C'est quoi l'histoire ? Celle d'un bar de Brooklyn tenu par des Horace (Louis CK) et des Pete (Steve Buscemi) depuis un siècle tout pile. Le monde est en passe de rentrer dans l'ère Trump et les résidents du comptoir doivent faire face à une invasion hipster.
Ça vaut quoi ? Contrairement aux apparences, ceci n'est pas un remake TV de The World's End. Même si on y vocifère et jure souvent, le Horace & Pete n'a rien d'un pub anglais : tout le monde vient y boire en solo et - bloody hell - on y trouve un seul type de bière. En fait, ce bouge perdu ressemble plus au Golden Horn de Barfly ou au Trees Lounge d'Happy Hour (de et avec M. Buscemi... déjà) : peuplé de clowns tristes, plus que de sales gueules, qui conjuguent leur solitude en débitant des sketches (improvisés parfois ?) de standuppers. A deux, trois, quatre voix (autrefois, on appelait ça du théâtre forum, autrefois).
C'est pas folichon alors ? Curieusement si. Beaucoup. Curieusement parce qu'à titre perso, je considère les sitcoms de Louis CK comme l'oeuvre culturelle la plus surévaluée de cette fin de décennie. Les sitcoms de CK... et Beyoncé à égalité. Louie, Baskets ou Better Things radotent les mêmes états d'âme de comédien râté avec bien trop d'ego pour leur donner de l'authenticité et s'y attacher. Dans Horace & Pete, peut-être parce qu'il ne dirige plus uniquement de sombres inconnus pour s'autoglorifier, CK abandonne les gros plans de sa trombine de faux loser pour lui préférer un trombinoscope d'histoires (très) touchantes de vrais paumés. Sur fond de déclin de l'Amérique. Ce n'est pas sans rappeler un petit (et piètre) acteur Juif brooklynois à lunettes dont les coups d'éclat se sont tous produits derrière une caméra.
Note finale : Licence 4/4