ID Invaded est une série science-fiction/fantastique originale (non-adaptation) de 13 épisodes créée par le récent, et méconnu, studio NAZ (amateur de jeux de mots pourris, j’entends ton rire au fond de la salle).
Comme la plupart des autres animes du genre, le jargon qui représente les différents concepts d’ID Invaded compliquent son introduction de départ mais l’histoire peut se résumer comme suit : une unité spéciale de la police japonaise (Kura) dispose d’une technologie particulière (le Système Mizunahome) permettant d’entrer dans le subconscient de tueurs en série. Ces subconscients se manifestent en tant que mondes alternatifs et forment des puzzles élusifs de l’inconscient qui vont devoir être résolus par des détectives s’ils veulent espérer stopper les meurtriers et découvrir le lien sanglant qui les unit.
Si l’intrigue vous fait vaguement penser à des films tels que Minority Report ou Inception, cela n’a rien d’étonnant puisque le réalisateur Ei Aoki (Aldnoah Zero, Hourou Musuko) n’a jamais caché son admiration pour ces blockbusters occidentaux. Personnellement, je me souviens surtout amèrement de la ‘batcave’ incongrue de Fate/zero mais les inspirations derrière ID Invaded sont ici plus judicieusement utilisées tout en laissant place à une certaine originalité.
En effet, en plus d’endosser un environnement futuriste avec des gadgets cools, le principal attrait de la série réside dans l’exploration du subconscient des meurtriers. Tout d’abord, la série se retrouve toujours plus inspirée quand il s’agit de les présenter, visuellement tout d’abord grâce à des designs variés et parfois très réussis comme lors du premier épisode. On sent bien que l’oeuvre a été pensée autour de ces mondes étranges et chaque scène à l’intérieur de ces derniers a de quoi tenir en haleine d’une manière ou d’une autre : action explosive, tension, révélation, moment d’émotion, etc.
Les énigmes qui entourent les différents subconscients, et tout ce qui entoure la poursuite des tueurs en série, ne sont pas captivants honnêtement mais le psyché reste un vaste terra incognita dans le monde d’ID Invaded et les inconnues qui entourent le système Mizunahome, en ce qui concerne son fonctionnement ainsi que ses répercussions sur le mental de son utilisateur principal, le protagoniste Sakaido, intriguent grâce à un excellent build-up lors de la première moitié des épisodes.
Autre constat à nuancer, la plupart des personnages de l’anime ne laissent pas une forte impression. Cependant, quelques bonnes surprises sont à noter, avec quelques personnalités atypiques (Hondoumachi, Fukuda) ainsi qu’une re-utilisation de vilains assez originale. Le protagoniste principal est lui aussi réussi. Sakaido en tant qu’ex-flic au passé torturé est l’ancrage émotionnel auquel on se rattache sans retenue le long de l’intrigue et il n’est pas étonnant que la série soit à son meilleur quand elle se concentre sur ce dernier. C’est aussi sans doute l’une des raisons pourquoi l’anime ne marche plus si bien après avoir terminé son arc personnel (épisode 10).
En effet, le problème majeur d’ID Invaded réside dans sa conclusion, étalée sur trois épisodes, extrêmement décevante. Les raisons sont multiples mais en tête de liste se trouve l’arch-vilain très vilain qui tombe complètement à plat. A cela, on peut ajouter un dénouement concernant le Mizunahome qui laissera la grande majorité indifférente (à voir si le manga, qui continue la franchise, reviendra sur ce point).
Dans tous les cas, la fin de parcours de la série ternit grandement mes impressions, si bien que malgré l’engouement des premiers épisodes et l’entrain entretenu pendant l’ensemble de sa diffusion, ID Invaded ressort avec un peu trop de faiblesses pour être vivement conseillé. Un anime sci-fi sympathique tout de même et suffisamment bien reçu par le grand public pour ne pas être ignoré.