Hunter × Hunter
7.6
Hunter × Hunter

Anime (mangas) Fuji TV (1999)

Quand devenir chasseur implique plus de tests que le bac et plus de bastons qu'une cour de récré

Hunter × Hunter (1999), c’est comme si tu prenais un innocent gamin souriant, tu lui donnais une casquette verte, et tu lui disais : "Va conquérir le monde… mais attention, il est peuplé de psychopathes, de monstres, et de règles aussi compliquées qu’un formulaire administratif." Résultat : une aventure épique où chaque étape ressemble à une épreuve de survie dans un monde qui te veut, au mieux, épuisé, et au pire, mort. Ah, la belle époque du shōnen où les examens de passage sont aussi dangereux qu’une partie de rugby avec des lions affamés.


Le héros, Gon Freecss, est le prototype parfait du personnage principal shōnen : il est innocent, ultra motivé, et doté d’un sourire qui pourrait désarmer n’importe qui… sauf que dans cet univers, les sourires n’arrêtent pas les coups de poing. Son rêve ? Devenir chasseur, comme papa. Sauf que papa, Ging Freecss, est le genre de père qui a laissé son fils dans une maison sur une île pour partir à l’aventure sans jamais regarder en arrière. Charmant. Mais Gon, loin de sombrer dans une crise existentielle digne de Freud, décide de retrouver ce père disparu en devenant, lui aussi, un chasseur. Et pour cela, il va devoir passer par une série d’examens aussi tordus que des épisodes de Koh-Lanta sous LSD.


Mais ce qui différencie Hunter × Hunter des autres séries du genre, c’est son intelligence. Ici, ce n’est pas seulement une question de force brute ou de techniques secrètes qui explosent à chaque combat. Non, le créateur, Yoshihiro Togashi, a décidé d’ajouter une bonne dose de stratégie, de réflexion, et de règles complexes à son univers. Les personnages ne sont pas que des muscles sur pattes, ils doivent aussi réfléchir avant d’agir (enfin, la plupart du temps… Gon, lui, a parfois un peu de mal avec ce concept).


Prenons Killua, par exemple, le meilleur ami de Gon. C’est un garçon issu d’une famille d’assassins psychopathes (rien que ça), avec un air cool et des réflexes mortels. Il a plus de sang sur les mains que de devoirs faits, et pourtant, il est loyal, intelligent, et un compagnon parfait pour Gon. Leur bromance est l’un des cœurs émotionnels de la série, et voir ce duo improbable affronter des épreuves ensemble est un vrai plaisir. C’est un peu comme Batman et Robin, mais version enfants capables de te décapiter avec un yo-yo.


Et puis il y a Kurapika et Leorio, les deux autres membres de l’équipe. Kurapika, c’est le vengeur calme et méthodique, avec un passé aussi sombre que ses techniques de combat. Sa mission ? Traquer et éliminer les membres de la brigade fantôme, responsables du massacre de son clan. Autant dire qu’il n’est pas là pour rigoler. Leorio, de son côté, est un futur médecin avec un caractère explosif et un sens de l’humour qui apporte une touche légère à ce groupe souvent en proie à des dilemmes existentiels. Ensemble, ces quatre-là forment une équipe aussi improbable qu’attachante, capable de surmonter les épreuves les plus tordues.


Et des épreuves, Hunter × Hunter en a des tonnes. La série commence avec le célèbre Examen Hunter, un joyeux festival de souffrances, où chaque participant doit prouver qu’il mérite le titre en survivant à des tests de force, d’intelligence, et de résistance mentale. En gros, c’est comme passer le bac, sauf qu’ici, les mauvaises réponses te tuent. Les personnages rencontrent des adversaires plus étranges et dangereux les uns que les autres, du tueur sadique à l’illuminé qui te parle de son Nen comme s’il venait de découvrir une nouvelle religion.


Ah, parlons-en, du Nen. C’est le système de pouvoir de cet univers, une énergie mystérieuse qui permet aux personnages de réaliser des exploits incroyables. Mais bien sûr, ce n’est pas aussi simple qu’une boule de feu classique : ici, le Nen est un véritable casse-tête avec des catégories, des conditions, et des restrictions qui rendent chaque combat aussi stratégique qu’un jeu d’échecs. Chaque utilisateur de Nen doit connaître ses forces, ses faiblesses, et celles de son adversaire pour espérer s’en sortir. C’est comme si tu devais te battre en maîtrisant non seulement tes poings, mais aussi toute la théorie de la relativité.


Et puis il y a les méchants. Hisoka, par exemple, un clown sadique qui prend un peu trop son pied à l’idée de massacrer ses adversaires. Imagine le Joker de Batman, mais en plus malsain et avec une obsession un peu trop évidente pour les enfants prometteurs (coucou, Gon). Chaque apparition de Hisoka te laisse à la fois fasciné et terrifié, et tu ne sais jamais vraiment s’il va t’offrir des fleurs ou t’arracher la tête avec un sourire.


Visuellement, la série de 1999 a ce charme "old-school" avec son animation traditionnelle et ses couleurs un peu délavées, mais cela ajoute à l’atmosphère intense et souvent sombre de l’histoire. Chaque combat est un spectacle en soi, non seulement pour les chorégraphies, mais aussi pour les dialogues stratégiques qui précèdent chaque coup. Ici, un combat n’est jamais simplement physique : c’est une bataille de nerfs, d’intelligence, et parfois même de moralité.


Mais ce qui rend Hunter × Hunter vraiment unique, c’est son refus de suivre les règles classiques des shōnen. Oui, il y a des combats épiques, oui, il y a des amitiés fortes, mais l’histoire est aussi pleine de moments d’introspection, de noirceur, et de dilemmes éthiques qui font réfléchir. Togashi ne se contente pas de nous servir une aventure héroïque classique, il nous plonge dans un univers où la frontière entre le bien et le mal est souvent floue, et où même les héros doivent parfois faire des choix difficiles.


En résumé, Hunter × Hunter (1999) est une aventure à multiples facettes, où chaque épisode te pousse à te demander quelle nouvelle horreur ou quel nouveau défi attend nos héros. C’est une série intelligente, intense, et parfois dérangeante, où les combats sont aussi mentaux que physiques, et où l’amitié est testée à chaque instant. Si tu cherches un shōnen qui ne prend pas ses spectateurs pour des idiots et qui te fera réfléchir tout en te tenant en haleine, Hunter × Hunter est le candidat parfait. Mais attention : ici, même un sourire peut cacher une lame.

CinephageAiguise
8

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Créée

le 16 oct. 2024

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