Famille nombreuse

« House of the dragon » subit logiquement la comparaison avec GoT à son désavantage, on est clairement plusieurs degrés en dessous. La déception vient aussi de la fadeur de l’adaptation que l’on nous sert du livre originel, une chronique guerrière d’une densité homérique dont je n’ai pas reconnu la saveur ici. Cette première saison ressemble en effet à une longue introduction où il ne se passe pas grand chose de réellement impactant avant le dernier épisode, les rebondissements de l’intrigue sont prévisibles et certains personnages sont assez grossièrement écrits. Le casting est dans l’ensemble très correct mais les changements d’interprètes engendrés par les ellipses temporelles métamorphosent trop radicalement les personnages en question pour que la transition paraisse naturelle.
Le fait que l’intrigue de cette première saison soit principalement restreinte à Port Réal ampute l’histoire de cette dimension géopolitique à grande échelle qui faisait toute la substance de la série mère, ce déficit d’envergure se traduit également par l’absence de batailles ou de scènes épiques qui auraient contrebalancées les longueurs que l’on ressent lors des séquences mondaines interminables. Les manigances matrimoniales prennent trop de place sur l’intrigue globale, on a parfois l’impression de regarder une telenovela où tout le monde essaie de caser sa fille avec le fils fortuné de la voisine. Concernant le wokisme obligatoire j’ai trouvé plutôt pertinent d’aborder concrètement la succession des femmes dans une société « patriarcale », par contre le blackwashing de la famille Velaryon avec ces perruques poudrées est particulièrement grotesque. Mais bon si je mets de côté ma déception la série reste objectivement d’assez bonne facture et je regarderai sans doute la suite.