Pour l'instant j'ai vu les trois épisodes réglementaires pour se faire une idée sur une série. Ca commence comme un peu toutes les productions actuelles de séries / films à savoir une surexposition des minorités, des sexualités marginales, du féminisme à outrance, des transgenres le tout à la sauce moralisatrice démocrate... Une recette que j'ai de plus en plus de mal à supporter les derniers temps tant elle est partout, rien que dans mes critiques de la dernière année : Collateral, Minority Report, Atomic Blonde, Spiderman Homecoming, Wonder Woman, Quantico... à tel point que certains qui me liraient pourraient croire que ça tourne à l'obsession de ma part. Faudra d'ailleurs que j'écrive une critique de "Black Panther" tant c'est l'incarnation de "l'enfer est pavé de bonnes intentions".
Mais ici, c'est fait par le gars qui a écrit "American Beauty" et réalisé "Six Feet Under". Et ça change tout, en fait il utilise la métaphore d'une famille Benetton venant des pays que l'Amérique a bousillé (Vietnam, Libéria, Colombie) pour représenter l'Amérique post Obama et ses traumatismes profonds. En apparence tout va bien et est mieux qu'avant, mais sous le vernis c'est la chute continue, profondément dysfonctionnel, c'est très critique et cynique. Les situations sont exagérées à un point que les thèses politiquement correct ne sont plus crédibles et que le spectateur pro démocrate doit se rendre compte que ça a merdé fondamentalement quelque part en cours de route, que le but atteint n'était pas la destination cherchée ou revendiquée, et que finalement la victoire d'un gars comme Trump n'a rien d'un hasard, c'est la conséquence de leur action. Entre l'actrice de 27ans aguicheuse et droguée qui se fait baiser avec une tête de cheval dont la sœur piège ensuite le gars originaire de l'Amérique profonde pro Trump pour qu'il avoue l'avoir violée parce qu'elle est mineure, le musulman transgenre friqué qui se maquille et porte le hijab, la business women noire avec sa perruque pour passer pour une blanche dont la vie maquillée se révèle à l'occasion d'un passage au poste de police, l'imam roux d'origine française... Tout ça est trop gros pour qu'on n'y voit pas une allégorie. D'ailleurs à plusieurs moment le pot au rose est carrément éventé, quand les enfants parlent de la volonté de leur mère de passer pour progressiste en adoptant autant et aussi loin, quand la sœur épouse un républicain, mais un qui l'était avant Trump, ou ces deux scènes terribles au lycée où le minorités font de la ségrégation en refusant l'accès (un incident similaire eut lieu dans les universités californiennes il y a une poignée d'années) et où les blancs doivent capituler à leur demande d'un traitement égalitaire et équitable lors d'un débat sous supervision du corps enseignant.
Je trouve ça intéressant que de plus en plus d'œuvres dénoncent violemment le politiquement correct, comme "Sicario", "Gone Girl", "The Orville"... Mais bien sûr à chaque fois c'est caché au premier regard sinon ça ne passerait pas la censure et surtout les critiques acerbes des médias spécialisés qui risqueraient de prôner le boycott.