Malgré un point de vue fort, pertinent et encore trop peu développé dans le pop culture, I may destroy you se perd dans la richesse de son propos. Traitant de domination au sens large (patriarcat, racisme, mépris de classe, homophobie et j'en oublie), le récit s'attache à décrire les reconstruction d'Arabella à la suite de son viol. Cet épisode traumatique va lui faire prendre conscience de sa place dans la société et auprès de ses amis et ses proches.
Bien que déployé sur le format normalement accessible du 10x26', le récit est décousu et m'a paru interminable. On passe d'un aspect du sujet à l'autre, d'un personnage à l'autre et même d'une époque à l'autre sans jamais aller au bout d'aucun. Au lieu de créer un rythme effréné, cette multiplication surcharge et complexifie inutilement une narration qui aurait mieux fait de traiter moins de sujets à la fois, quitte à en garder pour d'autres saisons ou séries.
Si j'applaudis la volonté de Michaela Coel de mettre en fiction l'intersectionnalité des luttes, les faiblesses narratives de cette série en font plus une belle revendication, qu'une œuvre réussie.