède peu d’ambition, mais cela divertit et met de bonne humeur.
J’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver les héroïnes de Kin-iro Mosaic dans leurs petites aventures du quotidien, et serais disposé à signer pour une saison supplémentaire. Il s’agit d’un petit vent de fraicheur, ma foi fort agréable.