Etrange série que Hung... Un concept simple aux multiples possibilités, une recette souvent fructueuse si elle est bien utilisée. HBO nous raconte depuis trois ans déjà, les aventures de Ray Drecker, un honnete prof d'Histoire, qui va devoir faire le plus vieux métier du monde pour sortir la tête de l'eau. Accrochez vos ceintures, car comme dirait l'ami Rocco "tu ferais mieux de mordre ce morceau de bois".
Ray Drecker est un prof d'Histoire, coach de l'équipe de Basket du lycée. Divorcé, deux enfants, il vit dans la maison de son enfance, une petite baraque modèste au bord du Lac, à Détroit. Ray était l'ancien roi du lycée, vous savez, le champion de baseball à qui tout réussit, qui décroche une bourse pour jouer dans un championnat universitaire, qui se marie avec la reine de beauté... Puis vint une blessure grave qui met un terme à sa carrière. Aujourd'hui Ray a un salaire misérable de professeur, un voisin qui porte plainte pour tout et n'importe quoi, des factures impayées, un calcul reinal.. Bref c'est pas la grande forme. Mais un soir, un incendie se déclenche dans sa maison. Ray n'ayant plus d'assurance, ses deux gosses dont il avait la charge, s'en vont chez leur mère. C'est la merde pour Ray : Obligé de dormir dans une tente dans son jardin, seul, sans ami...
Ray comprend rapidement qu'il va devoir trouver un deuxième boulot pour réussir à reconstruire sa maison : Grâce à un appendice démesuré, il va se lancer dans une carrière de gigolo!
Si on remplace le sexe par la meth', ce scénario a tout d'un Breaking Bad, sauf que là ça serait plus Fucking Dad. Une sorte de mélange entre Breaking Bad et Californication en somme. L'idée à de quoi séduire, d'autant plus que sur HBO on peut montrer des culs, des seins ou des poils pubiens, ce qui peut s'avérer pratique pour une telle série. Néanmoins il faut l'admettre, Hung n'a pas le talent d'écriture des deux séries pré-citées, ni la subversion des situations. Pour une série avec un thème pareil, c'est sûr que c'est dommage. Que ce soit les relations du père avec ses enfants, ou simplement les relations hommes-femmes, tout ceci manque de talent, clairement. Il y a un concept intéressant à travailler, des relations à pousser, une reflexion à poser... Enfin merde quoi, c'est un père de famille divorcé avec un boulot de merde, qui est obligé de faire la pute pour ne pas tomber au fond du gouffre ! Ya de quoi faire !
C'est avant-tout ce que je retiens de Hung, une série qui pourrait soit être hilarante, soit profondément dramatique, mais qui au final s'avère particulièrement plate. En tant que spectateur, j'ai envie de voir les choses dégénérer, s'améliorer, je veux voir des larmes, des rires et des orgasmes à tout va! Je veux voir mes acteurs s'épanouir dans un rôle, montrer leur couilles à l'écran (au figuré attention). Hung pourrait le faire des dizaines et des dizaines de fois, mais il y a quelque chose qui bloque. C'est pas comme si on était sur ABC, c'est HBO quoi !
Cependant attention, Hung est une série très agréable à suivre, et certaines scènes sont vraiment bonnes. Mon billet tient plus de la frustration que de la critique objective, mais on ne m'empêchera pas de penser qu'il y a beaucoup mieux à faire avec Ray Drecker! Une série qui n'exploite pas son potentiel, c'est toujours rageant !