Hellsing, diffusée sur Fuji TV en 2001, c’est l’histoire de ce qui se passe quand Dracula – ou plutôt Alucard, la version super-stylisée et badass du célèbre vampire – décide de bosser pour une organisation britannique qui chasse les créatures de la nuit. Imaginez un vampire immortel, super armé, en costard rouge (parce que tant qu’à sucer du sang, autant le faire avec style), qui combat zombies, goules et autres créatures tout droit sorties d’un manuel de monstres, le tout avec un sourire carnassier et une nonchalance qui ferait passer James Bond pour un hyperactif.
L’histoire suit l’organisation Hellsing, dirigée par la froide et impérieuse Integra Hellsing, héritière d’une lignée de chasseurs de vampires qui préfère garder son calme et ses cigares même quand les morts-vivants s’invitent au dîner. Son atout majeur ? Alucard, un vampire qui manie les flingues aussi bien que les crocs et qui adore son job de tueur de monstres comme d’autres apprécient un verre de bon vin. Alucard est la star incontestée de la série, avec son look de vampire fashionista, ses lunettes rondes, et son style de combat qui oscille entre massacre sanglant et poésie gothique. Il incarne la puissance brute, et chaque combat est une occasion pour lui de démontrer pourquoi les créatures surnaturelles devraient sérieusement envisager une autre carrière.
Le rythme de la série est rapide, avec des scènes d’action intenses où les balles fusent et les litres de sang jaillissent dans une esthétique sombre et stylisée. Chaque affrontement est un déferlement de violence, Alucard se délectant de ses propres pouvoirs et savourant chaque tête éclatée, chaque bras arraché. On se croirait dans une version hardcore de Castlevania mais avec une touche de folie urbaine et un goût prononcé pour l’hémoglobine façon geyser.
L’un des points forts de Hellsing, c’est son ambiance : sombre, gothique, et sans concession. La série n’essaie pas d’être lumineuse ou rassurante. Au contraire, chaque épisode est une plongée dans un Londres glauque où les créatures surnaturelles rôdent et où même les protagonistes humains ont l’air de préférer les heures tardives. Les décors sont sombres, les ruelles sont humides, et les églises ont quelque chose de terriblement sinistre, ce qui accentue le côté macabre et captivant de l’univers.
Mais ne vous attendez pas à une intrigue ultra-complexe. Hellsing est avant tout une série qui privilégie l’esthétique et l’action au détriment de la profondeur scénaristique. On a Alucard qui zigouille des monstres, Integra qui gère son équipe de chasseurs, et quelques éléments de complots entre sectes, organisations et vampires rivaux. On sent parfois que le scénario est un peu là pour justifier les scènes de carnage et les confrontations gothiques, mais honnêtement, c’est un peu pour ça qu’on est venus.
Côté personnages secondaires, on trouve Seras Victoria, une jeune flic transformée en vampire par Alucard et qui devient son apprentie malgré elle. Son parcours de recrue un peu perdue apporte un contrepoint sympathique à l’arrogance d’Alucard et aux manières glaciales d’Integra. Mais elle est souvent reléguée à l’arrière-plan, Alucard accaparant la majeure partie de l’attention (et du carnage). Et puis, il y a Walter, le majordome expert en armes, qui a des petits airs d’Alfred version gothique et qui gère l’arsenal de Hellsing comme on gère un service à thé.
L’esthétique de Hellsing est indéniablement réussie, avec des couleurs sombres, des jeux de lumière soignés, et des animations qui capturent bien l’horreur des combats nocturnes. Les fusillades et les explosions de sang sont stylisées à l’extrême, comme une danse macabre où chaque balle et chaque coup de poing semblent avoir été chorégraphiés pour nous rappeler que oui, la violence peut aussi être "belle" (ou en tout cas visuellement frappante).
Le seul bémol de la série, c’est qu’elle semble parfois se perdre dans son propre style. L’intrigue avance de manière décousue, et certains moments de transition sont un peu flous. On passe d’un combat à un autre sans toujours comprendre l’enjeu derrière, et la série semble parfois trop satisfaite de son ambiance pour s’inquiéter de la cohérence. Loin d'être un problème majeur pour les fans de l’esthétique et de l’action, mais pour ceux qui aiment un peu de substance avec leurs scènes de fusillades, cela peut être frustrant.
En résumé, Hellsing est une série pour ceux qui aiment les vampires stylés, les batailles nocturnes, et les ambiances gothiques à couper au couteau (ou au katana, selon l’épisode). Alucard est un anti-héros enragé et charismatique, l’action est sanglante et spectaculaire, et l’univers est sombre à souhait. Si vous recherchez un récit complexe, vous serez peut-être laissés sur votre faim, mais si votre truc, c’est l’action démesurée et un vampire qui s’amuse comme un fou à chaque nouveau carnage, alors Hellsing est là pour combler vos envies de nuit sanglante et de combats apocalyptiques.