How I Met Your Mother
6.9
How I Met Your Mother

Série CBS (2005)

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Quand le récit de rencontre prend 9 Ans, 6 raccords de Barney et des interludes de clichés NY

How I Met Your Mother, c’est un peu comme si un père avait décidé de transformer un simple "j’ai rencontré ta mère au bar" en un roman-fleuve de neuf saisons, plein de détours, de drames romantiques, et de soirées au MacLaren’s Pub, le QG des trentenaires en quête d’amour (ou de nouveaux cocktails). La série, diffusée par CBS, nous fait suivre les aventures sentimentales et amicales de Ted Mosby, architecte et romantique incurable, qui raconte à ses enfants l’histoire (trop) longue de sa quête de l’âme sœur.


Ted, notre narrateur, est un type bien, mais il est aussi ce qu’on appelle poliment "un peu intense". Imaginez un type qui voit des signes du destin dans chaque regard échangé, qui peut décrypter une rupture comme une épopée shakespearienne, et qui trouve une excuse philosophique pour justifier tous ses choix de vie douteux. Son obsession de trouver "la femme de sa vie" le conduit à toutes sortes de rendez-vous et de relations… et ses enfants, coincés sur le canapé, doivent endurer chaque anecdote interminable, chaque ex qui aurait pu être "la bonne", et chaque erreur romantique.


Mais Ted n’est pas seul dans cette aventure : il est entouré d’un groupe d’amis aussi déjantés que divers. Barney Stinson, interprété par Neil Patrick Harris, est l’élément perturbateur, le roi autoproclamé de la drague et des costumes trois pièces. Si Ted rêve de mariage et de bonheur éternel, Barney, lui, ne rêve que de conquêtes rapides, d’anecdotes salaces, et de règles du Bro Code. Ses techniques de drague, ses phrases cultes ("Legen-wait for it-dary") et ses plans pour transformer chaque soirée en exploit quasi-sportif en font un personnage aussi agaçant que fascinant – il est l’ami qu’on aime détester mais qu’on ne peut s’empêcher d’admirer, un peu, quand même.


Marshall et Lily, le couple modèle, apportent une touche de stabilité dans cette mer de confusion romantique. Ils sont ensemble depuis le collège, se comprennent d’un regard, et s’aiment d’un amour simple et solide… mais même eux ne sont pas à l’abri des crises de couple et des désillusions professionnelles. Marshall, le grand gaillard au cœur tendre, et Lily, l’artiste au caractère bien trempé, forment un duo comique qui équilibre le reste de la bande. Avec eux, la série explore des thèmes comme le mariage, les compromis, et le fameux rêve de la "maison parfaite" en banlieue, mais toujours avec une dose d’humour et d’absurdité.


Enfin, Robin Scherbatsky, la Canadienne expatriée et journaliste ambitieuse, complète le groupe. Elle est l’anti-Ted : farouchement indépendante, allergique à l’engagement, et pleine de secrets improbables (comme son passé de pop star canadienne, "Robin Sparkles", un cadeau d’inspiration pour les soirées karaoké). Entre elle et Ted, c’est une histoire de "je t’aime moi non plus" qui traîne sur plusieurs saisons, offrant aux fans un des "Will they, won’t they" les plus longs de l’histoire des sitcoms.


Ce qui fait la particularité de How I Met Your Mother, c’est son style de narration fragmentée, avec flashbacks, flash-forwards, et autres astuces pour garder l’audience en haleine. La série n’hésite pas à jouer avec le format classique des sitcoms, alternant entre humour absurde et moments sincères, avec des gags récurrents comme "le jeu des interventions", les identités secrètes de Barney, ou les scènes mythiques de l’ombre de la Grosse Pomme. Les créateurs se sont amusés à tisser des intrigues entrelacées, où même les détails les plus anodins peuvent se transformer en moments mémorables au fil des saisons.


Mais la série a aussi ses moments de répétition, surtout quand on en arrive à la saison 8 et que l’on se demande, comme les enfants de Ted, pourquoi il met tant de temps à arriver au bout de l’histoire. Les intrigues amoureuses deviennent parfois un peu redondantes, et certains personnages (coucou Ted !) peuvent sembler tourner en rond avec les mêmes dilemmes existentiels. Les tentatives de diversifier les scénarios deviennent parfois des détours un peu superflus, mais les moments de comédie réussie et les "running gags" sauvent souvent la mise.


En résumé, How I Met Your Mother est une série où la quête de l’amour se transforme en une aventure exagérément longue mais joyeusement absurde. Entre les galères romantiques de Ted, les exploits de drague de Barney, et les répliques décalées de Robin sur le Canada, la série est un patchwork de moments hilarants et de réflexions douces-amères sur l’amitié et l’amour. Si vous avez la patience de suivre neuf saisons pour découvrir comment Ted a finalement rencontré la mère de ses enfants, et que vous aimez les histoires de bromance, d’échecs amoureux, et de soirées au pub qui partent en vrille, alors laissez-vous embarquer dans cette aventure sentimentale et comique. Juste, armez-vous de patience – parce que Ted n’a vraiment pas l’intention de vous dévoiler la fin trop vite.

CinephageAiguise
7

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